Législatives : « Pour la première fois depuis 50 ans, nos idées peuvent arriver au pouvoir » se réjouit Julien Odoul

A dix jours du premier tour du scrutin, le Rassemblement national reporte plusieurs de ses mesures phares et ne veut pas se contenter d’une majorité relative à l’Assemblée nationale
Rédaction Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Julien Odoul, député RN sortant, croit dur comme fer à la victoire de son parti lors des prochaines élections législatives. « Si les Français plébiscitent le Rassemblement national, c’est pour que l’on puisse mettre en œuvre nos politiques et nos solutions », explique l’ancien élu régional de Bourgogne. En revanche, le parti d’extrême droite ne se contentera pas de la première place au scrutin du 30 juin et du 7 juillet. L’objectif affiché est la majorité absolue, condition pour que Jordan Bardella accepte d’être nommé à Matignon, a expliqué hier l’intéressé. L’idée est de pouvoir gouverner, et ne pas être « à la merci de la première motion de censure », indique Julien Odoul. Pour obtenir la majorité absolue, le Rassemblement national devra obtenir 200 sièges de plus que lors de la législature qui vient de s’achever. En tête dans les sondages, le parti à la flamme peut compter sur « une assise populaire » et « la vague qui s’est levée aux élections européennes », se convainc Julien Odoul.

 

Tergiversations

Mais même avec une éventuelle majorité absolue, quelle politique le RN mènerait-il une fois au pouvoir ? Les cadres du parti à la flamme ont récemment tergiversé sur les mesures qu’ils promettent pourtant depuis plusieurs années. « Il n’y aura aucune renonciation, aucune trahison sur le programme et les propositions », promet Julien Odoul. Jordan Bardella est pourtant revenu sur la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, reportée sine die, après avoir dit dans un premier temps que l’abrogation de la réforme des retraites serait elle aussi reportée, avant de rétropédaler et de la promettre pour l’automne. « Il y aura un calendrier des urgences », explique Julien Odoul, pour qui « tout ne peut pas se faire en 48 heures ». « Jordan Bardella souhaite mettre autour de la table tous les experts de notre pays pour avoir un état des lieux précis de la situation du pays pour pouvoir déterminer quelles sont les politiques à mener quelles sont les économies à faire », avance le député sortant de l’Yonne. La première priorité affichée par le RN est « l’urgence sociale » assure Julien Odoul, qui met en avant la promesse d’une « baisse de la TVA sur les produits énergétiques, de 20 à 5,5 % ». « Cela va se faire de manière assez rapide », assure-t-il.

 

Haro sur l’immigration

Une telle mesure, contraire aux règles européennes, passerait par des négociations avec Bruxelles. « Cela va se faire de manière assez rapide. L’accord de l’Europe, c’est surtout l’accord du gouvernement de la France », conteste Julien Odoul. Concernant la réforme des retraites, le coût de son abrogation serait compensé par des « économies », assure le député sortant. « Des marges de manœuvre, ll y en a : nous gaspillons dans l’immigration, dans la fraude sociale, dans l’Union européenne ». L’immigration est toujours l’un des chevaux de batailles du RN : « Le soutien des faux mineurs isolés (sic) par les départements c’est 2 milliards d’euros par an. L’Aide médicale d’Etat, c’est plus d’un milliard d’euros par an », pointe le député d’extrême droite, qui promet d’ailleurs de nouvelles mesures pour limiter l’immigration. Le programme du Rassemblement national propose d’ailleurs toujours la suppression du droit du sol, une mesure qui pourrait s’avérer anticonstitutionnelle. « Ce serait extrêmement choquant qu’une personnalité et quelques prétendus sages fassent obstacle à la volonté souveraine des Français », prévient le député, pour qui, le Conseil constitutionnel est « devenu une officine militante », et Laurent Fabius, son président, « fait de la politique antinationale ».

 

Coalition, risque de divergence ?

Mais que faire en cas de simple majorité relative ? Le RN a déjà passé un accord avec Eric Ciotti pour tenter d’élargir le champ de ses possibles dans la nouvelle Assemblée. Au soir du 7 juillet, le parti tendra « la main à tous les patriotes sincères », promet Julien Odoul, au risque de perdre en cohérence et en unité. Eric Ciotti a déjà exprimé ses réserves quant à l’abrogation de la réforme des retraites. « C’est Jordan Bardella qui donnera le cap », assure Julien Odoul. « Dans une coalition, il est normal de ne pas partager 100 % des idées. Nous nous rejoignons sur l’essentiel : le retour de l’ordre et de l’autorité, dans nos comptes publics et dans les rues de notre pays ».

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Législatives : « Pour la première fois depuis 50 ans, nos idées peuvent arriver au pouvoir » se réjouit Julien Odoul
3min

Politique

Programmation énergétique : le Sénat acte la relance du nucléaire

Le Sénat a adopté en deuxième lecture l’article de proposition de loi de programmation énergétique entérinant la relance du nucléaire. L’objectif de construction de six puis huit EPR2 est ainsi inscrit dans la version adoptée par le Sénat, tout comme la composition « majoritairement » nucléaire du mix électrique français à horizon 2050.

Le

FRA : Assemblee : Quatre Colonnes
5min

Politique

Décès d’Olivier Marleix : « Nous sommes tous sidérés », confie Gérard Larcher

La mort brutale d’Olivier Marleix, ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, a plongé le monde politique sous le choc. Ce mardi 8 juillet, de nombreux hommages lui ont été rendus au Parlement. Au Sénat, la réunion de groupe des Républicains s’est ouverte dans une atmosphère de recueillement.

Le

Législatives : « Pour la première fois depuis 50 ans, nos idées peuvent arriver au pouvoir » se réjouit Julien Odoul
7min

Politique

Budget 2026 : ce que proposent les sénateurs avant les annonces de François Bayrou

Les groupes du socle commun du Sénat contribuent à la réflexion, en mettant sur la table quelques « pistes » d’économies pour un total de 25 milliards d’euros, dont une année blanche, même si le principe fait débat. Pour le centriste Hervé Marseille, il faut « toucher les grandes fortunes, car il faut des signaux », notamment envers le PS, qui veut plus de « justice fiscale ».

Le