Avant la commission mixte paritaire sur le budget, les oppositions formulent leurs réserves sur le texte issu du Sénat. Sur le plateau de Parlement Hebdo, l'écologiste Guillaume Gontard dénonce un budget « totalement austéritaire », le député RN, Gaëtan Dussausaye, évoque un « budget de punition sociale ». Néanmoins, le fond des critiques et la position à adopter en cas de recours au 49-3 divergent.
Législatives: « un rééquilibrage est nécessaire », selon Larcher
Par Public Sénat
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Gérard Larcher, président LR du Sénat, a affirmé mardi à Paris qu'un "rééquilibrage" au second tour des législatives était "nécessaire, y compris pour la réussite du quinquennat d'Emmanuel Macron", alors qu'il pourrait y avoir plus de 400 députés En Marche.
"La France va donner dimanche au président de la République une large majorité. C'est la logique des institutions" puisque depuis la réforme du quinquennat, les législatives sont "la réplique sismique de l'élection présidentielle", a affirmé M. Larcher, lors de l'émission L'épreuve de vérité, sur Public Sénat, avec l'AFP, Les Echos et Radio classique.
"Mais la démocratie, c'est aussi, à côté d'une majorité stable et claire, une opposition qui propose et qui parfois, au-delà du contrôle, doit s'opposer. Un rééquilibrage est nécessaire, y compris pour la réussite du quinquennat d'Emmanuel Macron", a-t-il ajouté.
Selon lui, "il faut toujours que le débat ait lieu au Parlement, sinon ça se termine dans la rue".
"Attention à la tentation du parti unique", a-t-il mis en garde. "Il est important que celles et ceux qui sont attentifs au fonctionnement de la démocratie ne se disent pas +c'est plié+. Il faut que dimanche ils aillent voter. Le sursaut citoyen est indispensable", a-t-il insisté.
"23% des Français avaient choisi Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle. Il va y avoir 80% de députés (macronistes). Est-ce qu'il n'y a pas une petite discordance dans tout ça ?", s'est-il interrogé, qualifiant les candidats La République en Marche d'"hologrammes d'Emmanuel Macron".
Interrogé sur l'intégration des dispositifs de l'état d'urgence dans la loi ordinaire, envisagée par le gouvernement, M. Larcher a répondu: "sur la rétention administrative, sur les personnes fichées ou particulièrement suivies, sur les perquisitions, sur tous ces sujets-là, on sera attentifs aux libertés, on sera vigilants parce que la limite, c'est la protection des libertés individuelles et collectives. Mais en même temps, on ne méconnaît pas la réalité du terrorisme".
M. Larcher s'est par ailleurs montré favorable aux ordonnances (procédé envisagé par le gouvernement pour faire passer sa loi travail), "à condition de ne pas en abuser".
Interrogé sur la confiance au Premier ministre (qui n'est pas obligatoire au Sénat contrairement à l'Assemblée), M. Larcher a expliqué que "par nature, la confiance ne va pas de soi, elle se construit. Il appartiendra au Premier ministre de faire des propositions devant le Sénat, le 5 juillet - c'est la date que nous avons pré-retenue - nous écouterons et verrons si nous les partageons".