La composition du gouvernement de Michel Barnier se fait attendre et la question d’une éventuelle hausse d’impôt, comme le casting, cristallisent les tensions. Le premier ministre a annulé au dernier moment une rencontre avec Gabriel Attal. Au sein de Renaissance, on met en garde Michel Barnier sur la tentation d’une politique trop éloignée du bloc central.
Législatives : « Je ne sais pas si l’on aura une majorité », dramatise Patrick Mignola (MoDem)
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« Je ne sais pas si l’on aura une majorité », confesse presque Patrick Mignola. À moins que ce soit un moyen de garder ses troupes mobilisées dans une campagne législative relativement atone de la majorité présidentielle pour le moment. En tout cas, le président du groupe MoDem à l’Assemblée nationale semble analyser une situation politique qui pourrait être défavorable à « Ensemble », la fédération regroupant les divers partis soutenant Emmanuel Macron : « Le vrai risque de la campagne électoral c’est que suite à une forme de désintérêt, il puisse y avoir une forme d’accident électoral, qui conduise le pays à une forme d’instabilité. »
« Je préférerais que l’on ait un débat entre une majorité centrale, une gauche de gouvernement et une droite de gouvernement »
D’après lui, ce désintérêt pourrait provenir de l’offre électorale, et de la structuration du paysage politique en trois « blocs » : « Je suis inquiet parce que je sens des formes de radicalisation et de violence dans le débat public. Dans l’action de Jean-Luc Mélenchon d’un côté et depuis quelques jours par l’extrême droite qu’on a vu revenir sur le terrain. Désormais, la vie politique est coupée en trois, dont deux des parties sont des extrêmes. C’est normal que des gens s’abstiennent, si leur choix c’est la majorité présidentielle et deux extrémistes. Je préférerais que l’on ait un débat entre une majorité centrale, une gauche de gouvernement et une droite de gouvernement. »
À la critique que c’est bien Emmanuel Macron qui a siphonné les partis traditionnels et instauré ce clivage entre gagnants et perdants de la mondialisation, Patrick Mignola rejette la faute sur le PS et LR : « Vous savez pourquoi ils ont disparu ? Parce qu’ils ont pensé qu’Emmanuel Macron était un accident de l’histoire, et que nous étions une parenthèse. Ils n’ont pas réfléchi et se sont fait totalement absorber par Jean-Luc Mélenchon d’un côté, et de l’autre des électeurs sont passés soit chez Le Pen soit chez Macron. » Pour sortir de l’ornière et « tuer l’idée de déclin et de résignation dans le pays », le président du groupe MoDem à l’Assemblée pense que la majorité présidentielle doit arriver à incarner « une majorité de stabilité et d’optimisme. »