Un premier pas vers le rassemblement. La France insoumise et Europe Ecologie Les Verts ont trouvé un accord dans la nuit de dimanche à lundi en vue des élections législatives. Adopté par le Conseil fédéral d’EELV avec 84 voix pour, 10 contre et 8 bulletins blancs, il attribue notamment 100 circonscriptions au pôle écologiste, selon des sources proches des négociations à l’AFP. Les discussions doivent désormais se poursuivre avec les communistes et les socialistes. Jean-Luc Mélenchon, le fondateur de La France insoumise, espère réunir les différentes composantes de la gauche derrière lui afin de décrocher une majorité lors des scrutins des 12 et 19 juin prochains. « C’est une très bonne nouvelle ! », a salué lundi matin le sénateur Pierre Laurent, ex-secrétaire national du PCF, qui était invité de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Nous sommes en route vers un accord de toute la gauche. Les communistes feront partie de cet accord, il y a une rencontre cet après-midi à 14 heures », précise-t-il.
« Nous sommes en train de construire les conditions d’une victoire aux législatives »
« La France a dit clairement, à la présidentielle, qu’elle ne voulait pas de Marine Le Pen comme présidente de la République, mais elle n’a pas dit qu’elle appuyait les réformes d’Emmanuel Macron. Elle a même dit le contraire, car le message de contestation sociale a été très fortement exprimé dans les urnes », analyse notre invité. « L’opposition aux réformes sociales promises par Emmanuel Macron doit se faire dans la rue et dans les urnes, aux législatives. Nous allons mettre doublement en échec les projets anti-sociaux d’Emmanuel Macron parce que nous sommes en train de construire les conditions d’une victoire aux législatives », explique encore celui qui est également vice-président du Sénat.
Selon Pierre Laurent, le partenariat avec les communistes pourrait être acté très rapidement. « J’ai lu l’accord signé avec Les Verts, tout ce qu’il y a dans la déclaration commune avec LFI est dans le programme que nous défendions à la présidentielle », relève le communiste. Un point d’achoppement demeure toutefois, sur la question du nucléaire. À la différence des insoumis, les communistes sont favorables au maintien d’une part de 50 % du nucléaire dans la production d’énergie en France. « Cette différence existait déjà en 2012 », note Pierre Laurent. À l’époque, les communistes et Jean-Luc Mélenchon étaient déjà alliés au sein du « Front de gauche ». « Cette question-là a toujours existé, je pense qu’elle est surmontable », balaye-t-il.
Par ailleurs, les communistes espèrent maintenir a minima le nombre d’élus dont ils disposent dans les travées du Palais Bourbon. « Chacun aura un groupe, un groupe c’est 15 députés. Nous allons vers ça », indique Pierre Laurent.
« Des écarts programmatiques plus grands » avec les socialistes
À rebours, les discussions entre les socialistes et les insoumis s’avèrent plus ardues. De nombreuses figures tutélaires du PS, comme l’ancien président de la République François Hollande ou l’ex-Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, se sont opposées à ce rapprochement, craignant une dissolution du parti, déjà laminé par deux lourdes défaites successives à la présidentielle, au sein du mouvement de Jean-Luc Mélenchon. « Avec les socialistes, le point de départ est plus compliqué parce qu’il y a des écarts programmatiques qui sont plus grands », observe Pierre Laurent. Dès jeudi, LFI était parvenu à un accord avec Génération. s, le parti fondé par Benoît Hamon, le candidat socialiste à la présidentielle de 2017.