Les militants LR redoutent « une bataille d’ego »

Les militants LR redoutent « une bataille d’ego »

A l’université d’été du parti à La Baule, les militants sont partagés entre la conviction que la victoire est possible et la peur d’une guerre fratricide.
Public Sénat

Par Fabien Recker

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

A huit mois de la présidentielle, pas facile d’y voir clair chez les LR. Quatre candidats se sont déclarés à une primaire dont le principe n’est pas encore acté. Le cinquième, Xavier Bertrand, veut faire cavalier seul.

Anouk Paolozzi-Dabo reste malgré tout optimiste. « Comment je vois la campagne ? Positivement » assure cette conseillère municipale à Guérande, persuadée que « la droite a sa carte à jouer ». L’élue se déclare favorable à une primaire. En revanche, elle condamne l’attitude de Xavier Bertrand. « Je ne vais pas être méchante… Mais il sait qu’il ne peut pas y aller tout seul. Ce serait irresponsable de sa part. »

Xavier Bertrand très critiqué

Auprès de la base du parti présente à La Baule, le président de la région Haut-de-France n’a pas bonne presse. « Je lui en voudrais s’il ne change pas d’avis » prévient Antoine Vermeulen, membre des jeunes LR. « Il y a la place pour un candidat à droite entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Pas pour deux. » Lui aussi est pour une primaire, mais à condition que Xavier Bertrand y participe.

« Je suis assez inquiet » confie même Alain Blanchard, maire adjoint des Sables d’Olonne. « On se dit que la victoire est possible, mais sans être bisounours, il est temps de passer de la bataille d’égo à la bataille des idées. Xavier Bertrand est un candidat valable, mais son attitude de déclarer sa candidature en solo est péremptoire. Avec deux candidats, on court le risque ubuesque d’être majoritaire dans l’opinion, et de perdre ! »

La primaire ne fait pas l’unanimité

Xavier Bertrand ? « Un traitre » lâche Colette Coiller. Cette retraitée bénévole à la permanence du parti à Nantes, deux demi-journées par semaine, croit en la victoire. « La droite n’est pas morte du tout » assure-t-elle. Elle regrette que Laurent Wauquiez, son favori, ait renoncé à sa candidature. « Maintenant, je soutiens Michel Barnier. J’aime bien Juvin aussi, mais il n’a pas l’étoffe. Il n’a pas la même expérience ».

La primaire ? Collette Coiller est contre. « Vous avez vu le bordel que c’était la dernière fois ? » renchérit à ses côtés Marie Mazé, elle aussi retraitée. Les deux militantes sont nostalgiques de Nicolas Sarkozy, le dernier leader incontestable à droite selon elles. « S’il revenait, je le soutiendrais » assure Colette Coiller.

« Joe Biden français »

Antoine Vermeulen, le membre des jeunes LR, regrette de son côté que Bruno Retailleau se soit retiré de la course. « Il est très apprécié chez les militants » explique le jeune homme. Lui aussi penche désormais pour le candidat Michel Barnier, dont l’ « expérience européenne » lui inspire confiance. « Il pourrait être un Joe Biden français ».

« Quel que soit le candidat, on le soutiendra, même si ce n’est pas celui qu’on espérait » promet Nicole, habitante de La Roche-sur-Yon. « C’est notre famille politique ». Cette militante « depuis Chirac » n’en est pas à sa première campagne présidentielle. « On est fin août. Alors d’ici à la présidentielle, il peut se passer beaucoup de choses ! » prévient-elle.

Lundi, le parti doit lancer une enquête qualitative afin de déterminer quel candidat incarne le mieux les valeurs de la droite en vue du scrutin de 2022. La tenue d’une primaire et ses modalités doivent être actées le 25 septembre, en congrès.

 

 

Dans la même thématique

Les militants LR redoutent « une bataille d’ego »
3min

Politique

Gouvernement : « Emmanuel Macron a reconnu que le PS était capable de porter un nouvel espoir pour le pays », se félicite Patrick Kanner

Les principaux représentants du Parti socialiste ont été reçus ce vendredi 6 décembre par le président de la République, à la recherche d’un nouveau Premier ministre. Selon eux, Emmanuel Macron n’a posé aucune ligne rouge et s’est engagé à faire rentrer dans les discussions les écologistes, les communistes et les insoumis.

Le

Les militants LR redoutent « une bataille d’ego »
5min

Politique

Allocution d’Emmanuel Macron : une « provocation inutile », juge le député communiste Stéphane Peu, « pas à la hauteur », estime le sénateur LR Roger Karoutchi

Après la censure du gouvernement Barnier et la déclaration du président de la République à la télévision, Stéphane Peu et Roger Karoutchi débattaient sur le plateau de Parlement Hebdo. L’un comme l’autre jugent sévèrement le rôle d’Emmanuel Macron dans la crise politique que traverse le pays depuis la dissolution.

Le

French President Emmanuel Macron speaking in a televised speech, Paris, France – 05 Dec 2024
5min

Politique

« Déni, mépris, seul contre tous »… la gauche sidérée par l’allocution d’Emmanuel Macron

Alors qu’Emmanuel Macron a appelé dans une allocution à la constitution d’un gouvernement « d’intérêt général », les groupes de gauche du Sénat n’y voient pas d’inflexion de la part du chef de l’Etat. Ils pressentent la nomination d’un nouveau gouvernement reposant sur la même majorité et les mêmes politiques. Le chef de l'Etat bafoue le résultat des dernières élections législatives, d’après eux.

Le