Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.
Les forces de l’ordre sont « au cœur du combat pour la République » affirme Édouard Philippe
Par Laure-Anne Elkabbach
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Alors que les tensions autour des violences policières restent vives en France, le Premier ministre Édouard Philippe a tenté d’analyser cette situation après avoir été interpellé par le sénateur LR Roger Karoutchi qui s’interroge sur l’unité actuelle du pays.
« Gardons-nous de dire (…) ou de penser que tout irait mal en France » a averti le chef du gouvernement. « Ce n’est pas le cas (…) Mais soyons lucides (…) Nous connaissons des difficultés sérieuses. Des difficultés économiques et sociales (…) Et des difficultés politiques. Qu’est-ce qu’une nation ? Une nation, ce n’est pas simplement regarder le passé et le prendre tel qu’il est. C’est construire à partir de ce passé. C’est imaginer l’endroit où nous voulons aboutir en tant que peuple. Et bien de ce point de vue là, nous avons manifestement une difficulté à nous projeter ».
Et il ajoute : « Certains remettent en cause explicitement les fondements du pacte républicain. D’autres à mon sens de façon plus insidieuse et de façon probablement plus dangereuse, remettent en cause ses fondements sans le dire ».
Éloge du civisme
Devant les sénateurs, le Premier ministre a rappelé les vertus du civisme : « Lorsque l’on revient sur l’idée même de civisme (…) c’est-à-dire non pas l’exemplarité de tel ou tel mais bien l’idée que chacun (…) est dépositaire d’une parcelle de ce qu’est le bien commun. Ce civisme, on le voit comme progressivement dissous ».
« C’est la loi qui doit prévaloir dans un État de droit, c’est la loi qui doit prévaloir dans la République. Et l’on voit bien que la force parfois la met en cause (…) Face à cela, il faut essayer non pas de faire taire les débats politiques (…) mais essayer derrière ces débats politiques de dessiner cet esprit de concorde (…) sur les valeurs de la République ».
Et Édouard Philippe de citer en exemple les forces de l’ordre, les professeurs et les administrateurs comme étant « au cœur de ce combat pour la République » : « Nous leur devons le respect à tous ».