« Les socialistes n’étaient pas assez prêts pour cette présidentielle », admet Carole Delga
Rejoignant une analyse déjà faite par Bernard Cazeneuve, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, estime que le PS n’a pas suffisamment préparé l’échéance présidentielle. Elle se dit « lucide » sur les chances d’Anne Hidalgo, qu’elle estime toutefois être la mieux placée pour parvenir au rassemblement de la gauche.

« Les socialistes n’étaient pas assez prêts pour cette présidentielle », admet Carole Delga

Rejoignant une analyse déjà faite par Bernard Cazeneuve, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, estime que le PS n’a pas suffisamment préparé l’échéance présidentielle. Elle se dit « lucide » sur les chances d’Anne Hidalgo, qu’elle estime toutefois être la mieux placée pour parvenir au rassemblement de la gauche.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Une candidature de plus, et un candidat de moins. Les événements s’accélèrent à gauche, mais du rassemblement en vue de la présidentielle, il n’est toujours pas question. Samedi, Christiane Taubira a confirmé sa candidature à l’investiture suprême, tandis que mercredi, Arnaud Montebourg, l’ancien ministre du Redressement productif, a officiellement jeté l’éponge, sans rallier aucun de ses concurrents. « Le retrait d’Arnaud Montebourg était inéluctable », a estimé jeudi matin, au micro de « Bonjour chez Vous » sur Public Sénat, Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie. « Je suis amie avec lui, […] je lui avais dit que je pensais que c’était une mauvaise idée. Arrive ce qu’il devait arriver. Il se retire. C’est dommage, car cela donne une impression de cacophonie à gauche. »

« Christiane Taubira est une candidate de plus, elle n’apporte pas une capacité d’union », ajoute celle qui soutient Anne Hidalgo, tout en se disant « lucide » sur les chances de la maire de Paris au regard des enquêtes d’opinion. « Mais si union il y a, ce sera derrière elle. »

« Nous avons une responsabilité collective »

« On voit bien que cela désespère notre électorat, puisque dans les sondages le total de la gauche est en dessous des 25 % », analyse Carole Delga. « À un moment, la division décrédibilise le projet de la gauche ». Dans une interview accordée mercredi à France Info, l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a estimé que, durant les cinq années écoulées, le Parti socialiste n’avait pas suffisamment travaillé à sa rénovation en vue de l’échéance présidentielle. Un constat que partage Carole Delga. « Les socialistes n’étaient pas assez prêts pour cette présidentielle, et nous avons une responsabilité collective », admet-elle.

« Nous allons devoir prendre des décisions douloureuses et courageuses »

Elle refuse toutefois de jeter l’opprobre sur un responsable plutôt qu’un autre et appelle à la solidarité, alors que des critiques ont pu s’élever contre Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS. Sur notre antenne la semaine dernière, Stéphane Le Foll, autre pilier du quinquennat de François Hollande, avait notamment dénoncé une « stratégie de l’effacement ». « Ce n’est pas que la responsabilité d’Olivier Faure.  […] Je ne jette pas la vindicte, je ne rends pas responsable une seule personne car dans les moments difficiles on doit rester unis », plaide Carole Delga. Et d’ajouter : « Nous allons devoir prendre des décisions douloureuses et courageuses. »

La primaire populaire en pleine polémique

L’élue a également réagi à la divulgation d’une vidéo envoyée sur Zoom par l’un des organisateurs de la Primaire populaire, cette initiative citoyenne qui entend départager à la fin du mois les candidats de gauche par un vote préférentiel. Il y déclare que l’objectif de cette primaire est d’empêcher Anne Hidalgo, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon d’obtenir leurs 500 signatures, ce qui n’a pas manqué de faire réagir les équipes des intéressés. « Cette vidéo est terrible pour la démocratie parce qu’elle décrédibilise un phénomène citoyen qui aurait pu être qualitatif et respectable », soupire Carole Delga.

« Cette primaire, ce n’est pas une présentation de projets, c’est un vote sur des personnalités, c’est un classement. L’espoir qui est né, débouche sur un projet qui n’est pas sérieux », conclut-elle. Pour sa part, Christiane Taubira est la seule, parmi les candidatures à gauche, à avoir déclaré qu’elle reconnaîtrait le résultat de ce scrutin, qui se tiendra en ligne du 27 au 30 janvier.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

« Les socialistes n’étaient pas assez prêts pour cette présidentielle », admet Carole Delga
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le