Les non indépendantistes conservent de peu le Congrès de la Nouvelle-Calédonie
Les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France ont conservé de peu la majorité au Congrès de l'archipel après...

Les non indépendantistes conservent de peu le Congrès de la Nouvelle-Calédonie

Les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France ont conservé de peu la majorité au Congrès de l'archipel après...
Public Sénat

Par Claudine WERY

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les partisans du maintien de la Nouvelle-Calédonie dans la France ont conservé de peu la majorité au Congrès de l'archipel après les élections provinciales dimanche, selon de premières estimations confirmant la poussée des indépendantistes.

Six mois après le rejet de l'indépendance par référendum, la droite non indépendantiste obtiendrait 28 élus sur 54, contre 26 aux indépendantistes, selon les estimations de la télévision NC Première. Ce scrutin crucial ouvrait l'ultime mandat découlant de l'accord de Nouméa.

Après avoir perdu le référendum avec un score de 43,3% bien supérieur aux annonces des sondages, les indépendantistes espéraient surfer sur cette dynamique et prendre les rênes du Congrès et du gouvernement, alors que les nouveaux élus auront la lourde responsabilité d'échafauder avec Paris un nouveau statut pour la Nouvelle-Calédonie. Mandat après mandat, les indépendantistes gagnent du terrain depuis 1998 et disposaient dans le Congrès sortant de 25 élus sur 54.

Dimanche, il s'agissait pour les 169.635 électeurs de renouveler les 76 conseillers des trois provinces, 40 dans la province sud, 22 dans celle du Nord et 14 dans celle des îles Loyauté.

En tout 25 listes, soit pas moins de 934 candidats, étaient en lice: 11 listes dans la province sud (40 élus), la plus riche et la plus peuplée (108.516 électeurs), six dans la province Nord (22 élus) et huit dans la province des îles Loyauté (14 élus).

Le résultat est marqué par un net retournement à droite. Calédonie Ensemble, parti de droite modérée, qui dirigeait la riche province sud et le gouvernement, essuie une cinglante défaite au profit de son rival L'Avenir en confiance, soutenu par Les Républicains. L'Avenir en confiance remporte 18 élus au Congrès et la majorité absolue dans le sud. CE dégringole pour sa part de 15 à 7 élus au Congrès.

Côté indépendantiste, l'Union Nationale pour l'Indépendance du président sortant Paul Néaoutyine dans la province nord arrive en tête et devrait garder son poste.

Dans le paysage sortant, les indépendantistes du FLNKS (Front de Libération Nationale Kanak Socialiste) dirigent le Nord et les Loyauté tandis que le Sud est aux mains de la droite loyaliste et est présidée par Calédonie ensemble.

54 des 76 élus provinciaux siègent à l'échelle territoriale au Congrès, qui élit ensuite un gouvernement collégial. Calédonie Ensemble (CE, droite modérée) présidait l'exécutif.

Le mode de scrutin de listes proportionnel à un tour nécessite d'obtenir au minimum 5% des inscrits pour pouvoir participer à la répartition des sièges. Un système qui, compte tenu du poids démographique du Sud, engendre une "sur-représentativité" des provinces indépendantistes, dénoncée par la droite.

En effet, une liste du Sud doit rassembler 5.425 voix pour avoir des élus, ce qui donne peu de chances aux petites listes, tandis qu'il n'en faut que 2.000 dans le nord et 1.000 aux Loyauté.

- Une droite loyaliste désunie -

Cette semaine, Paul Néaoutyine, président de la province nord et incontournable interlocuteur du FLNKS, a affirmé que "la pleine souveraineté était la seule porte de sortie" de l'accord de Nouméa.

Persuadés que le rapport de force peut s'inverser, les indépendantistes veulent aller "jusqu'au bout" du texte, qui prévoit l'organisation d'un deuxième et éventuellement d'un troisième référendum en 2020 et 2022.

La mouvance LR veut organiser "au plus vite" les prochains référendums, espérant de son côté améliorer le score des pro-français et discuter ensuite "avec fermeté" avec le FLNKS.

Enfin, CE considère qu'il "ne sert à rien" de poser encore deux fois la même question "qui donnera le même résultat". Ce parti, partisan d'un dialogue constant avec les indépendantistes, prône un référendum "d'avenir partagé" sur une solution "de souveraineté dans la République".

Partager cet article

Dans la même thématique

Les non indépendantistes conservent de peu le Congrès de la Nouvelle-Calédonie
4min

Politique

Réforme des retraites : « La suspension est un leurre, elle sera retoquée en commision mixte paritaire », avertit Cécile Cukierman (PCF)

Au Sénat, la droite et une partie de la gauche tombent d’accord sur une chose : la procédure parlementaire permettra à la droite et le centre d’enterrer la suspension de la réforme des retraites. Un fait qui inspire de la sérénité à Claude Malhuret (Horizon) sur la possibilité de réécrire la copie de Sébastien Lecornu, et pousse au contraire Cécile Cukierman (PCF) à enjoindre les députés de gauche à le prendre en compte dans leur vote de la censure ce jeudi.

Le

Paris: Questions au gouvernement Assemblee nationale
4min

Politique

Budget : l’abandon du 49.3 va-t-il prendre les socialistes à leur propre piège ?

Avec le non-recours au 49.3, les socialistes ont été entendus par Sébastien Lecornu. Mais ils sont désormais contraints à voter le budget de la Sécurité sociale pour valider la suspension de la réforme des retraites. Un véhicule législatif confirmé par le Premier ministre, ce mercredi. Sans cette arme du parlementarisme rationalisé, les budgets de la Sécurité sociale comme celui de l’Etat seront également amendés par la droite. Ce qui pourrait amener à des copies finales difficiles à assumer pour les socialistes.

Le

Direct. Suivez la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu devant le Sénat
30min

Politique

Sébastien Lecornu accueilli froidement au Sénat : revivez les temps forts de la déclaration de politique générale

Le Premier ministre s'est exprimé devant les sénateurs pour sa déclaration de politique générale. Suspension de la réforme des retraites, décentralisation, budget...Le discours de Sébastien Lecornu était différent de celui prononcé à l'Assemblée la veille. Si l'ambiance était plus calme qu'au Palais Bourbon, l'accueil des sénateurs n'en était pas pour autant très enthousiaste.

Le

Les non indépendantistes conservent de peu le Congrès de la Nouvelle-Calédonie
9min

Politique

Budget : « Incertain » en 2029, le passage à 3 % de déficit arrivera « au mieux en 2031 », alerte Pierre Moscovici

« Le scénario économique pour l’année 2026 repose sur une hypothèse optimiste », affirme devant le Sénat Pierre Moscovici, président du Haut conseil des finances publiques. Il doute de la capacité du gouvernement à atteindre ses objectifs, avec un budget dont la copie finale est très incertaine. Seule « bonne nouvelle » : « Un début d’amélioration de nos finances publiques » en 2025, après « le bug majeur de 2024 ».

Le