« Les Jeux olympiques à Paris, c’est une fois par siècle ! », plaide Darmanin face au risque d’annulation de certains festivals

« Les Jeux olympiques à Paris, c’est une fois par siècle ! », plaide Darmanin face au risque d’annulation de certains festivals

De nombreux festivals seront maintenus à l’été 2024, mais en décalé à cause des Jeux olympiques de Paris, a indiqué Gérald Darmanin devant le Sénat ce mercredi 14 décembre. Malgré tout, la tenue de certains événements, comme les ferias du sud-ouest, demeure en suspens, ce qui continue d’inquiéter les élus.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Le sort des festivals à l’été prochain se précise. L’avenir des manifestations culturelles, sportives et festives des mois de juillet et août 2024 semble suspendu au dispositif de sécurité réclamé par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris, susceptibles d’absorber une large partie des forces de l’ordre en France. La ministre de la Culture Rima Abdul Malak, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera ont publié mardi soir un communiqué commun, précisant les consignes adressées aux préfets sur ce sujet. « Des solutions sont d’ores et déjà trouvées pour la plupart de ces évènements afin d’assurer leur tenue pendant l’été 2024. À titre d’exemple, la concertation a permis d’ajuster les dates du Festival d’Avignon, du festival des Vieilles Charrues, ou encore de l’Interceltique de Lorient afin de faciliter leur sécurisation », écrivent-ils.

Le 25 octobre, au milieu d’une audition où il avait présenté aux sénateurs le dispositif de sécurisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, Gérald Darmanin avait évoqué, afin de mobiliser des forces de l’ordre supplémentaire, « l’annulation ou le report d’événement très demandeurs en forces de l’ordre », comme le Tour de France, les grands festivals ou la Braderie de Lille. « Le but n’est pas d’interdire mais de reporter dans le temps certains événements en lien avec les élus. Nous faisons ce travail en ce moment même pour que les programmations culturelles puissent se faire », avait précisé le ministre de l’Intérieur. Une déclaration qui avait pour le moins fait tiquer les sénatrices et sénateurs présents, mais aussi de nombreux festivaliers.

« Quid des fêtes de Bayonne ou de Dax ? Quid de la surveillance des plages ? »

Le communiqué publié mardi n’a pas suffi à apaiser les inquiétudes de la commission sénatoriale de la culture, de l’éducation et de la communication. Son président, le sénateur centriste Laurent Lafon, a interpellé Gérald Darmanin sur le sujet lors de la séance des questions au gouvernement ce mercredi 14 décembre. « De nombreuses questions demeurent : quid des évènements festifs qui ont lieu dans un certain nombre de régions l’été ? Je pense au sud-ouest de la France avec les fêtes de Bayonne ou de Dax. Quid de la surveillance des plages, jusqu’à présent assurée par des CRS ? », a-t-il interrogé « Quid, enfin, des nombreux évènements qui, pour se tenir, ont besoin de recourir aux sociétés de sécurité privées ? On le sait, les JO vont massivement recourir à ces sociétés, plus de 15 000 postes doivent être créés pour faire face aux seuls besoins des Jeux Olympiques. »

L’arrivée du Tour de France à Nice le 21 juillet, les Vieilles Charrues du 11 au 14 juillet

Prenant la parole pour lui répondre, le locataire de la place Beauvau n’est pas revenu sur les différents événements cités par l’élu, mais il a tenu à insister sur le caractère exceptionnel des JO. « Les Jeux Olympiques à Paris, c’est une fois par siècle. Et les Jeux Olympiques avec une cérémonie d’ouverture en dehors d’un stade, c’est une fois tous les 3 000 ans puisque personne ne l’a jamais organisé ! », a-t-il défendu. « Je crois que l’on peut constater ensemble l’intérêt général à réussir les Jeux olympiques et paralympiques qui vont s’étaler pendant l’été 2024 » a souligné Gérald Darmanin. Il assure que le « décalage dans le temps » reste la solution privilégiée par l’exécutif, évoquant le cas du Tour de France, dont l’arrivée se tiendra exceptionnellement à Nice, le 21 juillet. Encore le calendrier des Vieilles Charrues, qui se tiendront du 11 au 14 juillet, au lieu du 18 au 21 juillet.

Des militaires pour sécuriser la cérémonie d’ouverture

Alors que Laurent Lafon a évoqué dans sa question au gouvernement la possibilité de faire appel à une partie des forces armées, Gérald Darmanin lui rappelle que des militaires seront déjà en poste pour la cérémonie d’ouverture, qui doit se dérouler le long de la Seine. Sans leur présence, ce sont 30 unités de force mobile (UFM) supplémentaires qui devraient être mobilisées, pointe le ministre. Et de rappeler que « l’armée n’est faite pour les missions de maintien de l’ordre ».

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement, après les déclarations de Gérald Darmanin en audition, est interpellé sur le sujet par la Chambre haute. Le 9 novembre, la sénatrice écologiste Monique de Marco s’était adressée à la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak. « Les organisateurs de festivals, les travailleurs et les spectateurs s’inquiètent. Les festivals seront-ils sacrifiés pour les Jeux Olympiques ? » s’était alors interrogée la sénatrice de Gironde. En réponse, la ministre de la Culture avait assuré que le gouvernement serait attentif à la situation des festivals, « partie importante de l’ADN culturel de la France », afin de « concilier leur vitalité et la sécurisation des Jeux Olympiques. »

Dans la même thématique

« Les Jeux olympiques à Paris, c’est une fois par siècle ! », plaide Darmanin face au risque d’annulation de certains festivals
3min

Politique

« Il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie », affirme Julien Aubert

Michel Barnier comme Premier ministre doit être « un choix d’opposition, de cohabitation » pour Julien Aubert. Sur la situation politique actuelle, Julien Aubert s’affiche en opposition à la politique menée par le camp présidentiel : « Le message des urnes en juin dernier, au premier comme au deuxième tour, c’est ‘on ne veut plus du en même temps, on ne veut plus d’Emmanuel Macron, et on ne veut plus du bloc central’ Qu’est-ce que l’on entend depuis quelques semaines ? Une reconstitution du bloc central ». Pour le vice-président des Républicains, « il faut sortir du macronisme, parce qu’il a fait beaucoup de mal à la démocratie, le ‘en même temps’ a fait beaucoup de mal à la démocratie ». Pour cela, Michel Barnier est « un excellent choix », à condition qu’il soit considéré comme « un choix d’opposition, de cohabitation » précise le vice-président des Républicains. En ce qui concerne les ministres pouvant composer le futur gouvernement, Julien Aubert estime qu’ « il ne sera pas compréhensible pour les électeurs d’avoir un gouvernement de gauche et de macronistes, alors que pendant 7 ans les Républicains ont déclaré qu’ils étaient un parti d’opposition […] et qu’ils avaient un problème de nature avec le macronisme ». Hier matin, Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur a annoncé sa démission en diffusant sur X/Twitter sa lettre de démission adressée à Ursula von der Leyen. Dans ce courrier, l’ancien commissaire européen dénonce la gouvernance de la présidente de la Commission européenne : « Il y a quelques jours, dans la toute dernière ligne droite des négociations sur la composition du futur Collège, vous avez demandé à la France de retirer mon nom – pour des raisons personnelles qu’en aucun cas vous n’avez discutées directement avec moi – et proposé, en guise de compromis politique, un portefeuille prétendument plus influent pour la France au sein du futur Collège ». Pour Julien Aubert, le fait que « la présidente de la Commission européenne parvienne à forcer le choix d’un Etat fondateur de l’Union en lui faisant un chantage au portefeuille, cela montre bien que l’influence de la France s’est affaiblie ». Dans la foulée de cette démission, Emmanuel Macron a ainsi proposé Stéphane Séjourné pour remplacer Thierry Breton. Un choix que le vice-président des Républicains qualifie de « recasage ».

Le

Paris: Concertation Emmanuel Macron et Nouveau Front Populaire Elysee
10min

Politique

Gouvernement Barnier, destitution, retraites… Les hésitations de la gauche sur la stratégie à adopter

Le Nouveau Front Populaire (NFP) peine à porter une voix commune sur les prochaines échéances parlementaires, malgré la volonté partagée par l’ensemble des groupes de gauche de censurer le futur gouvernement de Michel Barnier. En outre, l’affrontement des derniers jours entre Jean-Luc Mélenchon et François Ruffin interroge sur la place de LFI au sein de l’alliance.

Le

Paris: Designation Bureau Assemblee Nationale
5min

Politique

Destitution : la procédure lancée par LFI va-t-elle pour la première fois passer le filtre du Bureau de l’Assemblée nationale ?

Mardi, la recevabilité de la proposition de résolution, déposée par le groupe LFI visant à « engager la procédure de destitution » à l’encontre du chef l’Etat sera examinée par le Bureau de l’Assemblée nationale. Si jamais, le Bureau décidait pour la première fois de transmettre la procédure de résolution à la commission des lois, de nombreuses autres étapes resteraient à franchir afin que la destitution prévue à l’article 68 de la Constitution soit effective.

Le

Current affairs question session with the government – Politics
8min

Politique

Gouvernement Barnier : vers « une confrontation beaucoup plus frontale qu’avant » au Sénat

Avec le soutien de la droite à Michel Barnier, le groupe LR va se retrouver dans la majorité gouvernementale. De quoi tendre les débats face au « front des groupes de gauche » ? Patrick Kanner, à la tête des sénateurs PS, promet déjà une opposition musclée contre le « couple Barnier /Macron ». Il a demandé à ses troupes de « se préparer à une ambiance différente ». Mais pour le sénateur LR Max Brisson, « le Sénat restera le Sénat. Les clivages politiques ne sont pas du tout comparables à ce qu’ils sont à l’Assemblée ».

Le