Le président de la République a convié quelque 1 000 agriculteurs nouvellement installés, ce jeudi à l’Élysée. Deux jours avant l’ouverture du salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a cherché à rassurer ces nouveaux professionnels du monde agricole. Il a tenu « un discours de vérité », selon ses termes. Un discours qui n’a pas totalement apaisé les craintes de ses convives.
« Comment faire confiance à quelqu’un qui dès la première occasion nous plante un poignard dans le dos », s'interroge Frédéric Arnoult
Après le discours d’Emmanuel Macron, l’avis de Frédéric Arnoult, président des Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, est « assez mitigé ». Il explique qu’étant donné les circonstances, « il est compliqué de faire confiance aux politiques ». L’agriculteur céréalier est notamment échaudé par la gestion du dossier du glyphosate qui a été vécu comme un « poignard dans le dos ». Et d’enfoncer le clou : « Comment faire confiance à quelqu’un qui dès la première occasion nous plante un poignard dans le dos ». Emmanuel Macron a soutenu l’interdiction de cette substance et obtenu qu’elle soit interdite d’ici 5 ans, au lieu de 10, dans l’Union européenne. Désormais, Frédéric Arnoult attend des actes.
Le Mercosur cristallise les tensions
Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud, membres du Mercosur, inquiète le monde agricole. Ces derniers redoutent que cet accord entraîne un afflux de viande bovine qui créerait une distorsion de concurrence à leurs dépens. « Il a pris des engagements en matière de contrôles douaniers », note Frédéric Arnoult qui doute toutefois de la manière dont ces engagements seront mis en œuvre. Emmanuel Macron a lui assuré qu’il « n’y aura jamais de bœuf aux hormones en France » (voir le compte rendu de son discours).
Emmanuel Macron « maîtrise toujours aussi bien sa communication », ironise Christophe Robin
Agriculteur et membre des jeunes agriculteurs, Christophe Robin, souligne avec une pointe d’ironie que le Président « maîtrise toujours aussi bien sa communication ». Il estime qu’Emmanuel Macron « a abordé les sujets que l’on attendait et il répond à nos attentes maintenant » et tout comme ses collègues, il attend de « voir comment ça va se mettre en application et comment ça va se dérouler » tout en conservant « des inquiétudes sur les parties écologiques ».