Législatives : « Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit » à l’Assemblée, prévient Marine Le Pen
Après la percée du Rassemblement national au second tour des élections législatives, Marine Le Pen a haussé le ton ce matin, en revendiquant la présidence de la commission des Finances et une vice-présidence de l’Assemblée nationale. Le RN entend bien revendiquer le rôle de première force d’opposition.

Législatives : « Nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit » à l’Assemblée, prévient Marine Le Pen

Après la percée du Rassemblement national au second tour des élections législatives, Marine Le Pen a haussé le ton ce matin, en revendiquant la présidence de la commission des Finances et une vice-présidence de l’Assemblée nationale. Le RN entend bien revendiquer le rôle de première force d’opposition.
Louis Mollier-Sabet

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Marine Le Pen ne s’attendait probablement pas à prendre la parole devant autant de journalistes, ce matin, à Hénin-Beaumont. Sauf que les résultats d’hier chamboulent les équilibres politiques qui commençaient à émerger de la campagne. « Nous sommes le 1er parti d’opposition, devant LFI », se félicite Marine Le Pen dans son fief ce matin. La Nupes et le RN se disputeront en effet dans les prochains jours ce titre de « premier opposant » à la majorité, dorénavant relative, d’Emmanuel Macron. D’un côté, il est vrai qu’avec 89 sièges, le Rassemblement national devrait envoyer plus de députés à l’Assemblée nationale que LFI, qui formerait un groupe de 72 députés, auxquels pourraient s’ajouter des régionalistes ultramarins. Mais d’un autre, la Nupes, qui a présenté 1 candidat par circonscription métropolitaine et un programme « partagé » de gouvernement constitue, avec 142 sièges, la première force politique d’opposition à l’Assemblée nationale.

« La France n’est pas ingouvernable, simplement elle ne pourra pas être gouvernée comme Emmanuel Macron le souhaiterait »

Pour autant, Marine Le Pen entend bien bénéficier des prérogatives traditionnellement réservées au « premier groupe » d’opposition à l’Assemblée nationale : « Par conséquent nous allons pouvoir œuvrer comme un groupe d’opposition, avec l’intégralité des moyens accordés par la Constitution à un groupe d’opposition qui est le premier de l’AN. » La candidate du RN à la dernière élection présidentielle n’hésite pas à expliciter ses requêtes : « Oui, nous demanderons tout ce à quoi nous avons droit. La présidence de la commission des Finances et une vice-présidence, bien sûr, car le groupe que nous avons ne transigera sur aucun des moyens qui devront lui être accordés. »

Face aux procès en instabilité, Marine Le Pen assume, en invoquant la légitimité du « peuple français » : « Emmanuel Macron va-t-il pouvoir faire ce qu’il veut ? Non, et je pense que c’est une bonne chose. La France n’est pas ingouvernable, simplement elle ne pourra pas être gouvernée comme Emmanuel Macron le souhaiterait. La retraite à 65 ans est enterrée. Il devra faire avec, car c’est la volonté du peuple français. L’Assemblée nationale est la maison du peuple français, qui s’y est invité en déjouant tous les pronostics. »

Le RN entend jouer la carte d’une « opposition extrêmement ferme, mais constructive », en essayant d’élargir son groupe après avoir brisé le plafond de verre. Marine Le Pen s’adresse ainsi à la fois à LR en appelant « tous ceux qui ne supportent pas l’idée d’être la béquille d’Emmanuel Macron à venir avec nous », mais aussi à des députés comme Emmanuelle Ménard ou Nicolas Dupont-Aignan, « élus grâce aux électeurs du RN et qui ont peut-être envie de venir nous rejoindre dans cette très grande force politique. » Un « très grand groupe » sur lequel Marine Le Pen entend bien se concentrer sans briguer la présidence du parti, qui sera tranchée par un congrès « dans quelques semaines », qui devrait adouber le président par intérim, Jordan Bardella.

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