Les jeunes RN en quête d’une nouvelle dynamique, portés par les identitaires et l’Italie
Les jeunes du Rassemblement national (ex-FN) lancent samedi avec Marine Le Pen leur mouvement rebaptisé Génération nation (ex-FNJ), portés par...

Les jeunes RN en quête d’une nouvelle dynamique, portés par les identitaires et l’Italie

Les jeunes du Rassemblement national (ex-FN) lancent samedi avec Marine Le Pen leur mouvement rebaptisé Génération nation (ex-FNJ), portés par...
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Par Anne RENAUT

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Les jeunes du Rassemblement national (ex-FN) lancent samedi avec Marine Le Pen leur mouvement rebaptisé Génération nation (ex-FNJ), portés par les actions jugées "efficaces" de Génération identitaire et l'arrivée au pouvoir de l'extrême droite dans plusieurs pays européens.

Invariablement vêtu d'un costume bleu marine, Jordan Bardella, 22 ans, a pris la tête des jeunes RN après le congrès du parti en mars à Lille.

Originaire de Drancy, en Seine-Saint-Denis, de parents d'origine italienne, cet étudiant en géographie à la Sorbonne "a de l'avenir au RN" selon un de ses dirigeants.

Il voit dans le nouveau nom de "Génération nation" un "clin d'oeil" au mouvement Générations Le Pen, réactivé par Marine Le Pen au début des années 2000 pour "dédiaboliser" le parti de son père, Jean-Marie Le Pen. Mais l'appellation évoque aussi le mouvement radical Génération identitaire (GI), qui s'est fait remarquer par ses actions antimigrants dans les Alpes.

"Leur action, efficace, a eu le mérite de montrer l'effacement des frontières", admet Jordan Bardella, qui est aussi porte-parole du parti. Mais, souligne-t-il, "Génération identitaire fait des opérations de communication et de l'activisme. Nous, nous sommes une formation politique qui a pour vocation de former des futurs cadres et élus".

- Le "vivier" Génération identitaire -

"Les opérations de GI sont tout bénéfice pour le RN, qui ne prend pas de risque juridique ou politique", explique le politologue Jean-Yves Camus. D'autant que la "dédiabolisation" du parti engagée par Marine Le Pen depuis son arrivée à la présidence en 2011 "passe par le fait que les jeunes ne fassent plus assaut de radicalité" comme dans les années 80 et 90.

Et à terme, les jeunes identitaires sont un "vivier de recrutement", à l'instar de leur ancien responsable Philippe Vardon, entré cette année au bureau national.

Les jeunes RN, qui représentent un tiers des 45.000 adhérents à jour de cotisation, développeront trois axes. Mener des "actions" et "pas seulement distribuer des tracts", comme des maraudes pour les sans-abri ou bientôt de l'aide aux devoirs, détaille Jordan Bardella, parrainé à ses débuts par l'eurodéputé Nicolas Bay mais pour qui "la seule patronne c'est Marine", qu'il soutient depuis 2012.

Il entend aussi "former" de futurs cadres, au moment où l'ancienne députée Marion Maréchal, âgée de 28 ans, ouvre une école de sciences politiques, et "ouvrir" le mouvement jeune à d'autres formations en France comme en Europe, dans le sillage de la stratégie d'alliances lancée par Marine Le Pen après l'échec de la présidentielle.

Environ 200 jeunes RN se sont déjà réunis début juin à Strasbourg en marge d'un rassemblement des jeunes des partis du Parlement européen.

Le porte-parole des jeunes de la Ligue italienne, Davide Quadri, et le président des jeunes du Vlaams Belang belge, Bart Claes, seront présents samedi soir.

- "Prometteuse" Italie -

"Nos idées en France arrivent au pouvoir en Italie. La dynamique est extrêmement prometteuse", se réjouit Jordan Bardella.

Philippe Vardon, ancien responsable des jeunes
Philippe Vardon, ancien responsable des jeunes "identitaires" et actuellement membre du bureau national de RN, à Toulon, le 1 décembre 2015
AFP/Archives

Marine Le Pen viendra doper leur enthousiasme. Les jeunes "sont en train de vivre l'Histoire avec un grand +H+, ils sont les acteurs d'une véritable révolution européenne démocratique. Nous allons arriver au pouvoir", assure la finaliste de la présidentielle 2017.

Un sondage Elabe réalisé fin mai a nourri leurs espoirs. Aux élections européennes, les 18-24 ans voteraient d'abord pour une liste FN (27%) devant En Marche (21%), LR (19%) et les Insoumis (8%).

Reste à séduire les militants des autres partis, qui "sont les bienvenus". Ceux de LR ou Debout la France se retrouvent parfois au syndicat de la Cocarde étudiante, qui sera représenté samedi.

Une "démarche intéressante", estime l'ancien responsable des Jeunes avec Virginie Calmels, Erik Tegner, candidat à la présidence des jeunes LR, qui a déjà participé à un débat avec le RN et va suivre une formation dans la nouvelle école de Marion Maréchal. Admirateur du parti national-conservateur de Viktor Orban en Hongrie, il défend comme elle "valeurs" et union des droites.

Plus réticent au dialogue, Aurane Reihanian, proche de Laurent Wauquiez et possible autre candidat à la tête des jeunes LR, avait approché le FN aux municipales de 2014, selon un cadre du RN, ce que l'intéressé a vigoureusement contesté samedi.

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