Alors qu’Emmanuel Macron organise un nouveau cycle de consultations avant de nommer un Premier ministre, Olivier Faure ouvre la porte à des négociations avec les macronistes. Néanmoins, pour les autres composantes du Nouveau Front Populaire la non remise en question de la réforme des retraites n’est pas envisageable.
Les militants LR redoutent « une bataille d’ego »
Par Fabien Recker
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A huit mois de la présidentielle, pas facile d’y voir clair chez les LR. Quatre candidats se sont déclarés à une primaire dont le principe n’est pas encore acté. Le cinquième, Xavier Bertrand, veut faire cavalier seul.
Anouk Paolozzi-Dabo reste malgré tout optimiste. « Comment je vois la campagne ? Positivement » assure cette conseillère municipale à Guérande, persuadée que « la droite a sa carte à jouer ». L’élue se déclare favorable à une primaire. En revanche, elle condamne l’attitude de Xavier Bertrand. « Je ne vais pas être méchante… Mais il sait qu’il ne peut pas y aller tout seul. Ce serait irresponsable de sa part. »
Xavier Bertrand très critiqué
Auprès de la base du parti présente à La Baule, le président de la région Haut-de-France n’a pas bonne presse. « Je lui en voudrais s’il ne change pas d’avis » prévient Antoine Vermeulen, membre des jeunes LR. « Il y a la place pour un candidat à droite entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pas pour deux. » Lui aussi est pour une primaire, mais à condition que Xavier Bertrand y participe.
« Je suis assez inquiet » confie même Alain Blanchard, maire adjoint des Sables d’Olonne. « On se dit que la victoire est possible, mais sans être bisounours, il est temps de passer de la bataille d’égo à la bataille des idées. Xavier Bertrand est un candidat valable, mais son attitude de déclarer sa candidature en solo est péremptoire. Avec deux candidats, on court le risque ubuesque d’être majoritaire dans l’opinion, et de perdre ! »
La primaire ne fait pas l’unanimité
Xavier Bertrand ? « Un traitre » lâche Colette Coiller. Cette retraitée bénévole à la permanence du parti à Nantes, deux demi-journées par semaine, croit en la victoire. « La droite n’est pas morte du tout » assure-t-elle. Elle regrette que Laurent Wauquiez, son favori, ait renoncé à sa candidature. « Maintenant, je soutiens Michel Barnier. J’aime bien Juvin aussi, mais il n’a pas l’étoffe. Il n’a pas la même expérience ».
La primaire ? Collette Coiller est contre. « Vous avez vu le bordel que c’était la dernière fois ? » renchérit à ses côtés Marie Mazé, elle aussi retraitée. Les deux militantes sont nostalgiques de Nicolas Sarkozy, le dernier leader incontestable à droite selon elles. « S’il revenait, je le soutiendrais » assure Colette Coiller.
« Joe Biden français »
Antoine Vermeulen, le membre des jeunes LR, regrette de son côté que Bruno Retailleau se soit retiré de la course. « Il est très apprécié chez les militants » explique le jeune homme. Lui aussi penche désormais pour le candidat Michel Barnier, dont l’ « expérience européenne » lui inspire confiance. « Il pourrait être un Joe Biden français ».
« Quel que soit le candidat, on le soutiendra, même si ce n’est pas celui qu’on espérait » promet Nicole, habitante de La Roche-sur-Yon. « C’est notre famille politique ». Cette militante « depuis Chirac » n’en est pas à sa première campagne présidentielle. « On est fin août. Alors d’ici à la présidentielle, il peut se passer beaucoup de choses ! » prévient-elle.
Lundi, le parti doit lancer une enquête qualitative afin de déterminer quel candidat incarne le mieux les valeurs de la droite en vue du scrutin de 2022. La tenue d’une primaire et ses modalités doivent être actées le 25 septembre, en congrès.