Mesure phare de son programme, la réforme du droit du travail est une priorité pour Emmanuel Macron. En plus de la mettre en œuvre au tout début de son mandat, il compte sauter l’étape des débats parlementaires grâce au mécanisme des ordonnances. Il s’appuierait ainsi sur l’article 38 de la Constitution, qui permet à l’exécutif de prendre des mesures qui relèvent normalement du domaine de la loi, après habilitation du Parlement.
Avec cette réforme, il entend donner plus de place à l’accord majoritaire d’entreprise ou de branche, notamment pour négocier les salaires, les heures supplémentaires mais aussi les contrats de travail. La durée légale du travail, le salaire minimum ou encore l’égalité professionnelle resteraient du ressort de la loi. Le candidat d’En Marche! souhaite aussi généraliser l’assurance-chômage à tous les travailleurs et instaurer un plafond pour les indemnités prud’homales.
Emmanuel Macron est également attaché à moraliser la vie publique. Dès son entrée en fonction et juste avant les législatives de juin, il souhaite inscrire cette mesure à l’ordre du jour du Conseil des ministres. Un engagement qu’il a notamment pris auprès de François Bayrou, qui en avait fait la condition sine qua non de son ralliement. Si elle est adoptée, cette loi aura pour conséquence l’interdiction pour les parlementaires d’exercer des activités de conseil, celle d’embaucher un membre de sa famille pour les élus et ministres, l’exigence d’un casier judiciaire vierge pour se présenter à une élection, la fiscalisation de l’intégralité de la rémunération des parlementaires et la fin au régime spécial des retraites qui leur est dédié.
Dès l’été, s’il est élu, Emmanuel Macron lancera un audit des finances publiques sur la gestion en cours, avec des résultats prévus pour la mi-juin. Il a d’ors et déjà annoncé qu’il n’y aura pas de loi de finance rectificative.
Une task force capable d’agir 24/24h
En matière de lutte contre le terrorisme, il souhaite mettre en place pendant la période estivale une cellule de coordination du renseignement, ainsi qu’une task force - une force opérationnelle - « capable d’agir 24 heures sur 24 contre Daesh » et qui sera placée sous son autorité.
Une politique qu’il qualifie lui-même d’ « ambitieuse » et qui nécessite de renouveler, si besoin et dans les six premiers mois, les postes de responsabilité nommés en Conseil des ministres. « Il faut des directeurs qui endossent la feuille de route décidée par le politique », s’est-il justifié dans le JDD le 9 avril dernier.
Enfin, il prévoit de faire le « tour des capitales européennes » afin de proposer « « feuille de route à cinq ans pour doter la zone euro d’un vrai budget et pour une vraie Europe à 27 de l’environnement, de l’industrie et de la gestion des migrations ».
Bien qu’il ait affirmé au Monde l’année dernière qu’il ne croyait pas « une seconde aux cent jours » de début de mandat, le leader d’En Marche! a prévu un début de mandat bien chargé.