À un mois, jour pour jour, du premier tour des législatives, En Marche n’en a pas toujours fini avec la délicate question des investitures. Le mouvement d’Emmanuel Macron, qui devait initialement dévoiler ce jeudi le nom des 577 candidats investis ne devrait finalement donner le nom que « d’environ 450 d’entre eux ». Il reste à donc s’accorder sur près d’un quart des circonscriptions.
L’afflux des ralliés de dernière minute, qui se sont multipliés dans les heures suivant l’élection d’Emmanuel Macron, de même que la gestion des cas litigieux comme Manuel Valls, complique la tâche pour la commission. Mardi, le sénateur François Patriat, qui participe à ces travaux de sélection, nous confiait être très sollicité par un grand nombre de députés socialises souhaitant obtenir la précieuse investiture.
L’équation est loin d’être simple pour le mouvement présidentiel qui doit à la fois s’assurer d’une majorité solide mais ouverte à toutes les sensibilités, et respecter ses engagements en matière de renouvellement de la vie politique. Emmanuel Macron a promis le 19 janvier qu’au moins la moitié des candidats seraient issus de la « société civile ». À ce propos, le secrétaire général du mouvement Richard Ferrand avait été très clair le 9 mai : il s’agira de personnes « qui n’ont jamais été élues ». Une définition qui ferme la porte à celle de Jean-Paul Delevoye, qui avait envisagé des élus locaux dont ce serait la première élection législative.
Retard dans le calendrier
Cette nouvelle reculade dans le calendrier s’ajoute à de précédents retards. Il y a encore deux semaines, le président de la commission d’investiture Jean-Paul Delevoye avait fait savoir que « 400 à 450 candidats » étaient retenus et que le mouvement se donnait une semaine d’examen supplémentaire pour les circonscriptions restantes.
14 candidats ont pour l’heure été officiellement déclarés par En Marche (début avril). Dans le Parisien, le 13 avril, Emmanuel Macron avait assuré qu’il y aurait « encore d'autres investitures d'ici le premier tour » de la présidentielle, et « beaucoup entre le premier et le second tour ».
Depuis janvier, En Marche a reçu plus de 15.000 candidatures via le formulaire sur son site interne, soit autant de questionnaires sur l’engagement politique, de lettres de motivation et de CV, ou encore de casiers judicaires vierges. Ces entretiens d’embauche à grande échelle pour la start-up politique En Marche qui devraient se poursuivre jusqu’à vendredi, selon Jean-Paul Delevoye, vont réduire mécaniquement la durée de campagne des futurs appelés.