Les volets de l’enquête qui empoisonne la campagne de François Fillon
Les emplois de Penelope Fillon à l'Assemblée et à La Revue des deux mondes, le travail de ses enfants au Sénat, les activités de...

Les volets de l’enquête qui empoisonne la campagne de François Fillon

Les emplois de Penelope Fillon à l'Assemblée et à La Revue des deux mondes, le travail de ses enfants au Sénat, les activités de...
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Par Andréa BAMBINO et Sophie DEVILLER

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Les emplois de Penelope Fillon à l'Assemblée et à La Revue des deux mondes, le travail de ses enfants au Sénat, les activités de sa société 2F, un prêt non déclaré: les volets de l'enquête qui a connu une nouvelle étape mardi avec la mise en examen de François Fillon, notamment pour détournement de fonds publics.

- L'instruction se poursuit

En mettant en examen François Fillon, les juges ont considéré qu'il existait des "indices graves ou concordants" le concernant.

Penelope Fillon pourrait également être mise en examen au terme de sa convocation prévue le 28 mars. Auditions, perquisitions, confrontations, expertises: les juges peuvent ordonner tous les actes qu'ils estiment utiles à la manifestation de la vérité.

Le statut de mis en examen confère au candidat Fillon des droits pour se défendre sur le terrain judiciaire, comme celui de contester la procédure. Sa défense fait notamment valoir que le délit de détournement de fonds publics, pour lequel il a été mis en examen, n'est pas applicable à un député. Mais selon l'avocat de François Fillon, Antonin Lévy, la chambre de l'instruction ne sera pas saisie sur ce point avant la fin de la présidentielle. Et dans l'hypothèse où l'ex-Premier ministre accèderait à l'Elysée, l'immunité présidentielle gèlerait pendant son mandat tout acte judiciaire le concernant.

- Penelope Fillon à l'Assemblée

Entre 1986 et 2013, auprès du député François Fillon ou de son suppléant Marc Joulaud, Penelope Fillon a perçu 680.380 euros net, soit environ 3.600 euros mensuels net.

Les enquêteurs s'interrogent sur la réalité de ces emplois.

Gestion du courrier, de l'agenda, préparation des interventions: "mon épouse a pris en charge ces tâches simples mais essentielles", assure François Fillon. Quelles sont les preuves de ce travail? Sa femme a évoqué dans le JDD "des courriers avec (ses) notations", "des échanges de mails", mais concédé avoir gardé peu de documents pour les années les plus anciennes. Son rôle très effacé interroge. "Je n'ai jamais été son assistante", affirmait-elle en mai 2007 à une journaliste britannique.

- Charles et Marie Fillon au Sénat

François Fillon a lui-même révélé avoir employé ses enfants, Marie et Charles, quand il était sénateur entre 2005 et 2007. La première, alors élève avocate, d'octobre 2005 à décembre 2006 et le second de janvier à juin 2007, pour 3.000 euros en moyenne selon M. Fillon.

Pour quelles missions? Des recherches notamment en vue d'un livre en 2006, dit à l'AFP l'avocat de Marie Fillon, Me Kiril Bougartchev. Un travail justifié auprès des enquêteurs par "plusieurs notes" et de "nombreuses journées à faire des recherches à la bibliothèque du Sénat".

L'avocat de Charles Fillon, Pascal Eyraud, a évoqué un travail sur des "sujets institutionnels" ayant donné lieu à la production d'une "vingtaine de notes", mais sans que l'intéressé n'ait pu en retrouver trace.

Elément intriguant, une partie de ces salaires a été rétrocédée eaux parents sous forme de virements. Pour les avocats des enfants, il s'agit de "remboursements" de dépenses engagées par le couple Fillon, un mariage pour Marie, le loyer et les charges de Charles.

- La Revue des deux mondes

Dans ce volet, François Fillon, a été mis en examen pour recel et complicité d'abus de biens sociaux. Les investigations se concentrent sur les salaires touchés de mai 2012 à décembre 2013 par Penelope Fillon à la Revue des deux mondes, propriété de l'homme d'affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière. Dans le JDD, Penelope Fillon évoque des "notes et des fiches de lecture", mais seules deux recensions ont été publiées. Elle aurait aussi eu un rôle de conseil auprès de M. de Lacharrière.

Les relations entre François Fillon et son ami posent question: pourquoi la société de conseil du député, 2F, a conseillé la holding du second, Fimalac? Pourquoi Marc Ladreit de Lacharrière a versé 50.000 euros, sans intérêts, à l'homme politique en 2013, somme qui a été depuis remboursée, mais n'a pas été déclarée. François Fillon est également mis en examen pour "manquement aux obligations déclaratives à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique".

L'homme d'affaires a réfuté tout lien avec son élévation en 2010, sous le gouvernement Fillon, au grade de grand'croix de la Légion d'honneur.

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