La recomposition, phase 2. Le premier tour des élections législatives est la confirmation de la vaste recomposition politique de la présidentielle. Selon notre estimation Ipsos/Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France, LCPan, RFI-France 24 et Le Point, les candidats La République En Marche ! et Modem arrivent largement en tête du vote sur le plan national, avec 32 % des voix. Un raz de marée à relativiser par le niveau historique de l’abstention, autour de 50%.
Enorme majorité pour Macron
S’il faut attendre le second tour et voir les résultats circonscription par circonscription, Emmanuel Macron pourrait bien gagner son pari d’obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, gage d’une majorité stable pour faire adopter ses réformes. Selon nos estimations en sièges pour le second tour, ce sera le cas. LREM et le Modem (qui aura son propre groupe au sein de la majorité), auraient entre 415 à 455 députés. C’est énorme et les autres partis ne se partagent que les miettes.
Les candidats Les Républicains/UDI/divers droite limitent la casse, avec 21,2% des voix. Mais François Baroin, chef de file pour les législatives, manque son premier objectif d’imposer par les urnes une cohabitation à Emmanuel Macron. Le sénateur était d’ailleurs revenu à quelques semaines du scrutin sur cette ambition démesurée. Selon notre estimation, LR et son allié UDI auraient entre 70 et 110 sièges.
Le FN n’aurait pas de groupe à l’Assemblée
Le Front national, avec 13,9%, manquerait le coche pour ces législatives. Un mauvais score pour le FN, après les 36% de Marine Le Pen au second tour de la présidentielle. Des résultats qui pourraient renforcer les tensions apparues après le second tour au FN. Il faudra, là aussi, regarder circonscription par circonscription. Mais selon notre estimation, il n’obtiendrait que de 1 à 5 sièges. Il ne pourrait donc pas constituer de groupe à l’Assemblée nationale.
Catastrophe pour le PS
Derrière, la France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon, avec 10,9%, passerait sur le plan national devant le PS. Un symbole dans la recomposition en cours. Le PCF, qui n’a pas trouvé d’accord, sauf exception, avec la France insoumise, est donné à 3,3%. Soit un total de 14,2% pour l’ex-Front de gauche.
Le PS/PRG et divers gauche, avec 10%, fait un score catastrophique. Un échec pire que les législatives de 1993 où le PS avait fait 17,6%. Les candidats EELV sont à 3,3%. Mais en terme de députés, le PS/PRG/EELV, avec 20 à 30 sièges, seraient devant l’ensemble France Insoumise/PCF, qui aurait entre 8 et 18 sièges.
Reste que de nombreux députés PS sortants sont balayés ou en difficulté. Symbole de cette débâcle, le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis, est battu à Paris dès le premier tour. L’ex-candidat à la présidentielle, Benoît Hamon, est aussi éliminé dans son fief de Trappes.
Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan, est à 1,2%, l’extrême gauche à 0,8% et les autres partis à 3,4%.