La Syrie s'est invitée vendredi dans la campagne présidentielle après les frappes américaines, avec des réactions allant d'un soutien de Benoît...
Les frappes américaines en Syrie s’invitent dans la campagne présidentielle
La Syrie s'est invitée vendredi dans la campagne présidentielle après les frappes américaines, avec des réactions allant d'un soutien de Benoît...
Par Baptiste PACE
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La Syrie s'est invitée vendredi dans la campagne présidentielle après les frappes américaines, avec des réactions allant d'un soutien de Benoît Hamon et d'Emmanuel Macron, dans la ligne de François Hollande, aux critiques de Marine Le Pen et celles, très vives, de Jean-Luc Mélenchon, en passant par la prudence de François Fillon.
C'est par un communiqué commun avec Angela Merkel que M. Hollande a réagi aux frappes ordonnées vendredi par son homologue américain. "Assad porte l'entière responsabilité de ce développement. Son recours continu aux armes chimiques et aux crimes de masse ne peut en effet rester impuni", déclarent les deux dirigeants européens.
En déplacement en Ardèche, le président français a ensuite estimé que la "réponse" américaine devait être "poursuivie au niveau international", "dans le cadre des Nations unies si c'est possible", afin d'"empêcher qu'il y ait de nouveau utilisation des armes chimiques et l'écrasement par ce régime de son propre peuple".
A l'issue d'un conseil de défense en début de soirée à l'Elysée, le chef de l'Etat également réclamé que "le mécanisme d'attribution des responsabilités", dans l'attaque présumée au gaz chimique, se déroule "le plus rapidement possible afin de pouvoir sanctionner.
Depuis la Tunisie, Bernard Cazeneuve a rappelé que M. Hollande avait prôné dès 2013 "une réaction très ferme à l'égard de l'utilisation d'armes chimiques" par Damas. "Nous constatons aujourd'hui que notre ligne était la bonne et que l'on se réveille. Tant mieux", a ajouté le Premier ministre.
Mercredi, M. Hollande ne s'était pas privé de critiquer les "responsables politiques, y compris en France", qui "se révèlent des partisans du régime de Bachar al-Assad". Dans le viseur, principalement: Marine Le Pen.
Carte des réactions de plusieurs pays du monde, après les frappes américaines contre la Syrie
AFP
La candidate du Front national, qui avait salué l'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, paraissait quelque peu gênée vendredi matin, se disant "étonnée" de la décision du président américain qui fait à nouveau de son pays "le gendarme du monde". "Est-ce que c'est trop demander d'attendre les résultats d'une enquête internationale indépendante avant d'opérer ce genre de frappe?", a-t-elle lancé.
"Pour moi, le moins pire, c'est Bachar al-Assad", expliquait-elle au journal libanais L'Orient-Le Jour, lors d'une visite au Liban en février.
"Certains candidats" qui prônaient une solution incluant le président syrien sont désormais "gênés aux entournures", a jugé M. Cazeneuve dans l'avion qui le ramenait du Maghreb.
Mme Le Pen, notamment, "doit choisir entre Trump et Poutine. Choisir entre son père et sa mère, c'est difficile", a-t-il ironisé.
- Mélenchon dénonce Hollande et Merkel -
Jean-Luc Melenchon sur le plateau de BFM TV et CNews le 4 avril 2017 à La Plaine-Saint-Denis
POOL/AFP
Leader de La France insoumise, M. Mélenchon, accusé par ses rivaux d'être complaisant avec MM. Poutine et Assad, a vivement dénoncé le soutien de Paris et Berlin à Washington. "Hollande et Merkel portent l'entière responsabilité de donner à #Trump le pouvoir solitaire de frapper qui il veut quand il veut", a-t-il réagi sur son compte Twitter.
Le président syrien est "directement responsable de la riposte décidée par les États-Unis", a jugé de son côté M. Hamon, reprenant quasiment les termes de la déclaration franco-allemande. Le candidat du PS s'en était pris jeudi à Mme Le Pen et à MM. Fillon et Mélenchon, accusés d'être "inféodés à (Vladimir) Poutine", défenseur du régime de Damas.
Critique de la diplomatie française depuis 2012 et partisan d'un "dialogue" plus approfondi avec Moscou, M. Fillon a dit "comprendre" la riposte américaine, mais a prévenu que celle-ci ne devait "pas conduire à une confrontation directe des forces occidentales avec celles de la Russie et de l'Iran" car "ce serait un terrible danger pour la paix".
Jeudi, il avait dit souhaiter que le Conseil de sécurité de l'ONU "sanctionne" Bachar al-Assad et avait réitéré sa volonté de "parler avec les Russes, les Iraniens et les Turcs" pour "essayer d'éliminer" le président syrien et "organiser la transition".
Depuis la Corse, M. Macron a "pris note" des frappes américaines et a renouvelé son souhait d'une "action coordonnée sur le plan international en représailles au régime" de Damas, "dans le mandat de l'ONU". "Nous avons un ennemi: Daech et l'ensemble des mouvements jihadistes. Le peuple syrien a un ennemi: Bachar Al-Assad", a-t-il ajouté.
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