15h30 : « Nous devons préparer les batailles à venir » lance Castaner
Conseil LREM : « Nous devons préparer les batailles à venir » lance Castaner
C’était son jour de gloire. Christophe Castaner a été élu délégué général de la République En Marche et a donc eu le privilège de conclure le premier Conseil du mouvement politique. Arrivé sur une musique de Rihanna, le Secrétaire d'État chargé des Relations avec le Parlement et porte-parole du gouvernement s’est fendu un discours dans le pur style macronien : seul au milieu de la scène, en essayant de quitter ses notes, le temps d’un bon mot. Le tout rappelant les meetings du président de la République, lors de la campagne présidentielle.
Le nouveau patron de LREM a d’abord rappelé ses origines dans une allégorie. « Je suis cet homme de Haute-Provence qui aime le thym qui pousse sur la montagne de Lure » a-t-il expliqué. « C’est dur de pousser entre la caillasse et la sécheresse. Nous avons un proverbe qui dit : plantons le thym, la montagne fleurira. Ce thym était le signe de reconnaissance des résistants. Ce thym pousse toujours difficilement, mais il résiste. Je suis de cette terre qui a vu les idées du Front national se répandre comme un vent mauvais. Alors, oui, ce 12 juillet 2016 à la Mutualité, quand Emmanuel Macron a refusé ce qui semblait être une évidence pour tous, que le Front national serait en tête du premier tour, quand il s’y et opposé alors j’ai compris. J’ai compris qu’il nous conduirait à la victoire face au populisme, face aux peurs, face à la résignation. »
C’est d’ailleurs un vibrant hommage qu’il a rendu au président de la République. « Emmanuel Macron, c’est cet homme aux intuitions fulgurantes. Cet homme de parole, cet homme qui écoute, cet homme qui respecte, cet homme qui a su nous rassembler, cet homme qui a redonné l’espérance à toute la France » a-t-il énoncé. Dans une longue série de remerciements, il a cité les ministres et surtout le Premier d’entre eux, Edouard Philipe, dont il a pu vanter les boutons de manchette « assez bizarres. »
Rappelant le soutien indéfectible du mouvement à la majorité présidentielle, Christophe Castaner n’en n’oublie pas pour autant le futur. « Nous devons aussi préparer les batailles à venir car nous ne sommes pas un mouvement virtuel, nous sommes un mouvement politique. Nous serons présents partout ! Les européennes, les régionales, les départementales, les municipales n’ont peut-être lieu que dans quelques années mais elles peuvent se gagner ou se perdre dès aujourd’hui. »
L'ensemble du discours est à retrouver sur ce lien.
15h00: Le « travers » d’un parti, « c’est la constitution de courants » selon Collomb
Conseil LREM : Pour Collomb, le « travers » d’un parti, « c’est la constitution de courants »
Le ministre de l’Intérieur note qu’il n’y a pas de problème de démocratie interne au sein du parti puisque selon lui « le fait qu’il y ait quatre listes montrait qu’il y avait une démocratie d’opinion ».
Maintenant qu’il est secrétaire général de La République en marche, Christophe Castaner doit-il quitter le gouvernement ? Par deux fois la question lui a été posée, et par deux fois, Gérard Collomb a esquivé. « Donnez un coup de fil au Président » plaisante-il.
Pour cet ancien du PS, où il y a passé des dizaines d’années, le plébiscite en faveur de Christophe Castaner au conseil LREM ne reflète aucunement un problème de démocratie interne, bien au contraire. « Le fait qu’il y ait quatre listes montrait qu’il y avait une démocratie d’opinion, de sensibilités. Le travers dans lequel il ne doit pas tomber, c’est la constitution de courants. »
Régional de l’étape et l’un des premiers marcheurs, l’ancien maire de Lyon, a son idée pour faire de LREM un parti pas comme les autres. « Les innovateurs qu’ils soient dans le domaine économique, social, environnemental, sont les bienvenus dans ce mouvement pour changer concrètement la vie. Parce qu’on ne la change pas simplement d’en haut, on la change aussi d’en bas ».
Pour Gérard Collomb, Christophe Collomb n’incarne pas le flanc gauche d’Emmanuel Macron, puisque le chef de l’État, selon lui, représente déjà, « l’équilibre de ce mouvement », à savoir « la rigueur », et la générosité ».
13H45 : Jean-Baptiste Lemoyne : « C’est l’acte 3 d’une grande révolution démocratique »
congrès LREM: « C’est l’acte 3 d’une grande révolution démocratique » pour Jean-Baptiste Lemoyne
Le Secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe des affaires étrangères, Jean-Baptiste Lemoyne voit dans ce congrès de La République en Marche, « les bases, les fondations d’une grande révolution démocratique ». « L’acte 1 était la victoire d’Emmanuel Macron, renvoyant dos à dos deux partis qui avaient échoué. L’acte 2 était une Assemblée nationale dont le visage a considérablement changé avec de la société civile à tous les étages ».
Jean-Baptiste Lemoyne a qualifié le nouveau secrétaire général du mouvement, Christophe Castaner de « révolution de ce gouvernement qui a su être très pédagogique dans ses fonctions de porte-parole ». « Et je sais qu’il saura fédérer tout le monde».
13H30 : Pour François Patriat : « La responsabilité, c’est le vote à visage ouvert »
Congrès LREM: Pour François Patriat : « La responsabilité, c’est le vote à visage ouvert »
Élu au sein du bureau exécutif du parti car figurant sur la liste de Christophe Castaner, le sénateur LREM, François Patriat a résumé son nouveau rôle : « Nous allons être là pour accompagner le gouvernement. C'est-à-dire d’abord être les représentants du mouvement auprès du gouvernement pour dire quelles sont les aspirations de la base (…) Et puis être des relais sur le territoire. C’est notre rôle de mobiliser les troupes ».
En ce qui concerne le rejet du vote à bulletin secret du bureau exécutif et du délégué général, François Patriat a ironisé. « Ça me fait sourire. L’ami qui vient, qui vous tape sur l’épaule et vous dit : t’inquiète pas je vais voter pour toi’. Et dans le secret des urnes, se venge et vote contre vous. Moi, je crois que la responsabilité, c’est le vote à visage ouvert. Quand on est à l’Assemblée ou au Sénat, on vote sur son nom ».
Quant à savoir si Christophe Castaner doit désormais quitter le gouvernement, le sénateur LREM s’en sort par une pirouette : « c’est à l’usage qu’on verra et pas à l’usure ».
12h50 : « Je suis convaincu que la recomposition politique est bien loin d’être achevée » explique Edouard Philippe
« Je suis convaincu que la recomposition politique est bien loin d’être achevée » explique Edouard Philippe
Très attendu, le Premier ministre s’est longuement exprimé devant les « marcheurs » et leur nouveau délégué général, Christophe Castaner. L’occasion pour le chef du gouvernement de régler ses comptes avec les Républicains. « Je suis d’autant plus heureux d’être avec vous qu’il m’est arrivé d’être moins bien accueilli dans des réunions de ce type. La vie est décidemment étonnante. C’est avec chaleur que vous accueillez un Premier ministre qui n’est pas membre de votre mouvement, quand d’autres avec froideur font mine de prendre acte que je ne serai plus membre du leur » s’amuse-t-il.
Il est aussi revenu sur les critiques qui touchent LREM puisque Christophe Castaner n’avait aucun concurrent lors de ce scrutin.
« Lorsque tout le monde file droit, on hurle à la caporalisation. Lorsque tout le monde débat, on hurle à la cacophonie.
"Casta, c’est d’abord un accent tonique et joyeux" s'amuse Edouard Philippe
Et lorsqu’on évite ces deux écueils, rassurez-vous, on aurait toujours trouvé quelqu’un pour hurler. Que cela ne vous inquiète pas, votre mouvement est en marche, rien ne l’arrêtera. »
Le chef du gouvernement a aussi à ouvrir le parti aux Constructifs, sans les nommer. « Il est d’autres militants, d’autres élus, d’autres citoyens qui souhaitent la réussite du président de la République et du gouvernement. C’est notre devoir de dialoguer aussi avec eux, d’accueillir ceux qui tendent la main sans exiger d’eux un accord pur et parfait qui, dur reste, n’a probablement pas de place dans notre monde politique » affirme-t-il. « Je suis convaincu que la recomposition politique est bien loin d’être achevée. La poutre travaille encore. Laissons la travailler c’est le meilleur moyen de ne pas l’avoir dans l’œil. »
Il a ensuite rendu hommage à l’heureux du jour, le nouveau délégué général. « Casta, puisque c’est comme ça que je l’appelle, c’est d’abord un accent tonique et joyeux. C’est aussi la volonté de faire réussir l’équipe.
« Je ne sais pas s’il fera un bon délégué mais il fera un bon général » a-t-il assuré sous les applaudissements.
« Vous avez donc un mouvement, des statuts et un Castaner ».
« Je n’ai pas besoin de dire que les défis qui nous attendent sont nombreux » a poursuivi Edouard Philippe. « Le plus difficile est d’être à la hauteur de ce qu’il s’est passé en mai dernier. (…) la victoire du président nous a prémunis d’un long et rude hiver (…) nous devons désormais réussir (…) Le gouvernement est au travail depuis 6 mois. C’est 10% du quinquennat et nul n’est autorisé à se laisser aller à l’autosatisfaction. »
Il a néanmoins rappelé que « beaucoup a été fait et la transformation est en marche » passant en revue les nombreuses réformes prises ou esquissées comme celles sur le travail, le CICE, le terrorisme ou l’Europe.
Il s’est ensuite arrêté sur le budget de l’année prochaine. « Notre budget 2018 est forcément discuté. Il vient concrétiser nos choix et un grand nombre de ceux qui connaissent les questions budgétaires reconnaissent qu’il est fondé sur une double exigence de sincérité et de courage » a-t-il expliqué. « Nous disons les choses et nous disons la vérité des chiffres. Ce budget est sincère. Il ne fait pas l’unanimité ? Tant mieux ! Rien ne serait pire qu’un budget qui ne ferait aucun choix. Lorsque la France Insoumise et le Front national nous critiquent, je me dis que nous ne sommes pas sur le mauvais chemin. »
Enfin, il a tenu à encourager les « marcheurs » dans la reconstruction du paysage politique. « Pour avoir contribué à la création de l’UMP en 2002, je sais que c’est un exercice redoutable. Mais je ne suis pas inquiet car depuis un an et demi, vous avez déjà tout réinventé. » Il les a enfin appelé à « porter une voix forte dans les médias et les territoires » mais aussi « à faire vivre un maillage territorial dense et durable pour les préparations les prochains scrutins. »
12H45: Marlène Schiappa annonce la création « d’un protocole de prévention contre le harcèlement sexuel au sein de LREM »
congresLREM: Marlène Schiappa annonce la création « d’un protocole de prévention contre le harcèlement sexuel au sein de LREM »
La secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes fêtait aujourd’hui son anniversaire. « Je suis extrêmement heureuse de fêter mon anniversaire avec vous » a-t-elle déclaré en réponse aux « happy birthday to you » qui remontaient des travées.
Marlène Schiappa s’est félicitée de ses premiers mois au sein de l’exécutif. Son projet de loi de lutte contre les violences sexistes et sexuelles trouve ses fondations dans « la grande Marche » initiée par le candidat d’En Marche l’été dernier. « Des marcheuses et des marcheurs ont fait du porte à porte pendant des mois (…) c’était un sujet majeur qui revenait à chaque fois » (…) C’est pour ça que le président de la République, à l’époque, avait annoncé qu’il en ferait une grande cause de son quinquennat ». « On part d’un porte à porte et on en arrive à une politique publique, c’est cela la philosophie d’En Marche et c’est cela qui doit rester la philosophie d’En Marche » s’est-elle enorgueillie affirmant plus loin : « Nous sommes un mouvement purement démocratique »
« Le gouvernement d’Édouard Philippe peut assumer fièrement sa politique d’égalité entre les femmes et les hommes dans chaque ministère. Elle se traduit par une grande loi citoyenne de lutte contre les violences sexistes et sexuelles que je présenterai avec la garde des Sceaux. Il comporte la verbalisation du harcèlement de rue, la création d’un âge en dessous duquel un enfant ne peut pas être consentant à un rapport sexuel, que ça s’appelle de la pédocriminalité et l’allongement des délais de prescription pour les crimes sexuels commis sur des mineurs » a-t-elle rappelé.
Sur ce sujet, la Secrétaire d’État a annoncé la création « d’un protocole de prévention du harcèlement sexuel au sein de La République en Marche ».
Après un discours essentiellement centré sur la lutte contre le harcèlement sexuel, Marlène Schiappa a cité JF. Kennedy. Une curiosité tant le comportement de l’ancien président des Etats Unis envers les femmes a été régulièrement mis en cause.
12h30 : « Quelque chose est en train de changer dans notre pays » lance François Bayrou
Bayrou: "Quelque chose est en train de changer dans notre pays"
Finies les critiques ! Premier orateur du Conseil LREM, le maire de Pau et président du MoDem François Bayrou a évité les vagues devant un parterre de ministres. Après avoir félicité Christophe Castaner, le « triomphateur de cette journée », il est revenu sur les premiers mois d’Emmanuel Macron à la tête du pays. « Il y a deux sortes de gens en politique et dans la vie : il y a ceux qui croient que les choses sont comme elles sont et qu’il est très difficile de faire autrement. Ceux-là, ce sont les résignés. Il y a une deuxième catégorie : ceux qui ont décidé de changer le monde. Et l’aventure que nous avons vécue autour d’Emmanuel Macron, c’est l’aventure de ceux qui veulent changer le monde » a-t-il lancé.
L’ancien candidat à la présidentielle a notamment rendu un vibrant hommage au président de la République pour son action sur le rayonnement de la France. « Regardez ce qu’on entend au États-Unis, au Moyen-Orient. Quelque chose est en train de changer. Et je crois que quelque chose est en train de changer dans notre pays. La fatalité ne fait plus loi et la résignation n’est plus la norme » a tranché François Bayrou.
Reste que le mouvement a plusieurs défis devant lui. « Il nous faut rendre à l’idée nationale un sens qui soit un sens d’ouverture et non un sens de fermeture » assure le maire de Pau, visant les extrêmes, sans les nommer. « Le deuxième défi est l’obligation de donner à la laïcité française son plein sens : c’est un message pour la France et un message pour le monde (…) si cette idée de laïcité ne s’impose pas, alors le destin du monde, c’est la guerre (…)
« La laïcité et une fermeté, elle n’est pas une fermeture. »
Le troisième défi, selon François Bayrou est « l’impérieuse nécessité de l’affirmation d’un nouveau modèle social pour la France. Ce besoin est un besoin pour tous. La France ne peut pas être elle-même si elle n’adopte pas un modèle social. Ce modèle a été trop longtemps un modèle d’assistanat, d’assistance. On a besoin qu’il soit un modèle d’autonomie, de liberté et d’indépendance. »
Enfin, le patron du MoDem est revenu sur la construction politique du mouvement. « Nous avons à inventer un modèle démocratique en organisant l’espace que nous avons construit. Il y a un grand espace central qui a besoin d’être reconnu, d’être rassemblé et organisé » a-t-il conclu.
À voir ci dessous: le discours de François Bayou en intégralité
Conseil de La République en Marche: le discours de François Bayrou
12h30: Joachim Son-Forget : « Nos objectifs sont atteints. C’est une belle aventure humaine »
Joachim Son-Forget : « Nous objectifs sont atteints. C’est une belle aventure humaine »
Le chef de file de la liste « Territoire, En Marche ! », le député LREM, Joachim Son-Forget n’aura pas réussi à challenger la liste officielle de Christophe Castaner. 386 voix contre 92 après un vote à main levée pour l’élection le bureau exécutif du parti. « Ça va sembler bizarre mais je suis très heureux. Heureux pour Christophe Castaner parce que je l’ai parrainé comme délégué général et je suis très content pour notre liste (…) Notre liste a permis de faire se rencontrer des députés qui ne se connaissaient pas bien encore, des animateurs locaux, des référents de partout » a réagi au micro des chaînes parlementaires, le député LREM. « Ça a été force de propositions. Ça a permis d’enrichir le débat, de faire de cette élection un objet plus intrigant, plus intéressant avec plus de suspense. Nos objectifs sont atteints. Je suis très heureux de ce qu’on a fait. C’est une belle aventure humaine ».
11h : Christophe Castaner élu délégué général
Sans surprise, Christophe Castaner a été élu à la tête de la République En Marche, lors d’un vote à huis clos, lors du Conseil du parti à Chassieu près de Lyon. Il a été élu à l'unanimité des présents moins deux abstentions, selon le parti. Christophe Castaner va débuter un mandat de 3 ans. L’intéressé a rapidement réagi sur Twitter.
10h : le programme du Conseil
Voici le programme prévisionnel du premier Conseil de la République En Marche :
A partir de 12h30
- Discours de M. François Bayrou, président du Mouvement Démocrate, maire de Pau ;
- Discours de Mme Marlène Schiappa, Secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes ;
- Discours de M. Edouard Philippe, Premier ministre.
A partir de 14h30
- Présentation des Initiatives citoyennes de La République En Marche et du laboratoire d’innovation politique du groupe à l’Assemblée nationale, en présence de Mounir Mahjoubi, Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé du Numérique ;
- Discours de M. Gérard Collomb, ministre d’État, ministre de l’Intérieur, ancien maire de Lyon ;
- Discours de clôture du Délégué Général.