Les principales étapes de l’affaire Fillon
Les principales étapes de l'affaire qui a plongé dans la tourmente le candidat de la droite à l'élection présidentielle François...

Les principales étapes de l’affaire Fillon

Les principales étapes de l'affaire qui a plongé dans la tourmente le candidat de la droite à l'élection présidentielle François...
Public Sénat

Par Olivier RICHOU et Anne-Marie LADOUES

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les principales étapes de l'affaire qui a plongé dans la tourmente le candidat de la droite à l'élection présidentielle François Fillon, des premières révélations du Canard enchaîné au soutien renouvelé de LR.

- Premières révélations -

Le Canard enchaîné révèle le 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée 500.000 euros brut comme attachée parlementaire de son mari puis de son suppléant, entre 1998 et 2007, et met en doute la réalité du travail fourni par l'épouse du candidat.

De mai 2012 à décembre 2013, elle aurait par ailleurs reçu 5.000 euros brut par mois de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son mari, Marc Ladreit de Lacharrière, pour un travail dont la réalité est mise en doute.

Le parquet national financier (PNF) ouvre aussitôt une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".

"La séquence des boules puantes est ouverte", réagit le soir même le candidat conservateur.

Le lendemain, il assure qu'"il n'y pas le moindre doute" sur l'emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice. Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et ajoute qu'il se retirera seulement s'il est mis en examen.

- Les chiffres gonflent -

Le 30 janvier, M. Fillon, son épouse et M. Ladreit de Lacharrière sont entendus par la police, qui s'est déjà rendue le 28 à l'Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes pour y chercher des documents.

Le 1er février, nouvelles révélations du Canard enchaîné: Mme Fillon aurait touché au total plus de 900.000 euros brut. Soit 831.440 euros brut comme assistante parlementaire sur plusieurs périodes, entre 1988 et 2013. Ainsi que 100.000 euros à la Revue des deux mondes. Les deux enfants auraient perçu 84.000 euros brut en 2005-2007.

Le 2 février, l'émission "Envoyé spécial" (France 2) diffuse des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph, dans lequel elle déclare n'avoir "jamais été l'assistante" ni s'"occuper de la communication" de son mari.

- Changement de stratégie -

Le 6 février, M. Fillon présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille, mais assure que "tous les faits évoqués sont légaux". Parallèlement il remet en cause la compétence du PNF.

Il martèle qu'il n'y a pas de "plan B" à sa candidature et le 16 février, affirme qu'il ne renoncera finalement pas à se présenter en cas de mise en examen.

Il réagit ainsi à une déclaration du PNF, qui au vu du rapport des enquêteurs, a indiqué qu'il n'envisageait pas "en l'état" de classement sans suite.

- Convocation -

Le 24 février, le PNF ouvre une information judiciaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".

François Fillon annonce le 1er mars qu'il sera convoqué le 15 mars par les juges d'instruction en vue d'une probable inculpation, mais assure ne pas pour autant renoncer à sa candidature.

"Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas", déclare-t-il à la presse, en dénonçant un "assassinat politique" et une procédure judiciaire "menée à charge".

A droite, l'inquiétude s'installe et les défections s'accumulent.

- Rassemblement -

François Fillon préside le dimanche 5 mars un "grand rassemblement" au Trocadéro à Paris avec plusieurs dizaines de milliers de partisans, drapeaux tricolores à la main, en signe de résistance.

"Personne ne peut aujourd'hui m'empêcher d'être candidat", affirme-t-il sur France 2 quelques heures après. A la question "Allez-vous retirer oui ou non votre candidature ?", le candidat de la droite réplique: "ma réponse est non".

Le lendemain Alain Juppé convoque la presse pour confirmer "une bonne fois pour toutes" qu'il ne sera "pas candidat", tout en critiquant "l'impasse" à laquelle conduit la stratégie de François Fillon.

Ce dernier obtient dans la soirée le soutien "unanime" du comité politique de LR. "Le retrait d'Alain Juppé a confirmé qu'il n'y avait pas de plan B, il est temps maintenant que chacun se reprenne!" lance-t-il.

Partager cet article

Dans la même thématique

Les principales étapes de l’affaire Fillon
3min

Politique

« L’humour est de gauche » selon l’humoriste belge Alex Vizorek

C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.

Le

Les principales étapes de l’affaire Fillon
3min

Politique

Parlement européen : « la droite traditionnelle pro-européenne joue avec l’extrême droite » pour Javier Moreno Sanchez   

« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais.   « C’est un peu tard mais elle commence à réagir »   Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause.     Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ».  « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste »   Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ».    Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici  

Le

Avis d’arret de travail Illustration
9min

Politique

Report de congés pour cause d’arrêt maladie : la délégation aux entreprises du Sénat saisit Sébastien Lecornu face à une décision « terrible » pour les PME

« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.

Le