« Les politiques parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages » s’insurge Louis Chedid

C’est un nom, une voix, des textes et des mélodies qui nous accompagnent depuis 50 ans. S’il chante l’amour, l’absence, et la mélancolie, parfois aux côtés de ses enfants, il reste d’abord un homme engagé contre les discours de haine. Auteur d' « Anne, ma sœur, Anne », ce descendant d’immigrés chrétiens libanais, réfugiés en Egypte, refuse que les populations immigrées soient caricaturées et instrumentalisées. Cette semaine, Louis Chedid est l’invité de Rebecca Fitoussi dans Un monde, un regard.
Mathieu Terzaghi

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A travers ses textes, il clame son amour de la vie, et parfois sa mélancolie, dans un océan de mauvaises nouvelles, dit-il : « Toutes ces nouvelles qu’on vous balance toute la journée, on vous fait peur. C’est une surenchère, une marée de mauvaises nouvelles qui nous concernent et qui parfois ne nous concernent pas du tout, qui sont très loin de nous », déplore-t-il. « Si je peux, j’essaye d’éteindre mon téléphone, je sais combien c’est difficile, mais c’est important, c’est un outil très toxique », selon le chanteur.

« Il y en a marre d’entendre toute cette classe politique qui se sert de l’immigration pour attiser le feu »

Pour l’auteur d’Anne, ma sœur Anne, qui alertait sur la montée de l’extrême droite dans les années 1980, aujourd’hui : « Quasiment toutes les classes politiques se servent de l’immigration comme des outils pour être élus, pour conquérir un électorat qui a peur, et parlent des migrants comme si c’étaient tous des sauvages, des gangsters. Ce n’est pas ça du tout. Mes arrières-arrières-arrières-grands-parents ont vécu ça. Ils ont été obligés de partir de leur pays, ils ne sont pas partis parce qu’ils étaient contents de partir. Ils sont partis parce que sinon, ils mourraient ».

« Ce qui se passe à Gaza est absolument terrible. Les gens, quand ils s’en vont, soit ils meurent, soit ils s’en vont en pleurant. Ce n’est pas un choix. Il y en a marre d’entendre cette classe politique qui se sert de ça pour attiser le feu et pour faire penser à des gens un peu faibles du ‘ciboulot’ que tous les migrants sont des profiteurs », estime l’artiste.

« J’ai choisi de faire ce métier pour être libre »

Un artiste libre de ses points de vue, qui s’étonne d’avoir résisté aussi longtemps aux modes : « J’ai choisi de faire ce métier pour être libre. Je voulais être artiste car pour moi, ça voulait dire ‘Je suis indépendant, je me lève à l’heure que je veux, je me couche à l’heure que je veux, je fais ce que je veux’. » S’il avoue que la réalité est plus compliquée que ça, sa parole reste bien libre.

Une émission à revoir en intégralité sur notre espace replay.

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