Les jeunes agriculteurs restent méfiants après le discours de Macron
Près de 1 000 jeunes agriculteurs ont été reçus par Emmanuel Macron à l’Élysée, ce jeudi. Très inquiets, notamment vis-à-vis du traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur, ces nouveaux professionnels du monde agricole restent sceptiques.  

Les jeunes agriculteurs restent méfiants après le discours de Macron

Près de 1 000 jeunes agriculteurs ont été reçus par Emmanuel Macron à l’Élysée, ce jeudi. Très inquiets, notamment vis-à-vis du traité de libre-échange entre l’Europe et le Mercosur, ces nouveaux professionnels du monde agricole restent sceptiques.  
Public Sénat

Par Héléna Berkaoui

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le président de la République a convié quelque 1 000 agriculteurs nouvellement installés, ce jeudi à l’Élysée. Deux jours avant l’ouverture du salon de l’agriculture, Emmanuel Macron a cherché à rassurer ces nouveaux professionnels du monde agricole. Il a tenu « un discours de vérité », selon ses termes. Un discours qui n’a pas totalement apaisé les craintes de ses convives.

« Comment faire confiance à quelqu’un qui dès la première occasion nous plante un poignard dans le dos », s'interroge Frédéric Arnoult
00:50

Après le discours d’Emmanuel Macron, l’avis de Frédéric Arnoult, président des Jeunes agriculteurs d’Ile-de-France, est « assez mitigé ». Il explique qu’étant donné les circonstances, « il est compliqué de faire confiance aux politiques ». L’agriculteur céréalier est notamment échaudé par la gestion du dossier du glyphosate qui a été vécu comme un « poignard dans le dos ». Et d’enfoncer le clou : « Comment faire confiance à quelqu’un qui dès la première occasion nous plante un poignard dans le dos ». Emmanuel Macron a soutenu l’interdiction de cette substance et obtenu qu’elle soit interdite d’ici 5 ans, au lieu de 10, dans l’Union européenne. Désormais, Frédéric Arnoult attend des actes.

Le Mercosur cristallise les tensions

Le traité de libre-échange entre l’Union européenne et les pays d’Amérique du Sud, membres du Mercosur, inquiète le monde agricole. Ces derniers redoutent que cet accord entraîne un afflux de viande bovine qui créerait une distorsion de concurrence à leurs dépens. « Il a pris des engagements en matière de contrôles douaniers », note Frédéric Arnoult qui doute toutefois de la manière dont ces engagements seront mis en œuvre. Emmanuel Macron a lui assuré qu’il « n’y aura jamais de bœuf aux hormones en France » (voir le compte rendu de son discours).

Emmanuel Macron « maîtrise toujours aussi bien sa communication », ironise Christophe Robin
00:27

Agriculteur et membre des jeunes agriculteurs, Christophe Robin, souligne avec une pointe d’ironie que le Président « maîtrise toujours aussi bien sa communication ». Il estime qu’Emmanuel Macron « a abordé les sujets que l’on attendait et il répond à nos attentes maintenant » et tout comme ses collègues, il attend de « voir comment ça va se mettre en application et comment ça va se dérouler » tout en conservant « des inquiétudes sur les parties écologiques ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

Les jeunes agriculteurs restent méfiants après le discours de Macron
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

Les jeunes agriculteurs restent méfiants après le discours de Macron
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le