Législatives: la conquête du pouvoir confirmée avec éclat pour Macron
Une razzia organisée avec méthode et amplifiée par le souffle de l'élection présidentielle: Emmanuel Macron est sur le point de...

Législatives: la conquête du pouvoir confirmée avec éclat pour Macron

Une razzia organisée avec méthode et amplifiée par le souffle de l'élection présidentielle: Emmanuel Macron est sur le point de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Une razzia organisée avec méthode et amplifiée par le souffle de l'élection présidentielle: Emmanuel Macron est sur le point de mettre la main sur l'Assemblée nationale, un an après avoir lancé son mouvement En Marche!

Le tiers des votants (entre 32% et 33% selon les estimations) a choisi le parti du président de la République, qui devrait pouvoir s'appuyer sur 400 à 455 députés sur 577.

"Pour la troisième fois consécutive (NDLR: après les deux tours de la présidentielle), vous avez été des millions à confirmer votre attachement au projet de renouvellement, de rassemblement et de reconquête du président de la République", a souligné le Premier ministre Edouard Philippe.

Jean-Paul Delevoye, président de la commission d'investiture de la REM, a souligné sur BFMTV les "défis" qui guettent la future majorité : "beaucoup d'humilité par rapport aux fractures de la société française" et "l'extraordinaire responsabilité que nous donnent nos concitoyens à vouloir avec eux engager les réformes nécessaires pour ce pays".

Depuis le lancement de son parti en avril 2016, M. Macron a entrepris de dynamiter le paysage politique traditionnel en prônant un "renouvellement des usages" comme des visages.

En parallèle de sa spectaculaire conquête de l'Elysée, à seulement 39 ans, il a pris soin de poser les pierres pour bâtir sa majorité, qui sera non seulement pléthorique mais diverse, voire hétéroclite.

C'est un "processus quasi industriel" qui a amené à traiter "19.000 dossiers de candidatures", filtrés en "600 heures de présélection" puis "étudiés 180 heures par la commission elle-même".

Au final, 529 représentants ayant postulé en ligne ont été désignés, dont la moitié de femmes et seulement 28 parlementaires sortants, cinq critères édictés par Emmanuel Macron ayant guidé les choix de la commission d'investiture: "parité", "renouvellement", "probité", "pluralisme politique" et "adhésion au projet" présidentiel.

"Je venais des vieux partis (UMP puis UDI, NDLR) et quand on m'a dit qu'on allait procéder comme cela, je ne croyais pas vraiment que ça allait marcher", reconnaît l'ancienne eurodéputée Christine de Veyrac, membre de la CNI.

Sur le papier, c'est mission accomplie, un tour de force quand l'hypothèse même d'approcher la majorité absolue (289 députés) était encore en débat il y a un mois.

- 'Ils doivent tout à Macron' -

Ce succès est aussi le fruit de compromis de M. Macron, qui a transigé avec sa promesse de présenter des candidats dans toutes les circonscriptions sans nouer d'accords d'appareil, et qui a concédé quelques "gestes politiques" en direction de ténors de gauche ou de droite (Marisol Touraine, Thierry Solère...) qui n'ont pas eu à affronter de candidat REM.

Les candidats, investis très tard mais soigneusement encadrés par le parti, ont mené une campagne-éclair, surfant sur la vague de l'élection d'Emmanuel Macron pour combler leur déficit de notoriété.

"Ils doivent tout à Macron, d'une certaine manière ce ne sont pas eux qui ont gagné", analyse un proche du président.

En un petit mois, certaines failles sont toutefois apparues.

Des propos polémiques ont resurgi, et surtout des candidats ont vu leur probité mise en cause - à commencer par l'un des plus proches du président, le ministre de la Cohésion des territoires Richard Ferrand, en ballottage favorable dimanche, tout comme la ministre aux Affaires européennes Marielle de Sarnez, tout près de l'emporter à Paris bien qu'elle ait été citée dans une affaire d'emplois fictifs présumés au Parlement européen.

"Ce soir rien n'est acquis", a pris soin de souligner dimanche soir la présidente par intérim de REM Catherine Barbaroux, en soulignant que la "faible participation doit plus que jamais nous inviter à poursuivre nos efforts pour renforcer l'engagement citoyen qui est au coeur du projet de la République en marche et même à l'origine de sa construction".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Législatives: la conquête du pouvoir confirmée avec éclat pour Macron
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Législatives: la conquête du pouvoir confirmée avec éclat pour Macron
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le