Les partis politiques français, profondément secoués par la large victoire du jeune centriste Emmanuel Macron à la présidentielle, se cherchent...
Les partis politiques en quête d’une boussole
Les partis politiques français, profondément secoués par la large victoire du jeune centriste Emmanuel Macron à la présidentielle, se cherchent...
Par Béatrice LE BOHEC
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Les partis politiques français, profondément secoués par la large victoire du jeune centriste Emmanuel Macron à la présidentielle, se cherchent un cap à un mois de délicates élections législatives.
Avant la passation de pouvoir officielle prévue dimanche, Emmanuel Macron a assisté mercredi au côté du président sortant à la commémoration de l'abolition de l'esclavage. François Hollande, un président socialiste dont le mandat a été marqué par une impopularité record, avait présidé un peu plus tôt son ultime conseil des ministres.
Ralliement controversé de l'ex Premier ministre socialiste Manuel Valls à la majorité présidentielle de M. Macron, mise en retrait de la politique de Marion Marechal-Le Pen, étoile montante de l'extrême droite, rumeurs de nomination d'un premier ministre issu de la droite : l'échiquier politique se recompose après l'élection du centriste Emmanuel Macron, et les tactiques s'élaborent pour gagner le pari des législatives les 11 et 18 juin.
Ce scrutin est crucial pour le président pro-européen de 39 ans qui doit convaincre les Français de lui donner une majorité parlementaire pour gouverner. Pour mener les réformes promises dans un pays très divisé, il lui faut rassembler derrière lui des personnalités issues de la droite et de la gauche modérées.
L'ancien Premier ministre Manuel Valls, devant Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, lors d'un comité interministériel à Privas dans l'Ardèche, le 20 mai 2016
AFP/Archives
Signe de la complexité de la situation, l'annonce de ralliement de l'ancien Premier ministre Manuel Valls au mouvement d'Emmanuel Macron a jeté le trouble au sein du parti socialiste (PS). Elle a dans le même temps été fraîchement reçue par le mouvement "En marche" maintenant rebaptisé "La République en marche", qui s'affiche "ni de droite ni de gauche".
Le responsable de la commission d'investiture du mouvement a indiqué mercredi que la candidature de M. Valls ne répondait pas à "ce jour" aux critères requis pour obtenir l'étiquette "majorité présidentielle". Il a souligné que M. Valls, qui incarne l'aile droite du PS, n'était pas adhérent.
"Nous voyons bien aujourd'hui qu'il n'est pas forcément opportun pour le mouvement En Marche! d'intégrer cette candidature" a résumé le responsable, Jean-Paul Delevoye.
Le Parti socialiste a de son côté lancé mercredi sa campagne des législatives, sous la houlette du Premier ministre sortant Bernard Cazeneuve qui s'exaspère publiquement de l'annonce de la mort imminente de sa famille politique.
Le candidat socialiste à l'élection présidentielle Benoît Hamon, en meeting au Zénith de Nancy, à Maxéville, le 5 avril 2017
AFP
L'ex-candidat socialiste à la présidentielle Benoît Hamon a pour sa part annoncé mercredi la création d'un mouvement "large" et "transpartisan" pour tenter de "reconstruire la gauche".
Après n'avoir recueilli que 6,4% des voix au premier tour de la présidentielle, il a néanmoins affirmé qu'il ne quitterait pas pour autant le parti dont il incarne l'aile gauche.
- 'Séisme'-
Elle aussi sèchement éliminée au premier tour de la présidentielle - du jamais vu en soixante ans -, la droite (parti Les Républicains) espère aussi une revanche aux législatives. Son but: imposer à Emmanuel Macron la cohabitation avec un gouvernement de droite.
Le maire de Bodreaux Alain Juppé à Bordeaux, le 7 mai 2017
AFP/Archives
"Pour ma part, je ne suis pas dans l'état d'esprit d'une obstruction systématique", a toutefois nuancé l'ancien Premier ministre Alain Juppé, personnalité influente de droite.
Et si l'état major du parti dénonce la "confusion et la demi-mesure" du programme d'Emmanuel Macron, les noms de certains de ses élus, comme celui du maire du Havre (nord-ouest) Edouard Philippe, circulent comme choix possible de M. Macron pour prendre la tête de son gouvernement.
Les secousses n'épargnent pas les extrêmes.
La présidente du FN, Marine Le Pen (G) et sa nièce Marion Maréchal-Le Pen, le 15 octobre 2016 à Nice
POOL/AFP/Archives
Au Front national, l'annonce surprise du retrait de la vie politique de la députée Marion Maréchal-Le Pen, 27 ans, nièce de la patronne du parti et petite-fille de son co-fondateur, est vue comme un "séisme".
La benjamine de l'Assemblée nationale, aux positions sociétales plus radicales que celles de sa tante, a expliqué son retrait par des raisons "personnelles et politiques". Etre "un bon chef politique impose "d'autres expériences que celle du succès électoral", a-t-elle justifié, sans exclure un possible retour.
Le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent (d), au côté du candidat à la présidentielle Jean-Luc Melenchon (g), le 24 février 2017 à Paris
AFP/Archives
Quant au tribun de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon, il a annoncé mercredi sa candidature aux législatives, décidé à capitaliser sur la dynamique de son mouvement "La France insoumise" après son score à la présidentielle (19,6% des voix au premier tour).
Mais là encore, sur fond de désaccords: le chef du Parti communiste, Pierre Laurent, a accusé la gauche radicale de refuser de sceller un accord pour les législatives.
"Le monde politique d'hier ne reviendra pas en l'état, mais il est trop tôt pour dire s'il survivra en se renouvelant ou s'il est condamné à mourir", pronostiquait avant le second tour l'historien Jean-François Sirinelli.
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.