Les objets connectés en débat

Les objets connectés en débat

Sénateurs et députés s’emparent des nouvelles technologies au sein sens large et plus particulièrement des objets connectés. Après l’examen d’une loi ad hoc, les parlementaires entendent installer ces sujets au cœur des hémicycles avec la création d’une commission dédiée.
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Par Public sénat

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Internet of things, cloud, data. Anglicismes et néologismes ont envahi le palais du Luxembourg, cette semaine. Après l’examen du projet de loi relatif à la protection des données personnelles (voir le sujet de Quentin Calmet), les sénateurs et députés de l’office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques ont présenté leurs premières notes scientifiques, ce jeudi. Cette livraison de trois notes courtes et pédagogiques à l’usage des parlementaires et des citoyens doivent notamment servir de support aux travaux des deux assemblées. Le sénateur LR Gérard Longuet et le député LREM Cédric Villani, respectivement président et premier vice-président de cet office, veulent ainsi « éclairer la décision publique » sur ces sujets d’avenir. Les objets connectés, entre autres, ont donc été décortiqués par les parlementaires.    

Quelque 700 milliards d’euros ont été investis dans ce secteur en 2017. Le marché des objets connectés est en pleine progression comme l’explique le député LREM Didier Baichère qui a rédigé une note sur le sujet. Loin d’être de simples gadgets, ces objets servent dans des domaines aussi variés que la santé ou la gestion des collectivités territoriales. L’installation des compteurs Linky est en l’espèce « un cas d’école » selon le député. Ces compteurs dits « intelligents » - qui sont installés massivement par Enedis (filiale d’EDF) pour moderniser son parc de compteurs électriques – ont suscité une vague de protestation de la part de consommateurs et d’élus notamment à cause de la récolte de données personnelles.

Internet : les données personnelles mieux protégés
01:49

« Si on n’explique pas à l’individu pourquoi on a besoin de récolter ses données personnelles, il ne peut pas le deviner », explique Didier Baichère. Selon lui, « il y a une responsabilité des industriels d’expliquer très clairement ce qu’ils vont faire des données : pourquoi on a besoin de ces données et quelle est l’application dans la vie quotidienne que nous allons en faire ». Pour autant, il n’est pas farouchement opposé à l’utilisation des données des particuliers : une démarche qui n’est pas forcément négative. Néanmoins, Didier Baichère milite pour qu’on « sensibilise (les) concitoyens à la protection des données personnelles ». La spectaculaire fuite de données de Facebook créera sans doute un autre cas d’école en la matière. L’utilisation d’informations de millions d’utilisateurs par une société ayant travaillé pour la campagne de Donald Trump a en effet créé un séisme chez le géant californien (lire notre article).

Mais la protection des données personnelles n’est pas le seul obstacle que posent les objets connectés. Dans sa note, le député met en lumière les inégalités des territoires face à cette technologie. « 42 % des objets connectés sont localisés en Ile-de-France », précise l’élu. Un élément qui pèse également sur l’emploi : « Plus un territoire est connecté en très haut débit, plus il va pouvoir développer des emplois dans le secteur du numérique et du digital et c’est la même chose pour les objets connectés », analyse Didier Baichère tout en rappelant l’importance d’instaurer le très haut débit sur tous les territoires.

Nouvelles technologies : vers la création d'une commission permanente dédiée
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Pour prolonger ces travaux et installer les questions scientifiques au cœur du débat parlementaire, le député souhaite que « l’office des sciences et technologies devienne une commission permanente et nous donne la possibilité systématiquement d’évaluer toutes nouvelles technologies ». Cette commission permanente devrait être créée  « dans le cadre de la révision constitutionnelle », renseigne Didier Baichère tout précisant qu’il a le soutien du président de l’Assemblée, François de Rugy.

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