Invités à débattre du budget 2025 sur Parlement hebdo, le rapporteur LR de la commission des finances du Sénat, Jean-François Husson, et le député PS Arthur Delaporte, s’opposent sur le sujet. « Il faudra bien faire des efforts », défend le sénateur LR, quand le socialiste dénonce « un effort incommensurable ».
Les réactions des élus locaux après la remise du plan Borloo
Par Public Sénat
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C’est dans le gymnase Jean-Jaurès, dans le 19e arrondissement de Paris, que se sont déroulés les Etats généraux de la politique de la ville.
La maire de Chanteloup-les-Vignes réclame du « courage politique », après le rapport Borloo
Maire LR de Chanteloup-les-Vignes (Yvelines), ville marquée par l’incendie criminel d’une école maternelle au début du mois, Catherine Arenou estime qu’il faut désormais regarder le rapport Borloo avec « beaucoup d’attention ». Et le plus vite possible. « C’est maintenant, parce que c’est déjà tard », avertit-elle. « Plus on attend, plus la situation sera gravissime et moins on pourra la récupérer […] Tout le temps que l’on perd, ce sont des générations que l’on perd. »
Si elle estime avoir été « comprise » par le président de la République, comme d’autres élus, elle demande à l’exécutif d’afficher du « courage politique » pour « inverser complètement la tendance ». Elle appelle le gouvernement à « bousculer les institutions » pour apporter des « solutions républicaines dans nos quartiers ».
« 5 milliards d’euros annuels, c’est rien », pour le président de Ville et banlieue
Après le « terrible été meurtrier pour la politique de la ville », selon ses mots, Marc Vuillemot, maire (PS) de La Seyne-sur-mer (Var) espère une « traduction concrète » sur le long-terme des 19 propositions formulées dans le rapport Borloo. « Ce travail ne doit pas tarder à être engagé », encourage-t-il, appelant à la « mobilisation générale de l’ensemble des départements ministériels ».
Selon le président de l’association des maires de France Ville et banlieue, « la clé de voûte de l’édifice » sera l’emploi. « Tout ce qui concerne la formation, l’insertion professionnelle et l’accès à l’emploi, c’est l’élément majeur. »
Quant au montant global du plan, qui pourrait se chiffrer à 48 milliards d’euros sur dix ans, Marc Vuillemot estime qu’il s’agit d’un minimum. « Cela fait 5 milliards d’euros annuels, c’est rien. C’est rien ! Qu’on ne me dise pas que la France, pays parmi les plus riches de la planète, ne serait pas capable de mettre sur la table, tout cofinancements confondus, 5 petits milliards d’euros par an, juste pour éviter que 5 à 10% de ses habitants ne se trouvent à rester sur le bord du chemin. »
Un « moment très important », pour Jean-Philippe Acensi (Bleu, Blanc, Zèbre)
Jean-Philippe Acensi, président de l’association Bleu, Blanc, Zèbre, association qui a largement participé à la rédaction du plan Borloo y était, et exprime son enthousiasme (vidéo de tête).
« C’est une grande étape, et un peu inespéré au vu d’où on est parti » déclare-t-il. « C’est un moment très important, parce que c’est un moment très fraternel ».
« Aujourd’hui on a dans ces quartiers, d’énormes problématiques, on a beaucoup de mal à aller chercher les jeunes, à restaurer le lien de confiance, donc il faut aller chercher de nouvelles idées » explique Jean-Phillippe Acensi, qui met en garde contre les idées reçues : « il n’y a plus beaucoup d’argent sur la politique de la ville, et ça ne date pas du gouvernement d’aujourd’hui ».
Emmanuel Macron s’était engagé à recevoir les élus pour dialoguer sur le dossier avant d’annoncer ses propositions. Jean-Philippe Acensi considère que le climat est propice à la discussion et qu’il y a une bonne énergie autour du projet. « Notre motivation profonde, c’est d’aider la jeunesse et de faire en sorte que ces quartiers s’en sortent » rappelle-t-il avant d’ajouter : « On n’est pas en opposition au gouvernement, on est pour recréer une grande famille. Notre opposition, c’est contre cette misère sociale ».
« On attend du Président de la République un grand projet » conclut-il.