Législatives : que contient l’accord entre EELV et LFI ?

Législatives : que contient l’accord entre EELV et LFI ?

Les négociations ont abouti cette nuit entre EELV et LFI, sur un accord programmatique et électoral. 100 candidats écologistes porteront donc les couleurs de la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » aux élections législatives.
Louis Mollier-Sabet

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Une semaine. Il aura fallu une semaine après le deuxième tour de l’élection présidentielle pour qu’EELV et LFI se mettent en ordre de marche. La semaine de négociation a pu paraître un peu laborieuse pour les observateurs, mais réussir à trouver un accord national et programmatique pour les élections législatives n’avait rien d’évident après les résultats du 1er tour. Les écologistes et les Insoumis ont réussi un véritable tour de force, un accord « historique » dit-on à gauche, en « topant » à la fois sur un socle programmatique, une plateforme intitulée « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale », et une centaine de circonscriptions réservées à EELV. Le conseil fédéral du Pôle Ecologiste a validé l’accord dimanche soir aux alentours de minuit, à 84 voix contre 10 (8 votes blancs et une personne n’a pas pris part au vote).

« Prêts à désobéir à certaines règles européennes »

Depuis le début, les points de blocage sont connus. D’une part, pour écrire, 50 ans après, ce nouveau « programme commun », les mesures sociales et écologiques ont été très vite réglées : hausse du SMIC à 1400 euros, retraite à 60 ans, garantie d’autonomie pour les jeunes et blocage des prix sur les produits de première nécessité, ainsi que la mise en place d’une « véritable » planification écologique. Une formulation plus proche du programme de Jean-Luc Mélenchon, mais tout à fait compatible avec les positions défendues par Yannick Jadot pendant la campagne présidentielle. Sur l’Europe, en revanche, le compromis a été un peu plus ardu à trouver.

Finalement, les deux forces politiques se sont entendues pour « en finir avec le cours néolibéral et productiviste de l’Union européenne. » Ainsi, on peut lire dans le communiqué d’EELV que « si certaines règles européennes sont un point d’appui, de nombreuses autres sont en décalage voire en contradiction avec les impératifs de l’urgence écologique et sociale. » Donc « pour être en capacité d’appliquer notre programme », la « Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale » (NUPES) se dit « prête à désobéir à certaines règles européennes » économiques, en citant notamment le pacte de stabilité et de croissance, le droit de la concurrence ou la PAC. Sur l’international, LFI et EELV annoncent « travailler [leurs] convergences. »

100 circonscriptions pour le Pôle écologiste, un événement de lancement le 7 mai

Enfin, la discussion la plus technique à propos des circonscriptions a aussi abouti, en réservant 100 circonscriptions sur les 577 aux candidats du « Pôle écologiste », face auxquels il n’y aura pas de candidat LFI investi, et peut-être pas non plus de candidat PCF ou PS si ces partis finissent aussi par tomber d’accord avec la France Insoumise. Le détail des circonscriptions n’est pas encore connu, mais Julien Bayou sera bien investi dans la 5ème circonscription de Paris et Sandrine Rousseau dans la 9ème.

Avant la conclusion définitive de l’accord, EELV demandait une vingtaine de circonscriptions classées comme « gagnables », reste à savoir si le Pôle écologiste en a finalement récupéré plutôt 15 ou plutôt 20, 15 députés étant nécessaires pour former un groupe parlementaire. Un « événement commun de lancement » se tiendra le samedi 7 mai. Le PS et le PCF ont donc 5 jours pour monter dans le train de la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale.

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