Les sénateurs communistes continuent le combat contre la loi travail

Les sénateurs communistes continuent le combat contre la loi travail

Dénonçant « l’absence de légitimité démocratique » du texte controversé, les élus du groupe CRC défendent ce mercredi leur proposition d’abrogation de la loi El Khomri.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La bataille est relancée sur le terrain parlementaire. Le Sénat examine ce mercredi après-midi la proposition de loi déposée par le groupe communiste républicain et citoyen pour abroger la loi Travail portée par la ministre El Khomri et publiée au Journal officiel le 9 août 2016.

Cette proposition de loi « s’appuie sur le rejet exprimé par une large partie de nos concitoyens », explique la sénatrice Éliane Assassi.

L’examen de la proposition de loi intervient dix jours après l’entrée en vigueur de la loi El Khomri. La présidente du groupe communiste rappelle qu’il ne s’aurait s’agir d’une action de « circonstance » ou d’un combat opportuniste », selon les mots du rapporteur Dominique Watrin. L’idée de déposer un texte pour abroger la loi El-Khomri « remonte au lendemain de son adoption forcée par le 49.3 », défend Éliane Assassi.

« Reculs considérables »

C’est à la fois le contenu de la loi et la méthode autour de son adoption qui sont décriés par les élus du groupe, qui dénoncent une « démolition du droit du travail ». « Certains s’étonnent de la radicalité d’une proposition d’abrogation. Cela m’amène à rappeler les reculs considérables en droit du travail », détaille Dominique Watrin, énonçant l’inversion de la hiérarchie des normes, l’affaiblissement des branches, l’assouplissement des licenciements économiques ou encore l’abandon des missions préventives de la médecine du travail.

Le groupe communiste au Sénat veut un "débat démocratique" sur la loi Travail, explique Dominique Watrin
00:35

Le groupe s’est notamment inquiété des premiers effets de la loi El Khomri, en citant par exemple le cas du plan social à La Voix du Nord.

Manuel Valls a « réouvert  le débat sur la légitimité de la loi », selon Pierre Laurent

« La pertinence de notre proposition d’abrogation de la loi est totale », relève Pierre Laurent, qui note que le « débat sur la légitimité » de la loi Travail a été « réouvert par le Premier ministre lui-même en indiquant que la légitimité du 49.3 est discutable ».

« Nous allons donner l’occasion au gouvernement de prendre au sérieux le débat parlementaire », se réjouit Pierre Laurent. Lors de l’examen de la loi Travail, les sénateurs communistes avaient mis en avant leurs contre-propositions, ce qui s’était traduit par le dépôt de 402 amendements. Éliane Assassi, en annonçant « un débat intéressant », insiste sur la présence de Myriam El Khomri qui « sera là pour défendre l’indéfendable ».

Jean-Luc Mélenchon aux côtés des communistes

Peu avant l’ouverture des débats dans la Haute assemblée, un rassemblement s’est tenu devant le Palais du Luxembourg, encadré par un important dispositif de sécurité. Quelque 200 opposants à la loi Travail ont répondu à l’appel des organisations syndicales, une affluence bien plus modeste que la série de manifestations du printemps et de l’été 2016, dont la dernière remonte à septembre. Le rassemblement a été marqué par la venue de Jean-Luc Mélenchon, qui est de toutes les mobilisations anti-loi Travail depuis des mois. Le candidat de la France s’est affiché aux côtés de Pierre Laurent :

« Je félicite le groupe communiste d’avoir pris l’initiative de déposer cette proposition de loi parce qu’elle envoie un message très clair : nous n’avons pas renoncé. Et si je suis élu dans cent jours, j’abrogerai cette loi. »

Loi Travail : "Nous n'avons pas renoncé", lance Jean-Luc Mélenchon
00:54

Le député européen en a profité pour fustiger la situation des candidats de la primaire de la Belle alliance populaire :

« Sur les sept candidats qui sont là, cinq ont été ministres ou ont approuvé la logique qui a conduit à  la loi El Khomri. Je pense que tous ces gens, avant de présenter leur candidature, devraient présenter des excuses »

Loi Travail : Les candidats de la primaire du PS "devraient présenter leurs excuses", estime Jean-Luc Mélenchon
00:53

À quelques mois des échéances électorales nationales, le groupe CRC a demandé que le scrutin soit public « pour que chacune et chacun prenne connaissance des votes des parlementaires ». D’après le groupe communiste, la droite sénatoriale participera aux débats mais ne devrait pas prendre au vote.

Dans la même thématique

Le president francais, Emmanuel Macron et son homologue le president de la Republique democratique du Congo Felix Tshisekedi lors d’une conference de presse apres un dejeuner de travail au palais de l’Elysee a Paris
3min

Politique

Sondage : la popularité d’Emmanuel Macron chute à 26% d’opinions favorables, celle de François Bayrou toujours très basse

Après avoir grimpé en mars à la faveur de ses positions sur la scène internationale, la popularité d’Emmanuel Macron s’est de nouveau érodée le mois dernier. Le président de la République récolte désormais 73% d’opinions défavorables, selon le nouveau baromètre d’Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La cote de François Bayrou reste stable, mais toujours à un niveau très bas de 23% d’opinions favorables.

Le

Paris: Wauquiez Retailleau pacte legislatif
4min

Politique

Sondage : Bruno Retailleau considéré comme un bien meilleur candidat à la présidentielle pour son camp que Laurent Wauquiez

Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez sont en campagne pour être élu à la tête des Républicains. D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale, le ministre de l’Intérieur est considéré par les Français comme un meilleur candidat pour LR que Laurent Wauquiez dans la perspective de l’élection présidentielle. Il remporte aussi l’adhésion de l’ensemble des Français interrogés par rapport à son concurrent (31% contre 17%).

Le

Paris: M. Le Pen J. Bardella concertation E. Macron
4min

Politique

Sondage : Marine Le Pen ou Jordan Bardella donnés largement en tête au premier tour de la présidentielle 2027, mais perdants au second

Malgré sa condamnation en première instance dans l’affaire des assistants parlementaires des eurodéputés FN, Marine Le Pen est toujours donnée largement en tête du premier tour de l’élection présidentielle 2027, d’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. Même constat en cas de candidature de Jordan Bardella à la place de la députée du Pas-de-Calais. En revanche, selon ces résultats, les deux figures du RN s’inclineraient au second tour face à Edouard Philippe.

Le