Législatives : Les Républicains reviennent « sur les sujets polémiques » pour leur projet

Législatives : Les Républicains reviennent « sur les sujets polémiques » pour leur projet

Les Républicains valident leur projet pour les législatives en gommant les sujets les plus polémiques et en se tournant davantage vers les classes moyennes. Au lieu des 500.000 postes de fonctionnaires supprimés sur 5 ans, ce serait « la moitié » selon Roger Karoutchi.
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Les Républicains tentent tant bien que mal de maintenir leur unité avant les législatives. La défaite de François Fillon puis la victoire d’Emmanuel Macron créent des tensions et coupent le parti en deux. Officiellement, l’objectif reste d’obtenir une majorité en juin et d’imposer une cohabitation, avec un projet revisité. Travaillé sous la houlette du député Eric Woerth, le bureau politique du parti en débat aujourd’hui en fin d’après-midi, avant une présentation demain par François Baroin, chef de file pour les législatives.

« On est revenu sur un certain nombre de sujets polémiques »

Avec des sarkozystes qui ont repris en partie la main sur l’appareil, il s’agit d’effacer les aspérités du projet de Fillon pour se présenter devant les électeurs. Certains points, comme la santé ou la suppression de 500.000 fonctionnaires, avaient pu faire peur à une partie de l’électorat.

« François Fillon a porté un projet à la primaire. Mais il a été battu au premier tour de la présidentielle. Donc assez logiquement, nous avons demandé à Eric Woerth et son équipe de travailler sur le projet de François Fillon, de revoir les éléments adoptés par le conseil national des Républicains en 2016 comme projet législatif et de faire un mixte des deux » explique avant le bureau politique à Public Sénat le sénateur Roger Karoutchi. « Sur la TVA, la suppression du nombre de fonctionnaires, des sujets de santé, on revient à une écriture plus proche de celle du conseil national que celle de François Fillon. Mais on n’a pas changé le projet. A 80%, c’est le projet qu’avait François Fillon. (…) On a changé un peu la rédaction, on est revenu sur un certain nombre de sujets polémiques » ajoute le sénateur des Hauts-de-Seine (voir la première vidéo).

« Entre 200.000 et 300.000 » postes de fonctionnaires supprimés

Roger Karoutchi reconnaît que le projet du candidat a pu être mal perçu sur certains points : « Quand on donne un nombre de suppressions de 500.000 postes de fonctionnaires, ça effraie sans qu’on sache ce que ça veut dire. Donc on revient à quelque chose d’un peu plus cohérent. Quand on parle de TVA augmentée, les gens disent « on paie déjà trop d’impôts », on comprend très bien. Donc on refait une lecture de la fiscalité ».

Sur les fonctionnaires, le nouveau projet ralentit donc le rythme de la baisse du nombre de fonctionnaires. « On lisse sur un chiffre inférieur et sur plus de temps. Avec les départs à la retraite, etc. ll n’y pas ce côté immédiatement bloqué de 500.000 sur 5 ans, qui pouvait laisser dire 100.000 par an, c’est trop. (…) Au lieu des 500.000 sur les 5 ans, ça pourrait correspondre à un chiffre situé entre 200.000 et 300.000, soit la moitié » nous précise Roger Karoutchi.

Familles et classes moyennes

Dans le projet adopté par LR en juillet 2016, dont parle le sénateur, on trouvait par exemple sur le plan de la sécurité la « révision profonde de l’ordonnance de 1945 sur la justice des mineurs (…), la construction de nouvelles prisons (20 000 places supplémentaires, pour atteindre 80 000 à terme), la suppression des remises de peine », ainsi que le retour des « peines planchers ».

Le projet proposait aussi de rétablir « le quotient familial » et de restaurer « le principe d’universalité des allocations familiales ». Pour contenter les classes moyennes ou catégories populaires, la défiscalisation des heures supplémentaires, mesure phare du quinquennat Sarkozy, fait son retour. Côté d’impôt, le projet de 2016 proposait une baisse de 10% de l’impôt sur le revenu. Idée reprise, a affirmé ce matin François Baroin sur Europe 1.

Le projet de Fillon « doit être le socle »

Mais sur le projet, les Républicains ne sont pas encore totalement accordés, là non plus. Pour la filloniste Sophie Primas, secrétaire générale adjointe des LR, il ne faut jeter le projet de la présidentielle. « Quand un projet recueille aux primaires une large majorité, ça doit être le socle de la réflexion et du projet » selon la sénatrice des Yvelines. Regardez :

Sophie Primas : le projet de Fillon « doit être le socle »
00:38

« Après, qu’on ait à effacer quelques aspérités, peut-être. (…) Mais il faut que le socle soit celui sur lequel la droite et le centre se sont largement exprimés à la primaire. N’effaçons pas cet épisode, (…) il ne faut pas se tromper entre le résultat de l’élection et ce projet. Ça reste un bon projet, un projet de redressement pour le pays, et celui sur lequel Les Républicains doivent s’appuyer » demande Sophie Primas… Un autre soutien de Fillon pendant la campagne, minimise aussi le rôle du projet dans la campagne. « Si le projet était mal perçu, ce n’est pas 20% mais 10% que François Fillon aurait faits ».

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