Les candidats à la présidence des Républicains (LR) devront prendre "l'engagement moral" de ne pas se présenter à l'élection présidentielle de 2022 par souci "d'apaisement", a convenu mardi soir la direction du parti qui a subi une déroute aux élections européennes.
"On dissocie l'élection présidentielle du parti (de) l'élection présidentielle de la nation. (...) C'est un engagement moral que l'on demande à nos candidats", a déclaré le président par intérim de LR, Jean Leonetti, à l'issue du bureau politique du parti.
LR traverse une crise profonde depuis sa débâcle au scrutin du 26 mai, où il est arrivé 4e avec 8,48% des voix.
"Ca donne à la fois un apaisement et une respiration dans le parti, tout en sachant que dans la République française chaque personne a le droit de se présenter devant les électeurs", a ajouté M. Leonetti, qui a pris par intérim les commandes de LR après la démission de Laurent Wauquiez mais ne sera pas lui-même candidat à la présidence de LR.
M. Leonetti a aussi annoncé la tenue d'une "convention" sur les "valeurs et les fondamentaux de la droite républicaine", qui se tiendra au siège de LR à Paris fin juin-début juillet, avec les responsables des fédérations, "en accord avec" l'initiative de reconstruction de la droite et du centre lancée par le président du Sénat Gérard Larcher.
Les décisions prises à cette convention "seront validées et débattues (...) dans toutes les fédérations", afin de concevoir une "charte fondamentale des valeurs" de LR à laquelle les candidats à la présidence du mouvement pourront adhérer, a précisé le dirigeant du parti.
"Ca permet d'avoir un débat constructif qui ne va pas interférer avec le débat de l'élection pour la présidence du parti qui, elle, arrivera en octobre", a-t-il fait valoir, après la validation par le bureau politique du calendrier de ce scrutin, prévu les 12-13 octobre et, en cas de deuxième tour, les 19 et 20 octobre.
Le patron des députés LR Christian Jacob, soutenu par des caciques du parti, a indiqué mardi qu'il briguerait la présidence du parti s'il incarnait "une solution" et précisé qu'il n'avait "aucune ambition" pour la présidence de la République. Le député Guillaume Peltier envisage lui aussi de se présenter à ce poste, mais il avait jugé "farfelu" l'hypothèse de ne pas pouvoir briguer en même temps l'Elysée. Bruno Retailleau, patron des sénateurs LR, pourrait aussi se présenter.
A propos des élections municipales de mars 2020, M. Leonetti a jugé "indignes" le "chantage" et le "démarchage" de la majorité auprès de militants ou de maires LR pour qu'ils prennent "l'étiquette" de la République en Marche.
"La situation a atteint une violence inouie ces derniers temps et malheureusement quelques-uns (...) cèdent facilement au chantage ou au phénomène de peur", a-t-il déploré, après l'adoption d'une résolution pour dénoncer ces "pressions". Il a assuré que LR, lui, n'exercerait "aucune pression sur aucun élu local" à ce scrutin.