Christian Paul, député PS sortant de la 2e circonscription de la Nièvre, élu à l'Assemblée nationale sans discontinuer depuis 1997 et chef de file des frondeurs, a été battu dimanche au second tour des élections législatives par le candidat de la République en Marche.
M. Paul, avec 45,38% des voix, arrive derrière le candidat REM Patrice Perrot (54,62%). Il avait réussi à se maintenir en totalisant 18,29% des voix au premier tour, plus de 15 points derrière son adversaire.
Dans un communiqué, M. Paul a assuré quitter le Parlement "sans amertume". "Si j’ai un regret à exprimer, c’est que nous n’ayons pas su convaincre le président de la République précédent de changer de politique en temps utile. Sa responsabilité est grande", a-t-il écrit au sujet de François Hollande. "Depuis trois ans, nous avions décrit la catastrophe politique de 2017, qui arrivait à grand-pas. Elle est là".
Mais "je préfère tomber dans l’honneur qu’être élu grâce au reniement", a-t-il ajouté.
"Notre pays a envie d’un projet optimiste", a observé M. Paul, pour qui "la vague de ce jour n’est pas celle du renouveau, mais d’un néo-libéralisme transpartisan".
"Veillons surtout à ce que des contre-pouvoirs renaissent pour éviter la domination et l’arrogance d’un parti vainqueur dont l’appétit n’a guère de limites", a-t-il ajouté, assurant qu'il prendrait pour sa part "le chemin d’une autre vie" mais que ses combats "eux, seront les mêmes".
Christian Paul, ancien secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer dans le gouvernement de Lionel Jospin, était dans l'Assemblée nationale sortante le chef de file des députés "frondeurs" du PS, groupe qui s'est opposé à plusieurs reprises au gouvernement durant le quinquennat de François Hollande.
Ce groupe de députés, dont était issu Benoît Hamon, candidat du parti à la présidentielle, avait notamment échoué à déposer une motion de censure pour s'opposer à l'utilisation de l'article 49-3 de la Constitution pour faire adopter le projet de loi travail à l'Assemblée nationale.
Christian Paul avait aussi estimé en avril qu'il fallait "réinventer la gauche française" avec "un nouveau parti". Il faisait partie d'un groupe de quatre députés PS ayant obtenu le soutien de Jean-Luc Mélenchon au second tour.
Dans la 2e circonscription, celle de Château-Chinon, fief de François Mitterrand, Christian Paul avait remporté les élections législatives au second tour en 2012 avec 65,55% des suffrages face à la candidate UMP de l'époque, Michèle Boucomont.