Législatives : que vont faire les ministres ?
Jean-Michel Blanquer dans le Loiret ? Éric Dupond-Moretti dans le Nord ? Élisabeth Borne dans le Calvados ? Où se présenteront les ministres candidats aux législatives ? Pour certains ce sera une première. D’autres en revanche ne se représentent pas, voire abandonnent la politique.

Législatives : que vont faire les ministres ?

Jean-Michel Blanquer dans le Loiret ? Éric Dupond-Moretti dans le Nord ? Élisabeth Borne dans le Calvados ? Où se présenteront les ministres candidats aux législatives ? Pour certains ce sera une première. D’autres en revanche ne se représentent pas, voire abandonnent la politique.
Simon Barbarit

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Ceux qui se lancent

Après un quinquennat passé rue de Grenelle, Jean-Michel Blanquer poursuit sa quête d’ancrage local. Pressenti pour être tête de liste LREM aux dernières élections régionales, le ministre de l’Education avait finalement renoncé invoquant la crise sanitaire et des réformes à mener.

Jean-Michel Blanquer une élection loin d’être gagnée

Cette année, il entend bien partir en campagne. Jamais élu, Jean-Michel Blanquer briguerait la 4e circonscription du Loiret, comme le révèle son entourage à l’AFP. Le ministre parachuté dans la circonscription de Montargis où Marine Le Pen est arrivée en tête au premier (32 %) et au second tour de la présidentielle (52 %). Le député LR sortant, Jean-Pierre Door, élu depuis 2002, voit d’un mauvais œil l’arrivée de Jean-Michel Blanquer. « Il s’agit pour la énième fois de recaser un ministre dont le gouvernement ne veut plus. Et pour lui, de récupérer un strapontin pour mieux briller ailleurs au gouvernement », a-t-il déclaré à Marianne.

L’élection s’annonce d’autant plus difficile pour le ministre qu’il doit faire face à la candidature de Christophe Bouquet. Membre de Horizons, un parti « ami », le conseiller départemental estime être le représentant local de la majorité présidentielle et maintient sa candidature.

Éric Dupond-Moretti était, lui, sur une liste aux dernières régionales dans les Hauts de France. Mais le succès n’a pas été au rendez-vous, la liste n’avait recueilli que 9 % des voix. Selon France Inter, le garde des Sceaux pourrait se confronter une nouvelle fois au suffrage universel dans le Nord, dans la circonscription d’Hazebrouck gagnée en 2017 par Jennifer de Temmerman (ex-LREM).

Elle figure dans la liste des prétendants à Matignon, en attendant Élisabeth Borne pourrait être candidate dans la 6e circonscription du Calvados, où le député sortant LREM, Alain Tourret, ne se représente pas. La ministre du Travail avait organisé une réunion publique, à Vire, le 19 avril.

La Secrétaire d’Etat en charge du handicap, Sophie Cluzel devrait être candidate en Haute-Savoie, dans la 2e circonscription, celle d’Annecy. En 2017, la circonscription avait été remportée par la députée LREM, Frédérique Lardet. Elle a depuis quitté le parti présidentiel et démissionner de son mandat en janvier dernier.

La ministre déléguée au Logement, Emmanuelle Wargon viserait la 8e circonscription du Val-de-Marne, là où elle est conseillère régionale. Elle aurait alors face à elle Michel Herbillon, député LR, élu depuis 1997 et qui à 71 ans compte bien rempiler.

Clément Beaune, secrétaire d’Etat chargé des Affaires européennes, décrochera, sans guère de doute, l’investiture dans la 7e circonscription de Paris, où le sortant LREM Pacôme Rupin doit passer la main. Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat en charge de l’Industrie, écume depuis plusieurs mois les rues de Lens, prémices de sa campagne dans le Pas-de-Calais où Marine Le Pen a recueilli 63,47 % des voix au second tour.

Ceux qui devaient se représenter

Ils sont une dizaine de ministres, élus en 2017 qui devraient se représenter : Bruno Le Maire (Economie) dans l’Eure, Olivier Véran (Santé) en Isère, Marc Fesneau (Relations avec le Parlement) dans le Loir-et-Cher, Bérangère Abba (Biodiversité) en Haute-Marne, Gabriel Attal (porte-parole du gouvernement) dans les Hauts-de-Seine, Olivia Grégoire (Économie sociale, solidaire et responsable) à Paris, Nadia Hai (Ville) dans les Yvelines, Amélie de Montchalin (Transformation et Fonction publique) dans l’Essonne, Laurent Pietraszewski (Retraites et Santé au travail) dans le Nord, Franck Riester (Commerce extérieur) en Seine-et-Marne, ou encore Joël Giraud (Ruralité) pour un cinquième mandat dans les Hautes-Alpes.

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie se représentera dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, comme en 2012, 2017 et 2021.

Certains devront batailler pour conserver leur siège à l’image d’Olivier Véran qui devra faire face aux forces de gauche. A eux cinq, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot ; Anne Hidalgo, Fabien Roussel et Philippe Poutou ont rassemblé 41 % des suffrages. Dans l’Essonne, Amelie de Montchalin devra également trouver une réserve de voix à droite. Dans sa circonscription, Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête au premier tour de la présidentielle avec 31 % des suffrages.

» Lire notre article. Présidentielle 2022 : la carte interactive de tous les résultats

Ceux qui ne se présentent pas

L’une des têtes d’affiche du quinquennat passé, Secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes puis ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa a confirmé au journal Le Figaro qu’elle ne sera pas candidate aux législatives. Elle indique au quotidien avoir décliné plusieurs propositions, sans pour autant s’appesantir sur les raisons de son refus.

Cédric O, le secrétaire d’Etat chargé de la Transition numérique et des Communications électroniques, a annoncé depuis plusieurs semaines qu’il arrêtait la politique. Adepte du réseau social Tik Tok, le ministre des Transports Jean-Baptiste Djebbari a indiqué faire de même tout comme le secrétaire d’Etat en charge de l’Enfance, Adrien Taquet qui a annoncé ce week-end mettre un terme à sa carrière politique afin « de consacrer un peu plus de temps à ses proches et à sa propre famille ». Elu en 2017, Il ne sera donc pas candidat à sa réélection dans les Hauts-de Seine.

Selon les Echos, la ministre de la Mer, Annick Girardin ne devrait pas non plus se représenter à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Et Jean Castex dans tout ça ? Il se murmure que le premier ministre lorgne plutôt les sénatoriales de 2023 dans les Pyrénées-Orientales. Son grand-père, Marc Castex a d’ailleurs été sénateur du Gers pendant 9 ans.

 

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