Lettre d’Emmanuel Macron : « Je crois que les Français ne sont pas dupes et qu’ils savent que c’est un tour de passe-passe », juge Fabrice Leggeri (RN)
A quelques jours du premier tour des élections législatives, Fabrice Leggeri, porte-parole du RN a détaillé plusieurs éléments du programme du parti de Jordan Bardella. Ce dernier qualifie la lettre d’Emmanuel Macron de « tour de passe-passe » et envisage la démission d’Emmanuel Macron si les élections ne permettent pas de dégager une majorité absolue.
« Il avait tout le loisir de le faire pendant sept ans », avance Fabrice Leggeri en réaction à la lettre d’Emmanuel Macron adressée aux Français, dans laquelle ce dernier assure vouloir changer profondément la façon de gouverner. « Ce n’est pas la première fois qu’Emmanuel Macron nous dit qu’il a compris », soupire le nouveau député européen du Rassemblement national. Pour l’ancien directeur de l’agence européenne des gardes-côtes et gardes-frontières, le Président de la République a refusé de tirer les conséquences de l’élection d’une majorité relative en 2022. « Je crois que les Français ne sont pas dupes et qu’ils savent que c’est un tour de passe-passe », juge Fabrice Leggeri, insistant sur le bilan d’Emmanuel Macron.
« [La démission d’Emmanuel Macron] est la cartouche qui n’a pas été utilisée »
Malgré la promesse d’Emmanuel Macron, le bloc central semble difficilement capable de former une majorité absolue autour de lui. Une majorité également incertaine pour le Rassemblement national qui a déjà fait savoir que Jordan Bardella ne deviendrait pas Premier ministre si le RN n’avait pas au moins 289 députés. « Pour agir il faut avoir la majorité absolue, l’expérience de ces deux dernières années a montré que les gouvernements d’Emmanuel Macron ont gouverné avec le 49 alinéa 3 », rappelle Fabrice Leggeri. Utilisé 23 fois lors de la précédente législature, le recours à l’article 49 3 illustre les difficultés liées à l’exercice du pouvoir exécutif en situation de majorité relative. Si le RN devenait la première force politique au Palais Bourbon, sans pour autant pouvoir gouverner, la situation pourrait devenir inextricable. « Marine Le Pen a estimé, sans appeler à une démission, qu’il existe plusieurs possibilités institutionnelles pour résoudre des crises. [La démission d’Emmanuel Macron] est la cartouche qui n’a pas été utilisée », pointe le porte-parole du RN. Dans sa lettre, le Président de la République a clairement écarté la possibilité de quitter l’Elysée avant mai 2024. « L’appel du RN c’est de dire qu’il faut une majorité absolue pour pouvoir agir », continue Fabrice Leggeri.
Le RN souhaite financer un retour sur la réforme des retraites en supprimant l’aide médicale d’Etat
Accusé par Gabriel Attal de faire du « refus d’obstacle » et de revenir sur des promesses de campagne à mesure que le premier tour du scrutin se rapproche, Fabrice Leggeri défend plutôt un changement de situation. Jordan Bardella doit d’ailleurs présenter son programme aux journalistes à partir de 11h, ce lundi. Le cas de l’abrogation de la réforme des retraites fait l’objet de plusieurs incertitudes au sein du parti lepéniste. La question du financement de la réforme a largement modifié le discours du parti à la flamme sur le sujet.
Fabrice Leggeri évoque la possibilité de partir à 60 ans pour les personnes ayant commencé leur activité professionnelle avant 20 ans et un départ à 62 ans avec 42 annuités pour ceux entrés sur le marché du travail après l’âge de 20 ans. Attaqué sur le coût de cette mesure, Fabrice Leggeri l’évalue à 1,6 milliard d’euros. « Nous constatons que ce sont des coûts très proches de l’aide médicale d’Etat », pointe l’ancien dirigeant de Frontex qui entend supprimer ce dispositif permettant à tous d’accéder à certains soins.
Alors que la préférence nationale reste la priorité du RN, la présidence d’Emmanuel Macron semble perturber les plans du Rassemblement national pour exécuter son programme. En ce qui concerne la suppression du droit du sol, voulue par le RN, Fabrice Leggeri rappelle qu’à « Mayotte, le gouvernement a porté cette proposition ». Néanmoins, le risque d’inconstitutionnalité de la mesure reste important. « A terme, notre souhait est que Marine Le Pen soit élue présidente de la République, le calendrier normal, c’est 2027 », assure le porte-parole du RN qui concède que d’ici là le RN mettra en œuvre des « premiers éléments ».
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