Demonstration of left-wing Parisians in support of the NPF was held on the Place de la Republique, following the announcement of the results of the parliamentary elections, in Paris on July 7, 2024.
Un rassemblement des parisiens de gauche en soutien au NPF (Nouveau Front Populaire) est organise sur la place de la Republique, a l'annonce des resultats des elections legislatives. Plusieurs milliers de personnes ont partage leur joie suite a la victoire inattendue de la gauche et a l'echec du RN (Rassemblement National). Paris, le 7 juillet 2024.A demonstration of left-wing Parisians in support of the NPF (Nouveau Front Populaire) was held on the Place de la Republique, following the announcement of the results of the parliamentary elections. Several thousand people shared their joy at the unexpected victory of the Left and the defeat of the RN (Rassemblement National). Paris, July 7, 2024.//GAUERPAULINE_SIPA.448/Credit:Pauline Gauer/SIPA/2407080910

Législatives : « Surprise », « paralysie », « système politique épuisé », les résultats des élections vus par la presse étrangère

Si la plupart de nos confrères étrangers font part d’un certain soulagement face au verdict des urnes, tous alertent sur la crise de régime qui pourrait s’ensuivre. « Si les forces démocratiques françaises qui ont sauvé l’essentiel ce dimanche», n’arrivent pas à « dépasser leurs discours clivants », ce front républicain ne sera qu’un pansement provisoire », alerte le quotidien belge, Le Soir.
Alexis Graillot

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Un dénouement inattendu. Après 3 semaines de campagne express, le résultat des élections a constitué une surprise au-delà des frontières de l’Hexagone. Arrivé en tête avec 182 sièges, le Nouveau Front Populaire a déjoué les pronostics, devançant le bloc présidentiel d’une courte tête (168 sièges). Alors que certains sondages lui laissaient entrevoir il y a quelques jours, une majorité absolue, le Rassemblement National et ses alliés ont finalement échoué à obtenir une majorité, n’arrivant que 3e en ne réunissant « que » 143 sièges.

Un dernier résultat que tente de nuancer le New York Times, le parti d’extrême-droite progressant tout de même de 54 députés en l’espace de deux ans (NDLR : il avait obtenu 89 députés aux élections législatives de 2022). « Même avec moins de sièges que prévu, le RN a désormais pris une place dans la politique française qui efface un paysage politique d’après-guerre construit autour de l’idée que le caractère ouvertement raciste et antisémite de l’extrême droite la rendait indigne d’accéder à des postes de pouvoir », souligne le quotidien américain.

« Coup de théâtre »

Sentiment dominant pour nos confrères internationaux ce matin : l’étonnement, suscité par la « surprise » de ce résultat. « Le résultat est une grande surprise. Après le premier tour des élections il y a une semaine, les prévisions tablaient sur le RN encore proche de la majorité absolue et donc potentiellement en mesure de former le prochain gouvernement », avancent nos voisins allemands de Die Welt.

Même « surprise » du côté de l’Espagne, qui souligne le succès du « front républicain », qui a fonctionné à plein régime en ce 2e tour (lire notre article), mettant l’accent sur la participation historique pour des élections législatives. « La possibilité réelle que l’extrême droite prenne le pouvoir pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale a provoqué une réaction citoyenne impressionnante avec une participation estimée à 67 %, la plus élevée depuis 1997 », relève El Pais.

Confusion

Passé la surprise des résultats, plusieurs journaux soulignent cependant la fragmentation de l’Assemblée nationale en 3 blocs (voire 4 si l’on inclut le « canal historique » LR, qui a envoyé 66 députés à l’Assemblée nationale. Une tripartition de l’espace politique qui inquiète à l’international, en raison de l’affaiblissement du Parlement sous la Ve République. « À l’inverse de nombreux pays européens, la France n’a pas d’expérience de gouvernement de grande coalition depuis l’expérience chaotique de la quatrième République », analyse le grand quotidien britannique, The Guardian, qui parle d’un « système politique épuisé ».

Pour nos confrères suisses du Temps, on insiste davantage sur l’impact de ces élections sur l’image de la France à l’international, à l’heure où l’Europe doit se trouver un leadership pour faire face aux Etats-Unis, à la Chine ou encore à la Russie. « Les conséquences pour le reste du monde sont réelles. La fragilité intérieure du président de la République et la confusion de la situation actuelle affaiblissent sa capacité d’agir sur le plan international », soulignent nos voisins helvètes. Avant d’ajouter : « La France est un acteur majeur de l’Union européenne et les défis sont nombreux : élargissement de l’Union, réforme des institutions, guerre en Ukraine et à Gaza, immigration, transition énergétique, concurrence des blocs américain et asiatique ».

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