Législatives partielles à Mayotte : LR rejette la main tendue de Marine Le Pen

Législatives partielles à Mayotte : LR rejette la main tendue de Marine Le Pen

L’union des droites n’aura pas lieu, à entendre les responsables LR qui ont repoussé le geste d’ouverture de Marine Le Pen. La présidente du Front national a affiché son soutien au candidat LR pour les législatives partielles qui se tiendront à Mayotte. Une démarche inédite.
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

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Marine Le Pen semble prendre goût à secouer Les Républicains. Après la déclaration de Thierry Mariani, qui a fortuitement plaidé pour un accord avec le FN, pile pendant le Congrès du parti, la présidente du Front national a appelé à voter pour le candidat des Républicains, soutenu par le député Mansour Kamardine, aux législatives partielles de Mayotte. Une démarche inédite.  

« Les préoccupations des Mahorais sont bien loin de ça »

« C’est un non-évènement », balaie le député LR de Mayotte, Mansour Kamardine. Lui qui est décrit par Marine Le Pen comme « un collègue courageux et lucide » ne veut pas rentrer dans « ces polémiques nationales ». « Les préoccupations des Mahorais sont bien loin de ça », s’agace-t-il avant de souligner que ce n’est pas la première fois que la députée le couvre d’éloges. La réforme du droit du sol sur l’archipel est effectivement une proposition qui n’est pas sans déplaire à Marine Le Pen (lire notre article).           

« La position des Républicains doit être claire, nette, précise : porte fermée avec le FN et ses affidés. Point final », a déclaré Valérie Pécresse ce matin sur RTL incluant ainsi l’appel de Thierry Mariani. Ce dernier – qui a été ministre dans le gouvernement de Nicolas Sarkozy et député LR – n’a pas été sanctionné par le parti. Contrairement aux membres des Républicains "Macron compatibles".

Selon le JDD, Laurent Wauquiez aurait expliqué que chacun pouvait exprimer une opinion, « mais s'il passe aux actes, il ne fera pas partie des Républicains ». Voici donc le contour du cordon sanitaire des Républicains. « Thierry Mariani se fourvoie, ce n’est pas la première fois qu'il le dit, c'est une thèse constante chez lui », peste de son côté Valérie Pécresse qui n’est pas dans les meilleurs termes avec Laurent Wauquiez (lire notre article).

71 % des sympathisants FN sont favorables à un accord avec les LR

En ce qui concerne le soutien de Marine Le Pen, la position du parti est plus nette. La porte-parole des Républicains et Virginie Calmels ont rappelé le mot d’ordre du parti : pas d’alliance avec le FN. Laurent Wauquiez préfère, lui, rester en retrait. Son dernier tweet se limite à moquer les critiques sur sa décision de continuer à dispenser ses cours à l’EM Lyon (voir ci-dessous).

La position des LR est plutôt en phase avec ses sympathisants. Selon un sondage réalisé par Kantar Sofres-onepoint pour LCP/Public Sénat, le Monde et France Info, 32% d’entre eux souhaitent des alliances électorales avec le FN « selon les circonstances », 70% n’en veulent pas pour les Européennes de 2019 (64% chez l’ensemble des Français). En revanche, 71 % des sympathisants FN sont favorables à un accord avec les LR pour les européennes.

« La convergence des idées entraîne l’alliance politique »

« La convergence des idées entraîne l’alliance politique », tacle le député Agir Franck Riester qui a été exclu des Républicains pour s’être rallié à la majorité présidentielle. Pour lui, ces épisodes sont « les conséquences logiques de la dérive droitière et populiste de Les Républicains de Laurent Wauquiez ». La « main tendue » de Marine Le Pen « en dit long sur la dangereuse pente sur laquelle Laurent Wauquiez entraîne son parti », juge le porte-parole du gouvernement. Pour l’ancien bras-droit de Marine Le Pen, Florian Philippot, c’est un « reniement total » mû par de « vieilles logiques de boutiques ». (Voir leurs tweets plus bas).

« Laurent Wauquiez considère que le FN est entré dans une zone de faiblesse et que le moment est venu de tenter de récupérer, comme l'avait fait Nicolas Sarkozy en 2007, des électeurs qui hésitent entre les deux partis », analyse Pascal Perrineau auprès de l’AFP. Le président des Républicains, souvent brocardé pour son discours jugé très à droite, expliquait lui qu’il « n'y aura jamais d'alliance avec Marine Le Pen », qu’il juge pas « à la hauteur » mais ne « s'empêche pas de parler aux électeurs du FN ». CQFD.

 

 

 

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