« Le projet que j’ai porté en 2017 et sur lequel les Français m’ont élu reste au cœur de ma politique. Mais il doit s’adapter aux bouleversements internationaux et aux crises que nous vivons : un nouveau chemin doit être dessiné. » a tweeté hier le chef de l’État.
Avec Jean Castex dans le costume du Premier ministre, ils comptent bien redresser la barre. Plusieurs grands chantiers se dessinent pour le nouveau gouvernement qui tentera de relever le défi avec « une cohérence d’ensemble ».
« Le monde d’après » doit passer par la création de nouvelles solidarités et le soutien de l’emploi avait rappelé le Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE) au gouvernement début juin. Pour cela, celui-ci étudie un plan de relance de plusieurs dizaines de milliards d’euros. Et pour y arriver : des incitations financières à l’embauche, notamment pour l’apprentissage, ou la baisse de certaines taxes sont prévues pour motiver les entreprises à embaucher.
Alors que 900.000 emplois pourraient être détruits cette année selon l’Unedic, Jean Castex veut changer de méthode : « Je souhaite ouvrir des concertations, des discussions avec les partenaires sociaux, dans les territoires, avec tous les acteurs, pour associer le plus possible à la recherche de solutions, et à l'élaboration d’un nouveau pacte social. »
Parmi les autres chantiers du gouvernement : l’hôpital. Après plus de trois mois de crise et les manifestations fréquentes du personnel soignant, Emmanuel Macron a tenté de les rassurer à nouveau : « Nous allons très fortement revaloriser les situations des personnels médicaux et non médicaux » dans son interview dans la presse régionale. Mais le montant du chèque est toujours en discussions. Les engagements pris par le gouvernement devraient dépasser 20 milliards d’euros étalés sur plusieurs années.
Dans le même temps, Jean Castex souhaite conclure la semaine prochaine le Ségur de la Santé prolongé faute d’accord avec les syndicats qui trouvent toujours « insuffisants » les 7 milliards de revalorisation, déjà concédés aux hospitaliers.
« La réforme des retraites est-elle à mettre à la poubelle ? Non. Ce serait une erreur » Toujours dans l’interview accordée à la presse régionale, Emmanuel Macron ne renonce pas à la réforme des retraites et se dit « ouvert » à ce qu’elle soit « transformée ». Le Président n’exclut pas d’allonger la durée de cotisation. Pour rappel : le projet de loi portant sur la réforme, adopté en première lecture à l’Assemblée nationale, a été suspendu en raison de la crise après plus d’un mois de grève. Les discussions devraient reprendre dès cet été face à certains syndicats qui continuent de rejeter en bloc cette réforme. À ce titre, Jean Castex affirme aussi vouloir régler « à court terme » ce dossier.
- Cap sur l’écologie : la nouvelle ligne verte
C’est la promesse d’Emmanuel Macron. Après la percée verte des municipales, le Président est pressé d’emprunter ce virage d’une « économie écologique ». Le plan de relance s’annonce comme un modèle qui « consomme moins » confiait Emmanuel Macron à la presse régionale. Lundi dernier, il a annoncé 15 milliards d’euros supplémentaires sur deux ans « pour la conversion écologique du gouvernement » et a laissé une porte ouverte sur à un référendum en 2021 sur plusieurs propositions de la Convention citoyenne, si elles ne sont pas retenues. Et Jean Castex a assuré « l’écologie n’est pas une option ». Il évoque deux axes : innover et consommer moins. Des promesses et un Premier ministre « qu’on n’a jamais entendu sur l’écologie » fustigent les Verts.
- Le « nouvel acte de décentralisation »
C’est ce qu’on appelle une habile façon de couper l’herbe sous le pied de l'exécutif. Le Sénat a dévoilé jeudi dernier 50 propositions pour une « nouvelle génération de la décentralisation ».
Pourtant le chef de l’État lui, a promis dès cet été le « lancement d’une grande conférence sur les territoires » et « un nouvel acte de décentralisation » pour « donner plus de responsabilité et des libertés inédites à ceux qui agissent au plus près de nos vies ».
Mercredi, l'Association des maires de France, Régions de France et l’Assemblée des départements communiqueront leurs attentes au gouvernement à travers leur structure commune Territoires Unis. Gérard Larcher sera présent et prendra la parole.
- Grand âge : création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale
C’est la première pierre d’une « grande réforme » pour le gouvernement alors que l’opposition pointe du doigt l’inconnu sur le plan financier. Début juillet les sénateurs ont voté avec beaucoup de réserve la création d’une 5ème branche de la Sécurité sociale avec la prise en charge du grand âge notamment. Une mission sur la gouvernance et le financement de cette nouvelle branche a été confiée à l'inspecteur général des Finances Laurent Vachey qui devra remettre son rapport à la mi-septembre.
L'exécutif a promis de mettre 2,4 milliards d'euros de financements supplémentaires par an à partir de 2024. Olivier Véran, le ministre des Solidarité et de la Santé a débloqué 1 milliard de plus dès 2021.