Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
Le
Par Sandra LACUT, avec les bureaux de l'AFP
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
Des soignants aux enseignants, des ministères aux collectivités, les fonctionnaires (5,4 millions) ont fait grève et manifesté en nombre contre les "attaques" du gouvernement à leur égard, selon les premières constatations des journalistes de l'AFP.
"Macron regarde ta Rolex, c'est l'heure de la révolte" : à Saint-Nazaire, Nice ou ailleurs, le président Macron était souvent la cible du mécontentement dans les cortèges qui dénonçaient un "ras-le-bol" général, à l'appel de tous les syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFE-CGC, CFTC et FA), une première depuis dix ans.
"La fonction publique: une richesse pour tou.te.s, pas un coût!" ou "Hôpital en état d'urgence", pouvait-on lire parmi les slogans à Nantes où les manifestants étaient entre 5.500 et 8.000.
Les premiers décomptes recueillis par les bureaux de l'AFP totalisaient plus de 100.000 manifestants dans 26 villes en région selon les syndicats et 55.000, selon les autorités. Ils étaient notamment entre 6.400 à 12.000 à Lyon, entre 5.000 et plus de 10.000 à Bordeaux, 3.900 à 9.000 à Rouen ou 1.400 à 3.000 à Saint-Denis de la Réunion.
A Paris, place de la République, un cortège de plusieurs milliers de personnes s'est ébranlé peu avant 14H30 derrière une banderole de tête "pour une fonction publique de progrès social, pour l'augmentation du pouvoir d'achat, pour l'emploi public", ont constaté des journalistes de l'AFP.
Suppressions de 120.000 postes d'ici à la fin du quinquennat, gel des rémunérations, rétablissement du jour de carence, remise en cause de leur statut... Les neuf fédérations de fonctionnaires ont appelé à cette journée de grève et de manifestations dans les trois versants de la fonction publique (Etat, hospitalière, territoriale) pour exprimer leur "profond désaccord" avec le gouvernement et dénoncé "une série d'attaques" inédite à leur encontre.
Edouard Philippe a dit "assumer pleinement les mesures prises", assurant que les fonctionnaires n'étaient "pas du tout déconsidérés" et "même essentiels dans le fonctionnement de notre pays".
- 'Malaise' -
Ce rassemblement unitaire "reflète plus qu'un malaise dans les fonctions publiques", a déclaré le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, qui défilait à Lyon.
"Il n'y a déjà pas assez d'effectifs et on veut encore en supprimer", a lancé le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, à Paris. Les fonctionnaires, "souvent traités de feignants et de profiteurs", ont "besoin de respect", a-t-il ajouté.
"Il n'y a plus de qualité de soins, les agents sont fatigués de ne plus être auprès des patients. On ne discute plus, il faut que le travail soit forcément rentable et qu'on rapporte de l'argent", fulminait, à Strasbourg, Sandrine Knockaert, ex-agent des hôpitaux, de SUD santé-sociaux.
"Quand on gagne 1.600 euros nets au bout de 15 ans, ça fout un peu les boules", déplorait Corinne, employée de mairie de 54 ans, à Saint-Nazaire, disant en avoir "assez" que les fonctionnaires, parfois "Bac+5", soient considérés comme des privilégiés avec "la sécurité de l'emploi", "bien payés".
La grève se traduisait par des fermetures de crèches, d'établissements scolaires -- où le service minimum, prévu par la loi, n'est pas toujours assuré -- et de nombreux services publics. A Marseille, les trois-quarts des cantines étaient fermées et 80% des crèches, selon la mairie.
Le ministère de l'Education nationale annonçait 17,5% de grévistes chez les enseignants, plus nombreux dans le primaire (20%) que dans le second degré (16%), tandis que la FSU évoquait 50% de grévistes dans le primaire. Les syndicats avançaient un peu plus de 12% de grévistes à Pôle Emploi.
Dans le ciel, 30% des vols ont été annulés préventivement en raison de la grève des agents de l'Aviation civile, qui emploie majoritairement des fonctionnaires.
Un rendez-vous salarial aura lieu le 16 octobre, a annoncé le ministre chargé de la fonction publique, Gérald Darmanin, répétant qu'"aucun agent public ne verra son salaire baisser".
"Si on n'est pas entendu, on se posera la question de la suite. On verra le 16 si le gouvernement arrive avec de nouvelles propositions", a prévenu Christian Grolier de FO fonction publique.
Pour Mylène Jacquot (CFDT), l'absence de hausse du pouvoir d'achat, une promesse de campagne "pas tenue" par Emmanuel Macron, est "la goutte d'eau qui fait déborder le vase" auprès des fonctionnaires.
bur-est-sp-ls/db
Aides publiques aux entreprises : audition du patron de Renault