Le touquet: Emmanuel Macron vote
France's President Emmanuel Macron looks and gestures after his vote in the second round of France's legislative election at a polling station in Le Touquet, northern France on July 7, 2024. //04SIPA_sipa0185/Credit:ELIOT BLONDET-POOL/SIPA/2407071642

Lettre aux Français : Emmanuel Macron appelle « l’ensemble des forces politiques à bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle »

Dans une lettre adressée à la presse quotidienne régionale, ce mercredi 10 juillet, le Président de la République affirme vouloir que cette nouvelle majorité se construise « autour de quelques grands principes pour le pays, de valeurs républicaines claires et partagées, d’un projet pragmatique et lisible ». Une condition sine qua non pour que le chef de l’Etat, nomme le futur Premier ministre.
Alexis Graillot

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Il ne s’était pas exprimé depuis le second tour des élections législatives à l’issue desquelles son camp est arrivé deuxième derrière le Nouveau Front Populaire, perdant au passage près de 100 députés. Critiqué de toute part, même dans son camp, encore ce mardi soir sur TF1 par Edouard Philippe, le chef de l’Etat tente désormais de reprendre la main, en se présentant comme « à la fois protecteur de l’intérêt supérieur de la Nation et garant des institutions et du respect de votre choix ».

Dans une lettre adressée aux Français et publiée dans la presse quotidienne régionale, le chef de l’Etat a semblé vouloir répondre aux critiques qui déploraient son silence, en proposant « l’invention d’une nouvelle culture politique française ».

« Personne ne l’a emporté »

Premier constat d’Emmanuel Macron, l’absence de vainqueur de ces élections. « Aucune force politique n’obtient seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui ressortent de ces élections sont tous minoritaires », analyse-t-il.

Pour le président de la République, la forte participation aux élections législatives, inédite depuis 1981, a marqué « un besoin d’expression démocratique », tout en notant que « si l’extrême-droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix », le vote du second tour a constitué une preuve du « refus » des Français à ce qu’elle accède au gouvernement. « Ce que les Français ont choisi par les urnes – le front républicain, les forces politiques doivent le concrétiser par leurs actes », appelle-t-il de ses vœux.

« Seules les forces républicaines représentent une majorité absolue »

Partant de cette analyse, et sans jamais employer les mots de « coalition », ni de « cohabitation », le chef de l’Etat souhaite un « large rassemblement », dépassant les frontières de l’ex-majorité présidentielle, qui ne représente aujourd’hui plus que 168 députés.

Pour autant, sans non plus nommer directement la France Insoumise et le Rassemblement National, le Président de la République semble les exclure de ce rassemblement. « Je demande à l’ensemble des forces politiques se reconnaissant dans les institutions républicaines, l’Etat de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française, d’engager un dialogue sincère et loyal pour bâtir une majorité solide, nécessairement plurielle, pour le pays », enjoint Emmanuel Macron, estimant que celle-ci devra « garantir la plus grande stabilité institutionnelle possible ».

Ce faisant, Emmanuel Macron refuse d’accélérer le temps politique et fait le choix de maintenir Gabriel Attal, le temps de « bâtir ces compromis avec sérénité et respect de chacun ». « D’ici là, le Gouvernement actuel continuera d’exercer ses responsabilités puis sera en charge des affaires courantes comme le veut la tradition républicaine ». Le gouvernement n’est donc pour l’instant pas démissionnaire.

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