Les ambitions de Macron pour la zone euro à rude épreuve dans l’UE
Les dirigeants européens se sont entendus vendredi sur quelques avancées modestes pour réformer la zone euro, mais ont pour l...

Les ambitions de Macron pour la zone euro à rude épreuve dans l’UE

Les dirigeants européens se sont entendus vendredi sur quelques avancées modestes pour réformer la zone euro, mais ont pour l...
Public Sénat

Par Clément ZAMPA

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Les dirigeants européens se sont entendus vendredi sur quelques avancées modestes pour réformer la zone euro, mais ont pour l'instant laissé de côté la proposition franco-allemande de budget, chère au président français Emmanuel Macron.

La discussion à 27, sans le Royaume-Uni, s'est tenue à Bruxelles, au lendemain d'une première journée de sommet marathon dominée jeudi par les défis migratoires.

Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE appellent dans leurs conclusions à renforcer le Mécanisme européen de stabilité (MES) -- le pompier de la zone euro pour les crises de la dette -- et à travailler sur un calendrier dans la perspective d'un Fonds européen de garantie des dépôts (ou Edis).

Ces deux points -- le premier assez consensuel, le deuxième beaucoup moins -- devront être achevés d'ici un prochain sommet de la zone euro fixé à décembre 2018.

Mais l'idée d'un "budget" pour la zone euro, ardemment défendue par M. Macron et qui a reçu le soutien de la chancelière allemande Angela Merkel, ne figure pas dans les conclusions.

Cette proposition à forte portée symbolique, car il s'agirait de renforcer la solidarité financière entre les pays riches et les pays plus pauvres de la zone euro, rencontre depuis plusieurs mois une hostilité persistante de la part de quelques Etats membres, Pays-Bas en tête.

"Je déteste les symboles. On parle ici d'argent réel, payé par de vrais contribuables", a affirmé le Premier ministre néerlandais Mark Rutte à l'issue de la discussion.

"Pour le moment on a déjà un budget de la zone euro: les 200 milliards d'euros dépensés dans les fonds structurels, les fonds de cohésion ou la politique agricole" au sein du budget de l'UE, a-t-il ajouté, précisant qu'avant toute discussion, il attendait de savoir "ce qui se trouve derrière" la proposition franco-allemande.

- Macron pas "fétichiste" -

Cette idée est incluse dans une feuille de route pour réformer la zone euro définie il y a une dizaine de jours à Meseberg, près de Berlin, par Mme Merkel et M. Macron.

Les deux dirigeants défendent un budget de quelques dizaines de milliards d'euros, qui pourrait être utilisé en cas de crise ou de choc économique.

Ils ont présenté vendredi leurs idées à leurs pairs, dans l'espoir qu'elles servent de base aux futures discussions sur la zone euro.

"Il y a trois mois, tout le monde disait: +Jamais vous n’aurez un accord ne serait-ce qu'avec les Allemands sur un budget de la zone euro+", a observé vendredi M. Macron, qui compte désormais surfer sur la dynamique franco-allemande.

Le président français --"en rien fétichiste" selon lui-- insiste sur le fait que sa proposition n'a pas été enterrée par l'UE, puisque les Etats membres se sont indirectement engagés à continuer à en discuter dans les prochains mois.

"Le texte agréé ce matin vise explicitement l'accord franco-allemand", ainsi qu'une lettre écrite par le président de l'Eurogroupe Mario Centeno pour préparer la discussion "qui parle d'un budget de la zone euro", a-t-il expliqué.

"Nous allons maintenant travailler pour construire sur cette base un accord européen", a ajouté M. Macron.

Selon lui, "tout le monde est d'accord pour dire que nous avons besoin d'une fonction qui vienne stabiliser, qui permette plus de convergence et qui permette d'investir".

Sa partenaire allemande Angela Merkel n'a cependant pas été d'une grande aide dans cette croisade, elle qui a uniquement rappelé vendredi la nécessité de "renforcer la compétitivité de la zone euro et sa convergence", sans jamais prononcer le mot budget.

Avec leur feuille de route, la France et l'Allemagne, les deux principales économies de la zone euro, entendent profiter de la reprise économique pour compléter l'architecture jugée incomplète de l'Union économique et monétaire (UEM).

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