Les maires ruraux à Macron : il faudra « impérativement tenir compte » du grand débat
Une quinzaine de maires ruraux ont averti lundi Emmanuel Macron qu'"il faudra impérativement que le gouvernement tienne compte"...

Les maires ruraux à Macron : il faudra « impérativement tenir compte » du grand débat

Une quinzaine de maires ruraux ont averti lundi Emmanuel Macron qu'"il faudra impérativement que le gouvernement tienne compte"...
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Une quinzaine de maires ruraux ont averti lundi Emmanuel Macron qu'"il faudra impérativement que le gouvernement tienne compte" des conclusions du grand débat, après lui avoir exposé les doléances exprimées dans les cahiers ouverts en décembre.

"Il faudra impérativement que le gouvernement en tienne compte car si c'est uniquement pour recueillir des doléances... Dire dans un grand élan de générosité +Je vous ai compris+, sans qu'il se passe quelque chose derrière, ça risquera de poser problème", a résumé Michel Fournier, vice-président de l'Association des maires ruraux de France (AMRF) et maire des Voivres (Vosges) après la réunion à l'Elysée.

Les maires ruraux se sont dit prêts à être les "facilitateurs" du débat en se posant comme "les interlocuteurs les plus reconnus", a précisé Vanik Berberian, le président de l'AMRF.

"Comme on dit dans nos villages il faut au moins se causer. Donc causons!", a lancé M. Fournier.

"On peut comprendre la réticence" de certains maires, qui est "le résultat du peu de considération des élus depuis trop longtemps. Et certains ne veulent pas être associés à un éventuel échec de ce grand débat. Chacun fera comme il l'entend. Mais il nous semble indispensable que ce débat ait lieu", a souligné M. Berberian.

"Nous restons les élus les plus respectés. Nous avons encore cette reconnaissance de la population. C'est pour cela que nous avons pensé que nous pouvions être les seuls interlocuteurs. Et nous avions démarré les cahiers de doléances dès le 8 décembre", a souligné M. Fournier.

Ceints de l'écharpe tricolore, les maires sont arrivés a l'Elysée avec une immense clé USB -- en forme de vraie clef -- contenant les doléances de leurs administrés.

Les questions qui reviennent, ont-ils expliqué, sont l'injustice sociale et fiscale, l'évasion fiscale et l'étiolement des services publics.

M. Berberian, maire centriste de Gargilesse-Dampierre (Indre), a qualifié lundi matin la lettre du président de "rampe de lancement" du grand débat qui "pose bien le diagnostic", tout en disant craindre au final un simple "raccommodage".

Emmanuel Macron a publié dimanche une lettre aux Français dans laquelle il propose une trentaine de questions pour baliser le débat et participera mardi dans l'Eure à sa première réunion avec des maires, lors d'un échange où il sera à l'écoute de leurs demandes.

"Il est dans une phase d'écoute, il nous a dit qu'il n'avait pas l'intention de parler, sauf sur des sujets très ponctuels", a relevé M. Berberian.

"C'est une reconnaissance de l'utilité des maires. Le mépris des maires ne date pas d'aujourd'hui. Il y a une aristocratie de l'Administration, une aristocratie politique qui impose ses manières de voir et ça commence à bien faire", a-t-il conclu.

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