Un mois après son entrée à l'Elysée, Emmanuel Macron est en position de force pour s'assurer une majorité sans partage après un premier tour des...
Législatives: Macron vers une majorité sans partage
Un mois après son entrée à l'Elysée, Emmanuel Macron est en position de force pour s'assurer une majorité sans partage après un premier tour des...
Par Baptiste PACE
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Un mois après son entrée à l'Elysée, Emmanuel Macron est en position de force pour s'assurer une majorité sans partage après un premier tour des législatives où son parti a laminé tous ses adversaires, sur fond d'abstention record.
Selon les résultats définitifs, en voix, le mouvement présidentiel, la République en marche (REM) arrive nettement en tête (32,3%), devant LR-UDI (21,5%) et le FN (13,2%). Le PS et son allié PRG obtiennent 9,5% et sont légèrement devancés en voix par La France insoumise (11%) de Jean-Luc Mélenchon.
Le président Emmanuel Macron (d) et son épouse Brigitte votent pour le premier tour des législatives au Touquet le 11 juin 2017
AFP
"Macron en marche vers une majorité écrasante" (Le Figaro), "Macron plie le match" (L'Opinion), "Un coup de maître" (Le Parisien), "L'OPA" (Libération). Les titres des quotidiens nationaux de lundi ne laissent aucun doute sur la couleur de la future "chambre bleu Macron" (L'Humanité).
Toutefois, l'abstention a atteint le niveau record de 51,29%, du jamais vu aux législatives sous la Ve République. Les opposants à Emmanuel Macron ont souligné cette faiblesse.
L'abstention aux législatives
AFP
"Alors qu'on nous explique que nous sommes dans une nouvelle page de la vie politique française, il n'y a aucune appétence", a estimé le socialiste Luc Carvounas, tandis que Brice Hortefeux (Les Républicains) fait valoir que le parti d'Emmanuel Macron n'a réuni qu'"un électeur sur sept".
Face au risque de ce qu'un député socialiste a déjà qualifié la "majorité obèse", les représentants de la future majorité présidentielle ont rappelé lundi l'engagement du chef de l'Etat d'introduire une dose de proportionnelle au Palais-Bourbon lors des prochaines législatives.
- "présomption de confiance" -
L'abstention aux législatives
AFP
Selon les projections par sièges, REM et son allié du MoDem raviraient dimanche prochain entre 400 et 455 des 577 sièges, très largement au-dessus de la majorité absolue (289 élus).
De quoi aviver les craintes d'une chambre monolithique, et d'une contestation qui ne vienne surtout de la rue. "La caporalisation n'est pas l'état d'esprit d'En Marche", a assuré M. Griveaux.
Après seulement un an d'existence, la REM a réussi à dynamiter les partis traditionnels de gauche et de droite.
Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié de l'Assemblée sortante, s'effondrerait avec ses alliés autour de 15 à 40 sièges, soit encore moins que les 57 de la débâcle de 1993. La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 10 à 23 fauteuils, PCF inclus.
Parmi les battus du premier tour, le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, les anciens ministres Mathias Fekl, Pascale Boistard, Aurélie Filippetti, François Lamy, Kader Arif, Christian Eckert...
L'abstention aux législatives
AFP
L'ex-ministre du Travail PS Myriam El Khomri, sans adversaire REM, a revendiqué lundi le "soutien officiel" du président Macron, face au candidat LR Pierre-Yves Bournazel, qui se revendique aussi de la majorité présidentielle.
La droite, qui espérait priver le nouveau président Macron de majorité, terminerait avec 70 à 110 élus LR et UDI. Dont une "petite trentaine" devrait soutenir la majorité présidentielle, selon un des chefs de file de ceux qui se sont baptisés les constructifs, le député LR Thierry Solère, prêt à voter la confiance au gouvernement d'Edouard Philippe.
"Je suis pour la présomption de confiance". "Qu'on se donne 18 mois" et "on verra ce que ça donne", a prôné l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
La présidente du Front national Marine Le Pen, le 11 juin 2017 à Paris
AFP
Quant au Front national, il obtiendrait seulement 1 à 10 sièges, contre 2 lors de la précédente législature. Avec un score de 13,2% très éloigné de celui de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle (21,3%). "Nous pouvons avoir beaucoup plus de députés que ce qui a été annoncé", a cependant assuré son vice-président Florian Philippot. A commencer par Mme Le Pen, en tête avec 46% des voix dans le Pas-de-Calais.
Quatre députés seulement (dont deux REM) ont été élus au premier tour, contre 36 en 2012. Effet de la faible participation, il n'y aura qu'une seule triangulaire le 18 juin, dans la 1ère circonscription de l'Aube, contre 34 il y a cinq ans.
Parmi les six ministres candidats, cinq sont largement en tête dans leur circonscription, seule Annick Girardin étant en difficulté.
Le Premier ministre Edouard Philippe sera mardi dans l'Essonne pour soutenir une candidate REM, tandis que son prédécesseur socialiste Bernard Cazeneuve ira soutenir Myriam El Khormi mercredi.
Après une nuit de bombardements sur Kiev, Volodymyr Zelensky doit rencontrer Donald Trump ce dimanche 28 décembre en Floride pour finaliser un plan de paix. Un rapprochement qui pourrait infléchir la position de la Russie et accélérer la conclusion d’un cessez-le-feu.
Edouard Balladur élu en 1995, DSK en 2012, Alain Juppé en 2017… Et Jordan Bardella en 2027 ? Voici les résultats des élections présidentielles, si l’on était dans un monde parallèle. Celui des sondages, à 18 mois environ du scrutin. Car si les sondages peuvent donner la tendance du moment, ils ne sont pas des prédictions, l’histoire nous l’a monté. Mais parfois, ils ont aussi vu juste, très en amont…
Après un faible regain en novembre, le président de la République atteint à nouveau son plus faible niveau de confiance depuis 2017. Si la défiance touche l’ensemble de l’exécutif, Emmanuel Macron cristallise le désaveu tandis que sur la scène nationale, seul le RN est en progression.
Après l’adoption de la loi spéciale pour assurer la continuité de l’Etat, le gouvernement devra reprendre les débats au Parlement, début janvier, pour espérer faire adopter un budget pour l’année 2026. Une opération délicate dans un paysage politique fragmenté et avec un calendrier contraint.