Législatives: l’Assemblée vote de nouvelles règles controversées de temps de parole
L'Assemblée nationale a voté mercredi de nouvelles règles de répartition du temps de parole pour la campagne audiovisuelle...

Législatives: l’Assemblée vote de nouvelles règles controversées de temps de parole

L'Assemblée nationale a voté mercredi de nouvelles règles de répartition du temps de parole pour la campagne audiovisuelle...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Assemblée nationale a voté mercredi de nouvelles règles de répartition du temps de parole pour la campagne audiovisuelle officielle des législatives de 2022, au grand dam des Insoumis et de LR qui ont dénoncé un amendement gouvernemental déposé in extremis, sans lien avec les élections européennes au centre du projet de loi en débat.

Dans le sillage des changements controversés qu'il a fait voter pour les élections européennes, le gouvernement a mis en avant une décision du Conseil constitutionnel de mai 2017 pour justifier la mesure, votée par 60 voix contre 7.

Il y aura un forfait de sept minutes au premier tour et cinq minutes au second pour tout parti et groupement politique en faisant la demande, dès lors qu'au moins 75 candidats ont indiqué s’y rattacher.

Une durée d’émissions de deux heures au premier tour et d’une heure au second sera mise à disposition des présidents des groupes parlementaires à l’Assemblée -au prorata du nombre de députés qui composent ces groupes. Ces durées d’émission seront ensuite réparties librement par ces présidents aux partis et groupements politiques bénéficiant déjà d’un temps d’antenne forfaitaire.

Enfin, une durée d’émission supplémentaire d’une heure au premier tour et d’une demi-heure au second sera répartie entre tous les partis et groupements politiques représentés ou non à l’Assemblée nationale par le CSA.

Non seulement l'objectif est d'éviter "un vide juridique", mais le dispositif est "équilibré, analogue à celui conçu pour les élections européennes", a plaidé Jacqueline Gourault, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

A des demandes de simulation de La France insoumise, elle a notamment rétorqué que "le gouvernement n'a rien à cacher mais, à plus d'un an de l'échéance électorale (...) je ne peux pas lire dans le marc de café, nombre de paramètres ne sont pas encore connus, notamment le nombre et la composition des listes".

Dénonçant un "grave problème de démocratie" et voyant un avantage donné à la majorité dans ces temps de parole, les députés LFI, comme Danièle Obono ou Ugo Bernalicis, ont critiqué de la "précipitation du gouvernement" et un "cavalier législatif" pour cet amendement voté dans le cadre d'un projet de loi relatif à l'élection des représentants au Parlement européen.

Pour François Ruffin, c'est "vraiment baroque" de répartir déjà le temps de parole pour les législatives de 2022 alors qu'"on ne sait pas combien il y aura de députés dans la future Assemblée", la révision des institutions devant en réduire le nombre d'environ un tiers.

Tous les amendements LFI pour modifier les règles ont été rejetés.

Le rapporteur Alain Tourret a justifié : vu que "le Conseil constitutionnel a demandé avant le 30 juin 2018 la mise en oeuvre de principes déterminés par lui-même", "le gouvernement, obligatoirement, devait saisir le Parlement par une voie législative".

Mais "le gouvernement avait tout le loisir de le faire proprement et d'inclure un article dans son texte", au lieu d'une "improvisation", a estimé le LR Guillaume Larrivé, réaffirmant que son groupe saisirait le Conseil constitutionnel sur ce projet de loi, y compris donc sur ce volet. Son collègue Thibault Bazin y a vu, comme LFI, un cavalier législatif.

Partager cet article

Dans la même thématique

FRANCE – NICOLAS SARKOZY LEAVE HOME TO  PRISON
3min

Politique

Affaire Bygmalion : vers une nouvelle condamnation définitive pour Nicolas Sarkozy ?

La Cour de cassation rend sa décision, ce mercredi, sur le pourvoi de Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bygmalion. L’ancien chef d’Etat avait été condamné en appel début 2024 sur les dépenses excessives de sa campagne présidentielle perdue de 2012. Après l’affaire Bismuth, une deuxième condamnation pénale définitive pèse au-dessus de l’ex-président, en attendant procès en appel au printemps dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007.

Le

Législatives: l’Assemblée vote de nouvelles règles controversées de temps de parole
3min

Politique

Budget : « Le compte n’y est pas du tout », prévient la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland

Dernier jour au Sénat pour l’examen du PLFSS avant un vote solennel sur l’ensemble du texte en fin de journée. Invitée de la matinale de Public Sénat, Johanna Rolland, maire socialiste de Nantes, prévient que son camp ne votera pas le texte actuel assurant que leur objectif reste la suspension de la réforme des retraites qui a été rejetée hier par les sénateurs.

Le

Législatives: l’Assemblée vote de nouvelles règles controversées de temps de parole
4min

Politique

Dans une ambiance tendue, le Sénat rétablit le gel des pensions et des prestations sociales en l’assouplissant

Comme annoncé, le Sénat a rétabli en séance publique le gel des pensions et des prestations sociales prévue dans la version initiale du projet de loi de la Sécurité sociale, avant d’être supprimé à l’Assemblée nationale, au grand dam de la gauche. Les sénateurs ont, toutefois, assoupli ce gel en préservant les bénéficiaires de l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et les pensions de retraite inférieures à 1 400 euros brut.

Le