Les députés LREM en séminaire resserrent les rangs
A l'aube d'un semestre chargé, les députés LREM se retrouvent lundi et mardi pour un séminaire de travail, à un moment test pour la cohésion du...
Par Anne Pascale REBOUL
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
A l'aube d'un semestre chargé, les députés LREM se retrouvent lundi et mardi pour un séminaire de travail, à un moment test pour la cohésion du groupe majoritaire, notamment avec le projet de loi asile-immigration qu'il s'est agi de dépassionner.
Après trois semaines de pause des travaux parlementaires, leur chef de file Richard Ferrand a accueilli des dizaines d'élus du parti présidentiel sur le perron de l'Hôtel de Lassay. "Mobilisons-nous ensemble pour que cette nouvelle année soit aussi intense et dense que la précédente", leur a-t-il dit.
Avec ce séminaire à huis clos, auquel devraient participer plus de 200 des 312 députés LREM, "l'objectif est de lancer la saison législative 2018", selon Hervé Berville, un porte-parole.
Laetitia Avia, députée de Paris, l'a reconnu aussi sur Sud Radio: "Nous assumons de devoir travailler encore notre cohésion puisque nous n'avons pas vingt ans de militantisme commun comme nos collègues des Républicains ou de la Nouvelle Gauche".
Richard Ferrand, chef du groupe parlementaire La République En Marche (REM), à l'Assemble le 7 novembre 2017
AFP
Des mouvements centrifuges émergent, avec en particulier Brigitte Bourguignon (ex-PS) qui veut un "volet social plus affirmé" en 2018 et a réuni une trentaine de députés marcheurs dans un "organe de réflexion". Pas question de "fronder", assure toutefois cette élue du Pas-de-Calais.
"Nous marchons sur nos deux jambes, pas à cloche-pied" à droite ou à gauche, a affirmé M. Ferrand. Le groupe LREM, "n'est pas un casernement", avait-il relativisé ce week-end, invoquant "la liberté totale de débat (puis) l'unité totale dans l'action et le vote".
"Parlons des Français et des Françaises, pas de nous", a aussi plaidé le président de groupe en séminaire, selon des propos rapportés.
- "Garder la tête froide" -
A la veille d'un déplacement d'Emmanuel Macron à Calais, l'atelier législatif "asile-immigration" en fin de matinée s'est déroulé de façon "apaisée" et "beaucoup moins tendue que fin décembre", ont répété plusieurs participants.
La séquence de fin d'année "nous a rendu service": "ça a fait prendre à chacun conscience des risques et aujourd'hui on était dans le début de la construction d'un consensus", analyse un responsable.
Après une présentation par Marie Guévenoux, Aurélien Taché et encore Naïma Moutchou des enjeux et grandes lignes du projet de loi en gestation à Beauvau, une dizaine d'élus ont évoqué leur expérience, notamment des élus des Alpes ou Christophe Blanchet, député de Ouistreham (Calvados), qui a "alerté sur les difficultés de procédure à l'égard des +mijeurs+", jeunes migrants à l'âge indéterminé.
Certains députés "ne se satisfont pas que des gens dorment encore à la rue", d'autres déplorent "le détournement de procédures" par certains demandeurs d'asile, a retenu M. Taché, chargé d'un rapport sur l'intégration, volet sur lequel les parlementaires pourraient avoir le plus de marge de manœuvre.
"Le débat s'est prolongé" sans "s'envenimer, au contraire", selon Gilles Le Gendre, autre porte-parole.
Gérard Collomb, qui aurait "très mal vécu le fait d'être décrit comme autoritaire" d'après un "marcheur", sera dans une semaine devant les députés LREM pour continuer le déminage puis ultérieurement devant les MoDem, qui ont aussi formé un groupe de travail interne.
Au menu encore de ces "journées d'hiver": des ateliers sur le projet de loi "droit à l'erreur" ou la réforme constitutionnelle.
Et également - ouvert au gouvernement, Christophe Castaner en tête, aux collaborateurs, aux sénateurs LREM et aux MoDem, en séminaire parallèle - un "apéritif des régions" lundi soir, où chacun a apporté boudin du Limousin ou Côtes de Beaune pour ce moment prisé lors du séminaire de septembre à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis).
Mais plus de jeux de rôle, cette fois. "Finie la colonie de vacances", glisse une source parlementaire, l'ambiance se veut studieuse.
Comme en entreprise, un "nuage de mots" a été projeté à partir des idées de la salle, lors du point sur le "fonctionnement du groupe".
Le travail en circonscription, pas toujours évident pour ces députés majoritairement novices, a été abordé dans l'après-midi. Quelques "passerelles circos" ont ainsi été instaurées pour des échanges entre différents territoires.
Mardi, pour clore ce séminaire, le groupe accueillera Edouard Philippe en réunion hebdomadaire.
Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.
Après les annonces d’Eric Lombard et de Sébastien Lecornu pour soutenir le financement de l’industrie de la défense, les sénateurs saluent une prise de conscience nécessaire. Les élus estiment que ce soutien en fonds propres et les facilités d’accès au crédit permettront de sécuriser la chaîne d’approvisionnement.
Après une pétition au succès fulgurant, déposée sur son site, la chambre haute ouvre une mission flash sur la question de la réforme des franchises de TVA pour les petites entreprises. L’abaissement de plusieurs seuils dans la loi de finances, aujourd’hui suspendu, avait provoqué la colère des autoentrepreneurs.
A un an des municipales, Renaissance se lance déjà dans la bataille. Le parti de Gabriel Attal vient de désigner ses 20 premiers chefs de file, dont Thomas Cazenave à Bordeaux, ou Violette Spillebout à Lille. Pour Lyon, l’ex-premier ministre a rencontré l’ancien patron de l’OL, Jean-Michel Aulas. S’il affiche quelques « ambitions », Gabriel Attal aborde l’élection avec « humilité ».
Le
Le direct
Lutte contre le narcotrafic : des mesures polémiques
Lutte contre le narcotrafic : des mesures polémiques