Les Français votaient dimanche pour choisir leurs 577 députés, mais sans enthousiasme au vu de la participation à ce premier tour, qui s'annonce plus faible que jamais, alors que la République en marche est donnée victorieuse par les sondages face à des partis traditionnels affaiblis.
La participation à 17H00 atteignait 40,75%, soit une chute de près de huit points par rapport au scrutin de 2012 au même moment, selon le ministère de l'Intérieur.
L'abstention finale atteindrait un taux record de 50 à 51%, selon des estimations publiées par quatre instituts de sondage. Si ces chiffres se confirmaient, il s'agirait d'un record sous la Ve République. La participation aux législatives n'a cessé de s'éroder depuis 20 ans.
Quarante-sept millions d'électeurs sont appelés dans les bureaux de vote, qui ferment à 18h00 et, dans les grandes villes, à 20h00, heure à laquelle seront publiées les premières projections.
Le Premier ministre Édouard Philippe accomplit son devoir électoral via une machine électronique à voter, le 11 juin 2017 à la mairie du Havre (Seine-Maritime).
AFP
Ce scrutin se déroule sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence post-attentats de 2015. Quelque 50.000 policiers et gendarmes sont mobilisés.
Plus la participation sera faible, moins il y aura d'élus au premier tour ou même de qualifiés pour le deuxième en raison des seuils requis en termes de suffrages obtenus par rapport au nombre d'inscrits.
A Paris, sous un grand soleil une bonne part de la journée, comme partout dans l'Hexagone, seuls 36,59% des électeurs s'étaient déplacés à 17H00, contre 40,22% il y a cinq ans.
La plupart des personnalités avaient rempli leur devoir électoral dans la matinée, dont le président, Emmanuel Macron, au Touquet (Pas-de-Calais), entouré d'une foule de curieux.
Le Premier ministre, Edouard Philippe, avait voté en début de matinée dans sa ville du Havre, via une machine électronique.
Participation à 12h et 17h
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L'ex-prétendante FN à l'Elysée et candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, Marine Le Pen, a glissé son bulletin à Hénin-Beaumont, où elle avait échoué à quelques centaines de voix en 2012 à obtenir un siège au Palais Bourbon.
- 'Politique de proximité' -
"Ca y est, vous pouvez aller à la plage!", lançait en fin de matinée un scrutateur marseillais à une jeune femme venue voter, un chapeau de paille sur la tête. "Les législatives, c'est toujours moins mobilisateurs que la présidentielle", soupirait-il.
Sondage Elabe pour BFMTV du 9 juin pour les législatives
AFP
A Levallois-Perret, banlieue cossue de l'ouest parisien, les électeurs arrivaient au compte-goutte à l'Hôtel de ville. Marie-Gabrielle, 34 ans, était déterminée: "c'est de la politique de proximité, je connais quatre ou cinq candidats… alors que pour la présidentielle, on s'est davantage prononcé en fonction d'un programme".
Quelques incidents ont été observés, comme à Besançon avec le matériel électoral, et à Saint-Louis à La Réunion... où des "actes de sorcellerie", avec photos de candidats dans des feuilles de banane aux abords d'un bureau, ont été rapportés par la mairie.
7.877 candidats, dont un peu plus de 42% de femmes, se disputent 577 sièges.
Les électeurs ultramarins d'Amérique, consultés dès samedi, se sont eux aussi moins mobilisés qu'il y a cinq ans, à l'exception de Saint-Pierre et Miquelon, où la ministre des Outre-Mers, Annick Girardin (PRG), a été mise en ballottage. En 2012, elle avait été élue dès le premier tour.
Un homme glisse son bulletin de vote dans l'urne d'un bureau de vote de Vertou (Loire-Atlantique) dans l'Ouest de la France, le 11 juin 2017
AFP
Cinq autres membres du gouvernement sont en lice. Ils devront démissionner s'ils perdent, selon la règle fixée par le président.
La REM est créditée d'environ 30% d'intentions de vote, ce qui pourrait lui permettre de dépasser la majorité absolue (289) dans la nouvelle Assemblée, avec, selon les projections, de 370 à plus de 400 députés.
Les Républicains sont crédités de 20% à 23% d'intentions de vote et de 100 à 150 sièges, ce qui en ferait le deuxième groupe parlementaire.
Une débâcle s'annonce pour le Parti socialiste au pouvoir depuis 2012, crédité de moins de 10% des intentions de vote. Alors qu'il avait fait élire près de 300 députés dans la dernière législature, il pourrait en garder à peine le dixième.
Quant au Front national et à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, qui s'annoncent comme les troisième et quatrième forces du pays en voix, ils semblent dans l'impossibilité de capitaliser sur leurs bons scores à la présidentielle.
Cinq semaines après l'élection d'Emmanuel Macron, l'affaire immobilière impliquant le ministre Richard Ferrand, candidat REM dans le Finistère, semble avoir eu un impact très limité sur les intentions de vote, selon les sondeurs, qui estiment en revanche que le débat sur la réforme du Code du travail pourrait peser.
Une certitude, le renouvellement de l'Assemblée est assuré avec près de 40% des députés sortants qui ne se représentent pas et l'entrée en vigueur de la loi sur le non-cumul des mandats.
Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.
Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.
Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.