« Le gouvernement a raison de se saisir du sujet. Au niveau des départements, nous avons un gros problème avec les mineurs isolés : c’est une forme d’immigration non contrôlée qui nous pose beaucoup de difficultés sur le terrain » explique Dominique Bussereau. Concernant cette problématique, le Premier Ministre Edouard Philippe a annoncé une redéfinition possible des critères de répartition de ces mineurs entre les départements.
Une décision qui n’est pas suffisante, selon le président de l’Assemblée des départements de France. « Le problème financier reste posé. J'ai reçu une lettre du Premier ministre, m'indiquant qu'il allait revoir la répartition sur le territoire, mais ne m'indiquant pas de nouvel effort financier » déplore-t-il. « L'Etat compense à hauteur de 15%. Ça coute à l'ensemble des 103 collectivités départementales françaises 2 milliards d'euros par an. Alors qu'en acceptant ces jeunes, en les habillant, en les formant, en les nourrissant, en les éduquant, nous accomplissons une mission pour l'Etat et la République, pour laquelle nous devrions être compensés à 100 % ».
Dominique Bussereau pointe également du doigt la difficulté de suivi de ces mineurs isolés. « Le flux des mineurs isolés a été extrêmement important l'an passé. C’est très difficile d’avoir un chiffre exact, il y en a qui quittent les foyers, qui disparaissent, qui rentrent dans la vie active, d'autres qui deviennent majeurs » déclare-t-il. Tout en reconnaissant une mobilisation du gouvernement sur certains points : « Le flux s'est un peu tari dans la plupart des départements, parce que le gouvernement a accepté la mise en place d'un fichier qui évite le nomadisme, et je l’en remercie. » Le sujet des mineurs isolés devrait être abordé la semaine prochaine durant le congrès de l’Assemblée des départements de France.