Les candidats à la présidentielle face aux patrons de PME
Quatre candidats à la présidentielle étaient invités par la Confédération des PME à échanger avec les chefs d'entreprise sur leur programme.

Les candidats à la présidentielle face aux patrons de PME

Quatre candidats à la présidentielle étaient invités par la Confédération des PME à échanger avec les chefs d'entreprise sur leur programme.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Ils étaient quatre ce lundi matin à exposer durant près de quatre heures leurs propositions en faveur des petites et moyennes entreprises et à répondre aux questions des entrepreneurs. Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon et Nicolas Dupont-Aignan ont répondu à l'invitation de la Confédération des Petites et Moyennes Entreprise (CPME).

Marine Le Pen : « Mon projet économique est résolument tourné vers les TPE-PME »

Première à s'exprimer parmi les candidats présents dans ce débat organisé par la CPME, la dirigeante du Front national a d’abord commencé par flatter les PME, les « murs porteurs de l’économie de la France ».

Opposant les difficultés de ces entreprises à la solidité des grands groupes et des multinationales, Marine Le Pen a détaillé quelques mesures de son projet, qu’elle résume sous le slogan « les TPE et les PME d’abord ».

Son programme, qui s’« articule avec le patriotisme économique », prévoit notamment de réserver les marchés publics aux PME « en priorité ». Elle précise que cette mesure est « impossible à mettre en œuvre dans le cadre de l’Union européenne » et « qu’il faut faire des choix ».

Sur le plan fiscal, elle propose d’arrêter la « bougeotte fiscale » et d’étendre le taux réduit de 15% d’imposition sur les sociétés pour les 75.000 premiers euros de bénéfices (au lieu de 38.120), et d’abaisser le taux au-delà de ce seuil de 33 à 24%. « Nous allons rendre près de cinq milliards d’euros aux TPE-PME », promet-elle.

Elle annonce ensuite vouloir réorienter le CICE, « véritable usine à gaz », en « baisse pérenne de charges, en priorité à destination des TPE-PME ».

La présidente du Front national fait également de la lutte contre la « concurrence déloyale » l’un de ses grands axes. « Le moindre des bons sens est d’interdire l’importation des produits qui ne respectent pas les normes qui sont réclamées à nos propres entrepreneurs », déclare-t-elle. Citant le cas du départ d’un site de production Whirlpool pour la Pologne, elle réclame la taxation des produits « issus d’usines délocalisées à l’étranger ». Un protectionnisme, dont elle ne cache pas la ressemblance avec les idées de Donald Trump.

Le soutien au pouvoir d’achat des ménages, financé par la création d’une « contribution sociale sur l’importation », d’un taux de 3%, sera également bénéfique aux PME, selon Marine Le Pen. La mesure n’a pas convaincu François Asselin, le président de la CPME, qui s’inquiète de « risque de rétorsion » des produits français à l’étranger.

Sur la sortie de l’euro, l’un des motifs d’inquiétude du patronat, Marine Le Pen a appelé à « sortir de la stratégie de la peur » et à prendre conscience de « l’influence de cette monnaie sur les difficultés économiques de la France ». Insistant sur les bienfaits d’un retour au franc, elle considère que « tous  ceux qui exportent seraient très contents de voir une monnaie dépréciée de 10% ».

Macron veut un cadre réglementaire favorable pour permettre « aux entrepreneurs d’entreprendre »

Macron devant la CPME "transformer l'administration de contrôle en une adminitration de conseil"
01:24

 Cadre réglementaire favorable, simplification du droit du travail, fin des 35 Heures, devant les dirigeants de PME, Emmanuel Macron a mis en avant son expérience à Bercy pour séduire les chefs d’entreprise.

« Nous avons un environnement européen qui n'est pas porteur de croissance et la France seule ne peut pas le changer », a insisté de son côté Emmanuel Macron, qui a dit bien connaître « les problématiques » des entrepreneurs en raison de son passage à Bercy. Pour permettre « aux entrepreneurs d’entreprendre », Emmanuel Macron promet un cadre réglementaire favorable avec notamment ce qu’il nomme « le droit à l’erreur ». « L’administration (…) n’a pas vocation à sanctionner à l’exception de la mauvaise foi ou du risque de nature pénale mais elle a vocation à accompagner » a-t-il expliqué avant d’ajouter qu’il  entendait « transformer une administration de contrôle en une administration de conseil ».

En ce qui concerne la simplification du droit du travail, le candidat d’En Marche ! propose d’en finir avec ce qu’il nomme une « chirurgie réparatrice à multiples usages ». « Ce que je propose c’est de laisser au niveau de la loi, les grands principes qui, eux, sont intangibles et de renvoyer la norme à l’accord d’entreprise ou à défaut à l’accord  majoritaire de branche » (…) « c’est cette transformation des équilibres qui permet de créer une véritable République contractuelle dans laquelle je crois » a-t-il appuyé.

Devant la CPME: Emmanuel Macron prône la simplification du droit du travail
01:56

« C’était une erreur pour tous les secteurs, toutes les entreprises, d’imposer les 35H ». « Dans les entreprises de tailles intermédiaires (…) les 35H fonctionnent très bien. Dans des tas d’autres secteurs (…) les 35 heures ne fonctionnent pas. Donc, il faut qu’il y ait la possibilité de négocier des dérogations par des négociations d’entreprises ou de branches » a estimé Emmanuel Macron.

Macron devant la CPME, "c'était une erreur d'imposer les 35h dans toutes les entreprises"
00:41

Enfin, le candidat d’En Marche ! a aussi rappelé sa proposition de transformer le Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en « allègements de charges pérennes pour toutes les entreprises ».

 

Macron devant la CPME, "c'était une erreur d'imposer les 35h dans toutes les entreprises"
00:41

Partager cet article

Dans la même thématique

Les candidats à la présidentielle face aux patrons de PME
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le