Les élus reçus par Macron s’opposent à un référendum le jour des européennes
L'hypothèse de la tenue d'un référendum le jour des élections européennes a été critiquée par les responsables politiques de...

Les élus reçus par Macron s’opposent à un référendum le jour des européennes

L'hypothèse de la tenue d'un référendum le jour des élections européennes a été critiquée par les responsables politiques de...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

L'hypothèse de la tenue d'un référendum le jour des élections européennes a été critiquée par les responsables politiques de gauche, du centre et de la droite reçus mardi par Emmanuel Macron dans le cadre du grand débat.

Organiser "un référendum peut être une bonne idée, mais certainement pas le jour des européennes", a affirmé Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs LR. "Pas question", a également dénoncé Jean-Christophe Lagarde, le patron des députés UDI, à l'issue de son entretien à l'Elysée.

Ce serait "étonnant" qu'Emmanuel Macron, qui "s'est fait élire sur une image très européenne", choisisse d'organiser un référendum le 26 mai, jour du scrutin européen, a également réagi Valérie Rabault, la présidente du groupe PS à l'Assemblée.

De son côté, le patron des députés MoDem Patrick Mignola a estimé que le référendum pouvait "être une solution", mais "pas nécessairement le jour des Européennes".

Enfin, son collègue du groupe communiste André Chassaigne, dernier reçu par Emmanuel Macron, ne s'est pas exprimé sur la date, mais a averti qu'un référendum pouvait "être au final une mèche lente sur un bâton de dynamite".

Selon le Journal du dimanche, le président serait tenté de convoquer un référendum le 26 mai, mais cette hypothèse n'a pas la faveur de plusieurs membres de sa majorité, dont le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. Le Premier ministre Edouard Philippe s'est lui-même montré circonspect, mardi au Sénat, en estimant que "tout ce qui aurait pour effet de remettre en cause la clarté du débat" sur l'Europe "serait probablement à écarter".

"Je suis convaincu qu'il ne viendra pas à l'idée du président de le faire concomitamment aux élections européennes", a déclaré Bruno Retailleau car "ce serait sacrifier le débat européen et jouer l'Europe à la roulette russe du référendum".

Pour M. Lagarde, "on ne peut pas être président de la République en se faisant élire sur un projet européen et sacrifier le débat européen, ce serait trahir son mandat".

"S'il y a un référendum le jour des élections européennes, je crains que l'Europe ne passe à la trappe", a estimé Valérie Rabault.

Au-delà de sa date, se pose la question du contenu du référendum qui "ne peut pas être l'alpha et l'oméga du grand débat", selon la porte-parole du MoDem, Sarah El Haïry.

Pour Bruno Retailleau, "les Français ne demandent pas la proportionnelle tous les jours sur les rond-points. Ils demandent du pouvoir d'achat, ils demandent moins d'impôts". "Il faut faire de vraies réformes, pas des semblants de réforme", a-t-il dit au président.

La réponse au grand débat doit être "avant tout économique et sociale" et non "uniquement institutionnelle", a insisté Valérie Rabault. En faisant une comparaison entre la situation actuelle et mai 68: "quand le général de Gaulle a voulu résoudre 68, il a fait le Grenelle. C'est-à-dire (une réunion) avec les partenaires sociaux" et "pas juste une réforme institutionnelle".

"La priorité de la priorité, ce sont des mesures concrètes de justice sociale; le reste c'est de l'artifice", a prévenu André Chassaigne. Qui a aussi mis en garde le président contre une réduction du nombre de députés. "Ce n'est pas la bonne solution" car "on aura des députés hors-sol alors qu'on a besoin d'élus très près du terrain".

Emmanuel Macron poursuit mercredi ses échanges en tête-à-tête avec les chefs des groupes et de partis représentés à l’Assemblée, au Sénat et au Parlement européen. Il reçoit en particulier Marine Le Pen (RN) et Jean-Luc Mélenchon (LFI).

Partager cet article

Dans la même thématique

Les élus reçus par Macron s’opposent à un référendum le jour des européennes
4min

Politique

Budget de la Sécu : « Ce n'est pas un budget de gauche, c'est un budget qui inclut des demandes du PS », estime Clément Beaune

Le gouvernement tentera de faire adopter le budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée nationale ce mardi 9 décembre. Le vote s’annonce serré, même si Sébastien Lecornu devrait pouvoir compter sur les voix des députés socialistes, à qui Olivier Faure a demandé d’approuver le PLFSS. « On est capable d’avoir un PS qui se détache de la gauche radicale et de LFI », salue Clément Beaune, haut-commissaire à la stratégie et au plan.

Le

Les élus reçus par Macron s’opposent à un référendum le jour des européennes
2min

Politique

Écologie : le Sénat confirme les coupes budgétaires dans le Fonds Vert

Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.

Le

Paris: Weekly session of questions to the government at the National Assembly
9min

Politique

« C’est la survie de notre famille qui se joue » : l’union des droites avec le RN travaille les LR

Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.

Le