Législatives : l’effondrement attendu n’a pas eu lieu pour Les Républicains

Législatives : l’effondrement attendu n’a pas eu lieu pour Les Républicains

La formation politique de droite dirigée par Christian Jacob jouait sa survie ce soir. LR limite la casse en récoltant 10,42 % des voix et 0,87 pour son allié l’UDI, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. LR et les centristes de l’UDI totaliseraient entre 50 à 80 sièges dans la future législature.
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Après une défaite traumatisante au premier tour de l’élection présidentielle, des difficultés financières et les départs de certains cadres et élus du parti vers La République en Marche, de nombreux militants et dirigeants craignaient une disparition définitive du parti de l’échiquier politique à l’issue du premier tour des élections législatives. Arrivé quatrième au soir du premier tour ce 12 juin, la droite est présente dans 87 circonscriptions pour le second tour. « Les Républicains ne sont pas morts », a souligné la maire du 7ème arrondissement, Rachida Dati sur TF1. Certes, LR devrait perdre son statut de « principale force d’opposition » au Palais Bourbon lors de la prochaine législature mais les conservateurs devraient tout de même disposer d’un groupe parlementaire rassemblant entre 50 à 80 députés. En 2017, l’Union de la droite et du centre avait récolté près de 21,57 % des voix au premier tour et remporté cent sièges.

LR est la quatrième force politique au soir du premier tour

Lors de la soirée électorale sur France 2, le président du parti, Christian Jacob loue « l’ancrage local » de ses candidats, un phénomène « qui a permis de faire la différence dans de nombreuses circonscriptions », notamment dans les territoires ruraux et certains bastions historiques.

Dans la 5ème circonscription du Doubs, Annie Genevard, députée sortante et vice-présidente de l’Assemblée termine largement en tête avec 42 % des suffrages. Elle devrait affronter Philippe Alpy, candidat Ensemble !. Les résultats de la 1ère circonscription du Lot donnent une large avance au numéro trois des LR, Aurélien Pradié. Le secrétaire général du parti recueille près de 45,46 %. Dans cette terre historiquement de gauche, le député a bénéficié de circonstances favorables. La majorité présidentielle, Ensemble ! n’a pas présenté de candidat. D’autres figures majeures du parti parviennent à se qualifier pour le second tour des élections législatives. A Nice, l’ex-candidat à la primaire du parti Éric Ciotti devance le candidat la majorité présidentielle avec 31,7 % des suffrages. Elu député depuis 2012, le vice-président des Républicains Olivier Marleix tentera de remporter un troisième mandat face à un candidat RN dans la deuxième circonscription d’Eure-et-Loir. Quatrième force politique au soir du premier tour, Christian Jacob veut croire que les députés Les Républicains joueront un rôle essentiel au cours de la prochaine législature. Le président du parti souhaite agir pour « réformer le pays » tout s’inscrivant dans l’opposition parlementaire. « Nous voterons les textes quand ils seront constructifs. Nous nous opposerons durement quand cela ne sera pas le cas », explique-t-il.

Une lente agonie politique

Dans certaines régions de l’Hexagone, Les Républicains enregistrent des revers politiques. En Alsace, terre de droite, le parti est élimé dans 11 des 15 circonscriptions de la collectivité européenne. Seul Patrick Hetzel, député du Bas-Rhin est qualifié au second tour. Terminé quatrième avec 17,7 % des voix très loin derrière le Rassemblement national et la Nupes, Julien Aubert est élimé sèchement dès le premier tour des élections législatives dans la circonscription du Vaucluse. Au micro de LCP, le député sortant a partagé sa déception. « Il y a un affaiblissement de l’électorat Les Républicains. Je faisais 26 % en 2012 alors que j’étais inconnu, 21 % en 2017 et 16 ou 17 % ce soir. Mes voix ont été diminuées par deux ou par trois. Cette étiquette LR ne m’a pas beaucoup aidé » », souligne-t-il. L’élimination du président de la fédération Nord et député sortant de la cinquième circonscription du nord, Sébastien Huyghe au premier tour, est une surprise de taille.

Questionné sur une possible consigne de vote, le président LR a précisé qu’une décision « sera prise au cours d’un conseil stratégique » organisé ce lundi 13 juin. Toutefois, Christian Jacob a appelé ses électeurs à ne donner « aucune voix pour les extrêmes, ni pour l’extrême droite ou l’extrême gauche » si le parti est absent du scrutin dimanche prochain. En cas de second tour entre un candidat Les Républicains et un candidat Rassemblement National ou de la Nupes, Christian Jacob attend un soutien de la part d’Ensemble ! : « Personne ne peut se satisfaire d’une assemblée où il y aurait les deux extrêmes. » Une consigne de vote déjà ignorée dans certaines circonscriptions, Julien Aubert a déjà précisé qu’il ne donnerait « aucune consigne de vote. Chacun est libre de son vote. »

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