En déplacement au Salon de l’élevage à Cournon d’Auvergne (Puy-de-Dôme), Michel Barnier a annoncé une aide de 75 millions d’euros pour les éleveurs de brebis victimes de la fièvre catarrhale ovine et des prêts garantis par l’Etat pour les exploitations en difficulté. Des mesures bienvenues pour les agriculteurs qui ne calment pas pour autant leur colère.
« Les agriculteurs veulent bien avoir des accords internationaux mais à jeu égal » estime Michel Raison
Par Public Sénat (Images Sandra Cerqueira)
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Des agriculteurs, menés par le syndicat majoritaire la FNSEA, ont bloqué des axes routiers ce mardi 8 octobre dans toute la France.
Dénoncer l’agribashing (le dénigrement envers les agriculteurs), les accords commerciaux comme le CETA ou les zones de non-traitement aux pesticides, étaient les principales revendications.
Olivier Jacquin, sénateur (PS) de Meurthe-et-Moselle, lui-même agriculteur, estime comme ces manifestants, que le monde agricole est stigmatisé : « Il y a un agribashing. Il y a des injonctions paradoxales pour les agriculteurs. Je suis agriculteur bio mais sur le coup des zones non traitées, il faut être raisonnable. On autorise les agriculteurs à utiliser des produits phytosanitaires et on veut leur interdire de les épandre ou les épandre dans des conditions qui mettent à mal leur modèle économique (…) Des deux côtés, il y a des rapprochements à faire et retrouver [le chemin du] dialogue parce que la société est en train de se tendre et on va vers des conflits qui peuvent dégénérer gravement parce que l’exaspération est très très forte dans le milieu agricole. »
Et d’ajouter : « De la même manière, tout le monde nous dit « On veut des produits plus clean, pourquoi pas bio » mais personne ne parle des conditions économiques de production. Et en face, désolé mais un agriculteur c’est aussi quelqu’un qui (…) doit en vivre. Et il y a un certain nombre d’agriculteurs qui n’en vivent pas. »
« On est en train de détruire notre agriculture française »
« Les agriculteurs veulent bien avoir des accords internationaux mais à jeu égal, autrement ce n’est pas supportable » estime de son côté Michel Raison sénateur (LR) de la Haute-Saône.
« On est en train de détruire notre agriculture française : on la détruit économiquement. Et si psychologiquement ceux qui sont encore capables d’être compétitifs (…) finissent par ne plus avoir le moral non plus parce qu’au quotidien, on leur dit qu’ils ne sont pas bons, qu’ils ne sont pas gentils, qu’ils ne savent pas s’occuper de leurs animaux, qu’ils traitent où il ne faut pas…ce n’est plus supportable. »