Législatives : la gauche unie derrière un programme commun

Abrogation de la réforme des retraites, Smic à 1.600 euros, lutte contre l'antisémitisme... La gauche a dévoilé vendredi son programme commun pour les législatives sous la bannière du « Nouveau Front Populaire ».
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Lors du scrutin des 30 juin et 7 juillet, « ce sera soit l’extrême droite, soit nous », a lancé Marine Tondelier, patronne des Ecologistes, lors d’une conférence de presse commune avec l’ensemble des principaux partis de gauche, des Insoumis à Place publique, le mouvement de Raphaël Glucksmann.

Le programme commun proposera « une rupture totale avec la politique d’Emmanuel Macron », a assuré le coordinateur de LFI Manuel Bompard, tandis que la représentante de Place publique Aurore Lalucq a reconnu « des pas incroyables » effectués entre les partis sur la question de l’antisémitisme, l’un des points les plus conflictuels à gauche depuis le début du conflit au Proche-Orient.

« Nous sommes en train de vous faire la démonstration que quand l’essentiel est en jeu, nous sommes là », s’est félicité le patron du Parti socialiste Olivier Faure, qui a largement fait valider l’accord par son Conseil national dans la matinée, avec seulement huit oppositions.

Le texte cosigné prévoit ainsi l’abrogation de trois réformes symboliques : celle des retraites, de l’assurance chômage et la loi immigration.

Il promet l’indexation des salaires sur l’inflation, le rétablissement d’un impôt sur la fortune, « renforcé avec un volet climatique » et de « généraliser la taxation des superprofits au niveau européen ». L’augmentation du Smic à 1 600 euros net (1.398,69 euros actuellement) a également été actée. Plus sensible, la nouvelle coalition de gauche condamne « les massacres terroristes du Hamas » le 7 octobre en Israël et reconnaît une « explosion inquiétante sans précédent » des « actes racistes, antisémites et islamophobes ». « La lutte contre le racisme » et « l’antisémitisme », sera « au cœur » du projet, a promis le patron du PCF Fabien Roussel.

D’autres sujets de désaccord persistant sont tout de même laissés de côté, comme le nucléaire et l’OTAN.

Et la question épineuse de l’incarnation à Matignon, en cas de victoire de la gauche, n’est pour le moment pas tranchée. Plusieurs noms circulent, de Jean-Luc Mélenchon à l’ancien syndicaliste Laurent Berger en passant par l’Insoumis François Ruffin ou les socialistes Valérie Rabault et Boris Vallaud.

Cette union est « la seule manière » d’empêcher la victoire du Rassemblement national aux législatives, a reconnu sur France Inter M. Glucksmann, vainqueur à gauche des européennes avec un score de 13,83 %… Tout en s’opposant à l’hypothèse Jean-Luc Mélenchon à Matignon.

Les partis ont convenu que celui qui aura le plus de députés proposera un candidat, ce qui avantage a priori LFI, puisque le partage des circonscriptions lui en accorde 229, contre 175 au PS, 92 aux Ecologistes et 50 aux communistes.

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

capture arbre
3min

Politique

Les « films de l’été » 6/8 : 50 ans après le remembrement, histoire d’une catastrophe écologique

Dans le sud de l'Ille-et-Vilaine, sur le territoire de la Roche aux fées, Léa Legentilhomme exerce un métier peu commun. Pour lutter contre la pollution de l'eau, elle replante des arbres et des haies qui ont été massivement arrachés il y a 50 ans, lors du remembrement, où 360 kilomètres de haies avaient été supprimés rien que sur la commune. Dans « Le village qui voulait replanter des arbres » diffusé cet été sur Public Sénat - et lauréat d'un label d'or du Film d'utilité publique - Brigitte Chevet raconte la nécessité actuelle de replanter, et les difficultés auxquelles Léa se confronte.

Le

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six
4min

Politique

Municipales 2026 : pourquoi le prochain mandat des maires pourrait durer sept ans, au lieu de six

La question d’un report des élections municipales de 2032 est à l’étude au ministère de l’Intérieur, en raison de la proximité d’un trop grand nombre de scrutins, notamment la présidentielle. Si le calendrier devait être révisé, et avec lui la durée du mandat des maires élus l’an prochain, cela nécessiterait une loi. Ce serait loin d’être une première sous la Ve République.

Le