Les départements en congrès : premier test des nouvelles relations Etat et collectivités

Les départements en congrès : premier test des nouvelles relations Etat et collectivités

Le congrès de l'Assemblée des départements de France (ADF), jeudi et vendredi à Rennes, sera l'occasion d'un premier test des...
Public Sénat

Par Dominique CHABROL

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Le congrès de l'Assemblée des départements de France (ADF), jeudi et vendredi à Rennes, sera l'occasion d'un premier test des nouvelles relations qu'Emmanuel Macron tente d'établir avec les collectivités territoriales après des mois de tensions.

Mercredi soir, le bureau de l'ADF a accepté les propositions financières du gouvernement pour soutenir les politiques sociales des départements et le financement de l'accueil des Mineurs non accompagnés (MNA), tout en les jugeant insuffisantes.

"Nous prenons l’acompte, mais le compte n'y est pas. Il faut continuer à discuter", a indiqué un responsable de l'ADF à l'AFP.

De la décision du bureau dépendait la présence à Rennes de membres du gouvernement. Les ministres de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, et des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu, sont désormais attendus en clôture du congrès.

Fin septembre à Marseille, le congrès des régions s'était soldé par une quasi-rupture entre l'exécutif et les grandes associations d'élus - ADF, Régions de France et Association des maires de France (AMF)- qui dénonçaient l'absence de concertation avec le gouvernement.

Une situation jugée intenable par les associations comme par l'exécutif, qui a besoin des élus locaux pour mettre en place les politiques publiques.

Pour sortir de l'impasse, le chef de l’État a multiplié depuis les signes en direction des collectivités. Avec notamment la création d'un grand ministère de la Cohésion des territoires confié à Jacqueline Gourault ou son périple cette semaine dans onze départements de l'est et du nord de la France.

- Questions d'argent -

Mais si le ton à changé, les discussions entre l’État et les territoires restent délicates.

"Les territoires attendent désormais des actes", écrit l'ADF, qui rassemble les présidents de Conseils départementaux. Les associations d'élus afficheront d'ailleurs à nouveau leur unité, avec la présence annoncée à Rennes des présidents de l'AMF, François Baroin (LR), et des régions, Hervé Morin (centriste), ainsi que du président LR du Sénat, Gérard Larcher.

Avec les départements, dont les compétences sont principalement d'ordre social, les discussions portent en particulier sur des questions d'argent.

Deux dossiers prioritaires sont sur la table: le financement des Allocations individuelles de solidarité (AIS), dont le RSA, et l'accueil des migrants mineurs isolés, dont le flux s'est intensifié depuis juillet.

L'association veut parvenir à un accord pérenne sur le financement des AIS, dont le reste à charge pèse sur le budget des départements, alors qu'un quart sont dans une situation financière très dégradée.

Autre dossier brûlant, l'accueil par les départements des MNA. Fin 2017, "25.000 jeunes étrangers étaient pris en charge au titre de l'aide sociale à l'enfance" pour un coût de 1,25 milliard d'euros dont environ 15% financés par l’État, indique l'ADF selon qui "le dispositif est devenu insupportable pour les départements".

Mme Gourault s'est réjouie mercredi soir que les discussions aient "bien avancé" sur ces dossiers.

Parmi les autres sujets de friction, la piste évoquée par le gouvernement de transférer aux communes la part départementale de la taxe foncière sur les propriétés bâties pour compenser la suppression de la taxe d'habitation. Hypothèse dont les départements ne veulent pas entendre parler.

Les sujets d'actualité, comme la hausse du prix des carburants ou la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires, devraient également faire réagir les élus départementaux, dont beaucoup représentent des territoires ruraux.

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