Politique
A l’initiative du groupe écologiste, le Sénat a adopté cet après-midi une proposition de résolution destiné à interdire l’importation en Europe de produits issus du travail forcé de la population ouïghoure en Chine.
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Par Public Sénat
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Comme aux grandes heures de la primaire de la Belle alliance populaire, Benoît Hamon continue de faire campagne sur marqueurs, comme son combat contre les perturbateurs endocriniens ou encore le burn-out. En matière de santé, lors de son grand oral organisé par la Mutualité française, le candidat socialiste a répété l’importance que constituaient pour lui les politiques préventives :
« Le fait qu’aujourd’hui 60% de la mortalité mondiale soit liée aux maladies chroniques, et non plus aux maladies infectieuses suppose de changer l’organisation de nos politiques de santé. En France, il y a 15 millions de malades chroniques, ce qui suppose de regarder quels les facteurs risques qui pèsent sur la santé des Français et de construire des politiques qui permettent demain que les comportements individuels comme les politiques publiques évitent que ces maladies se développent. »
« Je crois beaucoup à la stratégie des coûts évités : les politiques de prévention ont aussi un avantage : éviter aux gens de tomber malade et éviter les coûts pour la collectivité et la Sécurité sociale », a-t-il répondu sur le financement.
Le candidat a pointé la question des particules fines, à travers l’arrêt du diesel à l’horizon 2025, et celle des perturbateurs endocriniens, deux questions de santé publique sur lesquelles il appelle à « faire des choix » et à ne « pas avoir la main qui tremble » :
Saluant les campagnes de prévention dans l’Éducation nationale, Benoît Hamon a appelé à poursuivre les campagnes contre le tabac et l’alcool. Il encourage également à développer une « bonne alimentation » et une culture du « sport-santé » : sur ce point, il se dit favorable « à ce que demain il puisse y avoir un remboursement par la Sécurité sociale d’une activité physique aménagée ou adaptée ou tout malade chronique dès lors qu’un médecin le prescrit ».
Interrogé sur sa proposition de répartir de manière équitable les aides aux complémentaires santé, Benoît Hamon a expliqué que ces nouvelles affectations à destination des fonctionnaires, des retraités ou encore des étudiants ne se feraient pas au détriment des actuels bénéficiaires:
« Il faut d’une manière ou d’une autre qu’il y a une contribution supplémentaire, une augmentation de la contribution qui sera celle de la collectivité pour permettre cette égalité-là. Je ne me vois aujourd’hui remettre en cause cette aide sur la forme d’une diminution de celle-ci, c’est un acquis. »
Comme pour le financement du revenu universel, il défend le mécanisme d’une « fusée à plusieurs étages », avec une mise en place progressive. Selon les calculs de Place de la Santé, cette mesure est évaluée à 3,5 milliards d’euros par an.
Sur la difficulté de faire reconnaître le burn-out comme une maladie professionnelle, Benoît Hamon propose d’augmenter les moyens et les effectifs humains des comités régionaux de reconnaissance des maladies professionnelles , et de faire tomber le taux d’incapacité (IPP) pour rendre les dossiers éligibles et faciliter la reconnaissance de ce syndrome d’épuisement professionnel.
Faisant le constat que le burn-out est peu reconnu en France, Benoît Hamon veut imposer aux entreprises les plus concernées par le phénomène de mettre la main au portefeuille :
« Là où il y a une multiplication des pathologies psychiques, là où il y a un management agressif, là où le travail colonise la vie personnelle […] elles paieront plus de cotisation à la branche accidents du travail, maladies professionnelles. »
Sur la lutte contre les déserts médicaux, le candidat a dit penser « fondamentalement qu’il faut parier sur l’incitation », indiquant qu’il croyait « guère aux mesures de coercition absolue ».
Benoît Hamon a réaffirmé sa volonté de déconventionner les spécialistes qui s’installeraient dans des zones déjà bien pourvues :
« Je pense qu’il faut s’inspirer des bonnes pratiques chez les kinésithérapeutes et chez les pharmaciens et considérer que quand il y a installation en zone surdotée, il faut imaginer le déconventionnement. »
En Seine-Maritime avec Agnès Canayer